Darwin s'est interrogé sur une autre forme de sélection liée au sexe et il en développe une théorie complémentaire que Patrick Tort analyse pour nous dans L'Effet Darwin, ch.3. (Voir blog de sept. 2008) qui s'intitule Sélection sexuelle : beauté, choix d'objet, symbolisme et risque de mort.
La sélection sexuelle se comprend de deux manières :
- sélection de caractères qui se transmettent principalement à un seul sexe comme les ergots chez le coq.
- Sélection liée à la relation sexuelle et procréatrice (éventuellement en contradiction avec la sélection naturelle).
Les armes et les charmes constituent pour certains mâles des avantages que possèdent certains individus sur d'autres de même espèce et de même sexe, uniquement pour la reproduction : cornes plus développées chez certains cerfs, ergots plus acérés chez certains coqs, plumage plus brillant, crinière, chants plus virtuoses chez des oiseaux... La sélection repose alors sur une compétition dans l'affrontement périodique des mâles pour posséder une femelle en rut. Ses effets sont rarement une élimination définitive, le plus souvent une mise à l'écart des mâles vaincus au profit du vainqueur ; ils font partie des caractères sexuels secondaires dont la transmission comme celle de leurs modifications avantageuses, oblige à souligner l'efficience de l'hérédité attachée à un seul sexe. Le mâle favorisé est à même d'engendrer et de protéger une plus nombreuse descendance à laquelle il transmet cette supériorité.
Un organe ou un caractère peut être sélectionné à la fois comme utile à la survie et avantageux dans la compétition sexuelle. Par exemple, un mâle qui se différencie par un développement plus remarquable de ses organes locomoteurs et sensoriels laisse penser que sa supériorité organique lui est utile pour localiser et rejoindre la femelle. Il possède un avantage normalement adapté à cet usage comme à d'autres habitudes vitales, c’est-à-dire un avantage direct dans la lutte pour la vie avec pour résultat la production d'une nombreuse descendance.
Mais il est difficile de savoir exactement chez certaines espèces, si un organe ou un caractère sélectionné est utile à la survie, ou avantageux seulement dans la sexualité car parfois, la femelle a un mode de vie exactement semblable au mâle et survit dans le même milieu sans être pourvue des mêmes attributs. D’ailleurs le mâle qui en serait dépourvu vivrait tout aussi bien et s'accouplerait tout aussi bien. On pense alors que certains attributs ne jouent un rôle discriminatoire qu'entre mâles lors de la conquête de femelles. Comme cet avantage favorise le mâle le plus rapide et le mieux orienté, il s'agit bien alors de sélection sexuelle avec transmission de l'avantage sélectif à la descendance mâle mature.
Dans la nature, sélections naturelle et sexuelle sont souvent indiscernables dans leurs résultats (reproduction augmentée) et dans leur action (cas des organes mâles à usages multiples). Seule une réflexion théorique plutôt qu’un observation directe, pense Darwin, permet de donner la réponse. Il va jusqu'à dire que lorsque deux oiseaux déploient leur splendide plumage et se livrent à d'étranges contorsions devant une assemblée de femelles, on ne doute pas qu'ils soient guidés par l'instinct, mais « ils savent ce qu'ils font et c'est consciemment qu'ils exercent leurs capacités physiques et mentales » !!!
Les femelles ne participent pas à l'affrontement (pour de la nourriture ce serait différent).Les charmes déployés ne valent que compte tenu de la préférence des femelles. On n'est plus dans une situation de besoin mais de désir ; l'instrument pour y satisfaire n'est plus de l'ordre des armes mais de l'ordre des charmes, donc de la beauté. Par exemple Darwin observe que certains attributs très développés, cornes ou grosses mandibules dentées de coléoptères, pourraient rendre supérieurs les mâles dans les combats, permettre une meilleure saisie de la femelle pendant l'acte de copulation mais il n'hésite pas à penser que l'hypertrophie est plutôt due à une fonction ornementale. D'ailleurs dans la nature, on observe parfois des femelles qui s'éclipsent avec un jeune mâle qui n'est pas entré dans l'arène : ce serait fréquent chez les femelles du cerf commun d'Ecosse. En Russie les combats entre grands tétras sont souvent meurtriers!
Les combats sont nombreux chez des animaux dépourvus d'armes spécialisées : lièvres, écureuils, taureaux, chevaux sauvages, cerfs, éléphants.
En revanche un organe singularisé par un développement semblant bien approprié au combat, possède aussi d'autres usages : le bois des cerfs par exemple sont souvent impressionnants mais constituent des handicaps parfois mortels. ex. l'oiseau de paradis qui a développé de longues plumes décoratives se voit aujourd'hui affublé d'une vraie parure de noce au prix d'un alourdissement considérable qui rend parfois son vol hésitant ou impossible, d'une grande vulnérabilité subséquente et d'une diminution de vivacité face aux prédateurs. La beauté peut donc être fatale.
Finalement si la Sélection naturelle a développé des structures et des instincts permettant d'éviter la mort, la sélection sexuelle développe au contraire des structures, annexes physiques et comportements susceptibles d'exposer la vie, établissant une équation entre la beauté, la séduction et le risque.
Qu 'est-ce donc qui change dans l'espèce humaine, s'interrogeait Darwin, quand il devient évident que la parure tend à devenir un apanage de plus en plus exclusivement féminin? Du même coup l’homme se trouve relativement exclu de la supériorité ornementale. La sélection des caractères sexuels ornementaux a dû s'effectuer plutôt en faveur des femmes devenant ainsi plus belles que les hommes, plus expérimentées en matière d'ornements. Par chance, Darwin établit que plus on s'élève sur l’échelle de la classe des mammifères plus les caractères remarquables d'un sexe tendent à se transmettre à l'autre sexe dans la génération : loi de l'égale transmission des caractères aux deux sexes, (Ils sont sauvés car en plus par son rôle électif la femelle gouverne l'amélioration de l'espèce).
La seule sélection au bénéfice des hommes a dû être celle des armes, force physique, persévérance, courage et intelligence. Il se complaît dans la compétition qui conduit à l'ambition et à l'égoïsme, (qui en douterait ?), droits naturels et malheureux qu'il détient en naissant.
Finalement si la Sélection naturelle a développé des structures et des instincts permettant d'éviter la mort, la sélection sexuelle développe au contraire des structures, annexes physiques et comportements susceptibles d'exposer la vie, établissant une équation entre la beauté, la séduction et le risque.
Qu 'est-ce donc qui change dans l'espèce humaine, s'interrogeait Darwin, quand il devient évident que la parure tend à devenir un apanage de plus en plus exclusivement féminin? Du même coup l’homme se trouve relativement exclu de la supériorité ornementale. La sélection des caractères sexuels ornementaux a dû s'effectuer plutôt en faveur des femmes devenant ainsi plus belles que les hommes, plus expérimentées en matière d'ornements. Par chance, Darwin établit que plus on s'élève sur l’échelle de la classe des mammifères plus les caractères remarquables d'un sexe tendent à se transmettre à l'autre sexe dans la génération : loi de l'égale transmission des caractères aux deux sexes, (Ils sont sauvés car en plus par son rôle électif la femelle gouverne l'amélioration de l'espèce).
La seule sélection au bénéfice des hommes a dû être celle des armes, force physique, persévérance, courage et intelligence. Il se complaît dans la compétition qui conduit à l'ambition et à l'égoïsme, (qui en douterait ?), droits naturels et malheureux qu'il détient en naissant.
La femme n'aurait-elle pour elle que la beauté ? Par ses instincts généreux et son intelligence - conquise, dit Darwin -, elle est l'avenir de l'homme, elle se place sur la voie des avantages évolutifs les plus élevés et l'égoïsme du mâle est peu à peu appelé à se voir remplacé par l'altruisme. L'égalité des sexes est donc l'horizon des tendances évolutives morales les plus élevées grâce à l'éducation qui supplantera la sélection naturelle.
Gina
5 commentaires:
Eh bien Gina, le printemps t'inspire!
olivier
Oui.
Les merles de chez moi sifflent avec ardeur pour séduire les merlettes, et en ville, les femmes s’extasient devant les vitrines, prêtes à changer de plumage.
Mais je n'ai pas vu s'estomper la soif de puissance des hommes. Pas en ce moment. Darwin serait-il naïf?
Gina
le male est le male, la femelle la femelle.
que chacun se respecte d'abord lorsqu'il est respectable et pas seulement séxué.
pour le reste je n'ai rien compris!
respect d'abord et seulement qu'on doit à "l'autre"!
Chèèèère Gina,
sachant qu'aucun tremblement parkinsonien ne vous afflige je vous recommande de n'actionner le déclencheur de votre apn qu'en jouant du tendon perforant du fléchisseur profond de l'index et non de secouer tout l'avant-bras, afin de quitter ce parti pris certes parfois artistique, de "flou de bougé"... qui peut quand même s'expliquer en cas de "poussées printanières"...
Je m’en doutais que vous ne sauriez pas que ce flou artistique accompagne le flou de la théorie darwinienne : la beauté des femmes équilibrerait la disparition de l’esprit de puissance compétitive chez l’homme. (Et chez Marc)
Croyez-vous que c’est pour bientôt ?
Gina
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