mardi 29 juin 2010

TORO FRIEND


Pua ! On en apprend de ces choses sur le monde des trentenaires… "Plus tu les maltraites, plus elles te respectent et quand t’es gentil, là t’es mort, alors maintenant, les filles, pour moi, c’est de la viande" qu’il disait, le mec, (fichtre !) entre deux séries de pectoraux, à propos des femmes qu’il accumulait. Enfin, des filles immatures puisqu’elles avaient cette sensibilité. D’après le reportage de M6, ''Les Français, l’Amour et le Sexe'' il disait se protéger, ne plus vouloir souffrir après une cruelle déception amoureuse. Ah mais oh, mon ch’ti pépère, elle est comme ça la vie, faut s’y frotter, qu’est-ce que tu crois. Et qu’il avait été maaaalheuuureuuux le titou, ouuuuh la-lààààà… que ça faisait boboooo partout… Alors, je nique et je quitte, telle était devenue sa devise. Avant, du temps où on était pas ''fashion'' du tout mais bêtement ''frenchy linguist'' on appelait ça un dragueur invétéré, ou plus ringard encore, un ''Don Juan'' ou un ''Casanova''. Maintenant un type qui ne pense qu’à forniquer ça s’appelle un PUA ! Evidemment c’est amerlock comme statut, le ''Pick-Up Artist'' c’est trop la classe comme titre, il y a ''artist'' dedans. Ils ont des sites sur le net et rendent compte de leurs aventures, espérant que cela les aidera à parer à toute éventuelle résistance. Oui, parce qu’ils mettent en commun leurs techniques de drague lors de situations données pour être plus pointus, donner du sens à leurs échecs et leurs succès. Si… Y’a même du coaching. Nous, à l’époque, un type qui ne pensait qu’à ça, on appelait ça un ''chien''. Bon, mais on était des petits cons. Vous les voyez ces chiens en rut arpenter les rues, langue pendante, sueur au poil, traversant sans ce soucier des bagnoles aplatisseuses, les phéromones ad’hoc dans la truffe, unique conditionnement de leurs trajectoires compulsives. Tout peut y passer au hasard des rencontres : Pinscher nain, Staffordshire et Bull-Terrier ; Caniche, Dogue Argentin (une sorte de Tevez, le footballeur…) Et ben c’est des mecs comme ça, des renifleurs de coït, des ''serial punters'' grisés par leurs conquêtes, ivres de leur quête de cons. Que la fille soit vilaine ou qu’ils n’éprouvent rien pour elles, c’est pas grave du moment qu’ils baisent. Bon, vous me direz, ça peut permettre aux moches de connaître l’amour aussi… mais c’est vous qui le dites, hein, moi je ne cautionne pas de tels arguments machistes… Mieux vaut queutard que jamais pour ces types-là. Une véritable addiction irrépressible. Tandis que nous, hein, nous, les gens bien, on préférait s’abstenir tant qu’on était pas amoureux, même que des fois c’était long, hein… ou même, le plus dur, c’est qu’on était tellement amoureux qu’on pouvait pas aller lui parler : trop d'émotion ! Maintenant, c’est facile, tu balances deux conneries, un compliment par SMS et hop t’emballe sans pression ! Comment, toi ça ne marche pas ? Ah évidemment, si t’as oublié le compliment…
Mais bon, vu l’époque, y’a plus cynique : une petite annonce dans meetic.fr exempte d’hypocrisie et c’est encore plus direct :

Homme marié cherche jeune femme mariée aussi (qu’elle me fasse pas trop chier) sexy, gaulée grave, pour gros câlins Kama-Sutriens sans prise de tête aucune….

Après, plus évolués, il y a les ''Sex Friends'', ce sont des partenaires sexuels habituels mais qu’on ne présente ni aux parents ni aux amis. Pas de projet commun sinon celui de jouir. Pas de coup de foudre et d’état amoureux qui, comme chacun sait, amène dans son creuset une imbécillité notoire encouragée par l’aveuglement, la jalousie, bref la mega prise de tête qu’on fuit ici comme la syphilis. Le sexe du friend est sain et familier et il sait s’en servir puisqu’elles entretiennent volontiers la relation. On ne se mariera jamais, on n’aura jamais de gosses, enfin, au moins tant qu’on peut frimer sur le thème, c'est-à-dire avant que l’horloge biologique ne s’emballe et qu’on soit subitement obligée de se jeter dans les bras du premier clampin d’accord sur le principe futur de payer une pension alimentaire ruineuse… Bref le Sex Friend pour ceux qui n’auraient pas vu l’émission, c’est l’organisation d’un plan cul vieux comme le monde : le plaisir sans les embrouilles, l’amour sans amour mais, pourquoi pas, non dénué d’affection. "Salope" que ça s'appelait de mon temps, avant 1970, une fille qui était d'accord pour coucher avec toi sans t'aimer... Mais bon, on était des petits cons, aussi... Aux femmes je n'apprends rien, mais pour les gogos qu'auraient plus de mal à admettre, faut aller lire l'article sur les "Fuck Friends" là, ben tiens, elles savent plus de choses que nous les femmes, maintenant, grâce à la lecture assidue de leurs forums :
http://http//www.aufeminin.com/mieuxvivre/sexfriend-f26696.html

Evidemment, comme l’aficion a los toros m’encourage toujours pathologiquement à corréler tous les thèmes à elle, le toro friend existe : c’est la lenteur sans la profondeur, la suavité sans l’âme, la douceur sans le sublime, la bousculade sans le risque vital, les cornes sans les pointes - je continue ? - les trajectoires nobles sans l’aléatoire du derrote, le risque feint sans le danger - encore ? - la noblesse sans discernement, l’illusion sans l’exposition, un toro et un toreo pour ceux qui ne sauraient qu’applaudir aux similis clinquants mais pas remarquer toute la morgue d’une trinchera de Frascuelo. La Sex Friend c’est une femme que l’on n’aimerait que le soir, jambes gainées de soie et juchée sur ses talons, d’autant plus excitante que ces soirs seraient rares, une femme sexy, apprêtée pour briller, jamais fatiguée, toujours souriante et disponible, sans les enjeux de la vraie vie.
Alors Toro Friend et Sex Friend… : sagesse prévenant les complications inévitables ou ersatz dénaturant la vérité des enjeux ? A chacun d’aimer le toro qu’il mérite et, peut-être, de tuer son idéal féminin fantasmatique ?

13 commentaires:

Maja Lola a dit…

Pas vu l'émission sur M6. Mais la phrase du p'tit mec qui parle de maltraitance indispensable des filles et leur assimilation à de la viande me fait froid dans le dos par l'abjection qu'elle évoque. J'ai du mal à généraliser ces états d'esprit que je crois plus proches du vocabulaire "racaille" que des trentenaires lambda, tout frimeurs qu'ils soient. Suis-je trop naïve ? Entourée d'ados et même de quelques "Tanguys", ils me semblent plus respectueux, vivant leur souffrances de coeur comme tout amoureux (même s'ils prennent un air détaché). Certes, ils sont plus "consommateurs" de sexe que nous l'étions dans notre adolescence mais sensibles aux émois amoureux, même s'ils ne les nomment pas de la même manière.
Et je ne parlerai pas de l'annonce sur meetic : au risque de me taxer de moralisatrice je trouve cela navrant. Plus besoin de lieux de rencontre jadis prohibés : meetic se charge de l'affaire au moindre coût et .... tout le monde est content !
Que deviennent les regards, les gestes gauches, les sourires appuyés ou fuyants, les invitations pleines d'espoir et les acceptations pleines de promesses ... Et le coeur qui bat la chamade et qui s'émeut dans cette attente. Et que dire du premier rendez-vous. Houlà ! je m'égare. Mais même si mon adolescence (la bien nommée "génération pilule") était promesse de libération sexuelle, elle avait préservé cette alchimie amoureuse en changeant certains codes sur le sexe, certes, mais en préservant l'équation : on ne "couche" pas sans amour.
Quant au Sex Friend, je l'assimile à un sex toy, à l'éternel 3ème du théâtre de boulevard, à l'ami de la famille, au voisin disponible ... ou tout autre. Bref, des histoires de c..l universelles.

Anonyme a dit…

Rien de nouveau sous le soleil!cette émission m'a fait me souvenir d'un tube des années 80 de Pino d'Angio:
MA QUALE IDEA
e ho versato un'aranciata lei s'e fatta una risata.
Al mio whisky s'è aggrappata
cinque litri s'escolata

mi sembrava bella. È andata
m'ha baciato
l'ho baciata
ad un tratto l'ho agganciata dalle braccia m'è sgusciata

m'ha guardato
l'ho guardata
l'ho bloccata
accarezzata
sul visino suo di fata ma sembrave una patata!
L'ho acchiappata
l'ho frullata e ne ho fatto una frittata!!!
Oh yeah
si dice così no?
E poi ? E poi ?

Che idea! - Ma quale idea? Non vedi che lei non ci sta? -
Che idea! - Ma quale idea? È maliziosa ma saprà -
tenere a bada un superbullo buffo come te
e poi che avresti di speciale che in un altro no non c'è!
Che idea! - Ma quale idea? Non vedi che lei non ci sta? -
Che idea! - Ma quale idea? Attento lei lunga la sa! -
Lei ti farà girare in tondo senza avere mai
le cose che pretendi in fondo e scusa in cambio tu che dai ?


Je l’ai chopée en discothèque avec le regard de serpent
Je me suis approché
Elle ne comprenait déjà plus rien.
Je l’ai regardée
Elle m’a regardé et je me suis déchaîné

Fred Astair par rapport à moi était statique et fébrile
Je lui ai lancé un baiser sur la bouche
Un de ceux bruyants

Sur la piste endiablée dans le mouvement je l’ai bousculée

Je l’ai lancée
Reprise
Sans souffle je l’ai laissée !!!
Dans mes bras elle est tombée
Elle était cuite
Amoureuse

Par les flancs je l’ai bloquée
Et j’en ai fait de la confiture !!!
Oh yeah
On dit comme cela non ?
Et puis ? Et puis ?

Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Tu ne vois pas qu’elle ne veut pas ?
Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Elle est maline mais elle saura
Se tenir loin d’un frimeur comme toi
Et puis qu’aurais-tu de spécial qu’un autre n’a pas !
Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Tu ne vois pas qu’elle ne veut pas ?
Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Attention elle l’histoire elle la connaît bien
Elle te fera tourner en rond sans jamais donner
Les choses que tu veux et excuse-moi mais au fond toi que donnes-tu ?

Il m’est venue une pensée dans la tannière je l’ai portée

Je lui ai versée un jus d'oranges, elle a ri.
A mon whisky elle s’est agrippée
Cinq litres d’un coup

Elle me semblait belle. Complètement ivre,
Elle m’a embrassé
Je l’ai embrassée
Et d’un geste je l’ai serrée dans mes bras et elle s’est dévoilée

Elle m’a regardé
Je l’ai regardée
Je l’ai bloquée
Caressée
Sur son visage fabuleux mais qui ressemblait à une patate !
Je l’ai attrapée
Je l’ai remuée et j’en ai fait une omelette !!!
Oh yeah
On dit comme cela non ?
Et puis ? Et puis ?


Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Tu ne vois pas qu’elle ne veut pas ?
Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Elle est maline mais elle saura
Se tenir loin d’un frimeur comme toi
Et puis qu’aurais-tu de spécial qu’un autre n’a pas !
Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Tu ne vois pas qu’elle ne veut pas ?
Quelle idée ! – Mais quelle idée ? Attention elle l’histoire elle la connaît bien
Elle te fera tourner en rond sans jamais donner
Les choses que tu veux et excuse-moi mais au fond toi que donnes-tu ?


Si tu ne te souviens plus de la musique, voila un lien qui te rafraichira la mémoire:
http://www.youtube.com/watch?v=oHLewcdIWlw&feature=related

isa

Anonyme a dit…

Du machisme à l'état pur, de la chiennerie XXI°s, mais aussi quelle belle phrase sur les chiens mâles en liberté comme on les voit encore chez les Indiens, dans leurs réserves aux USA.

Gina

Marc Delon a dit…

enfin, l'annonce meetic n'est qu'une vile extrapolation de mon imagination débordante : il doit y avoir pire ! (je ne suis pas inscrit...)

Ces italiens ! Comment faire d'une femme sa confiture ? Ah oui... en la couvrant de tirades sirupeuses, de baisers sucrés, en se mélangeant à elle en tous sens, en l'enfermant dans le bocal de son propre appartement, et puis enfin en l'étalant sur son corps ?
Mais le fabuleux visage comme une patate, là, je vois pas... à moins de voir germer ses comédons ? berck, dommage, ce blog commençait à devenir chaud...

Anonyme a dit…

Si tu n'avais pas loupé cette série de la décennie passée "Sex & The City" tu y aurais tout appris des sex-friends, des sex-toys et de bien d'autres choses encore...
isa du moun

Anonyme a dit…

il manque le début de la chanson en italien,javais dépassé le nombre de caractères autorisés,alors j'ai taillé à la barbare là où ça n'avait pas trop de conséquence ,vu que j'avais collé les paroles français.
isa qui bosse avec un mal de crane comme si elle avait passé la nuit en discothèque

Marc Delon a dit…

Zaz del moun, outre que je ne regarde plus trop la télé vu qu'il faut que je vous abreuve d'élucubrations deloniennes, le bavardage intensif de trois greluches excitées est pour moi une torture sans nom : oui, c'est à ce genre de détail que je me vois vieillir...

à l'autre Isa : doliprane ou Alka-Seltzer ?

Anonyme a dit…

café expresso et paracétamol à dose max.
J'ai une formation continue par téléphone à 13h...
isa qui se dit que ça ira mieux demain

Maja Lola a dit…

Quel hasard ... Je viens d'écouter "Ca vous dérange" de Philippe BERTRAND sur Inter.
A écouter pour illustrer encore le propos de ce billet de MD.

Anonyme a dit…

Au fait Gina, je ne suis pas aussi chanceux que vous concernant les réserves d'indiens, c'est dans les rues de Nimes que je vois la quête des chiens...

Non la meilleure phrase c'est :
Comment, toi ça ne marche pas ? Ah bien sûr si t'as oublié le compliment...

enfin disons que c'est celle qui me fait sourire...

Anonyme a dit…

Anonyme, vous m'amusez.
Il y a longtemps que je n'ai pas vu des chiens en pleine activité sentimentale dans nos rues, me rappelant ma mère quand elle me tirait par la main pour vaincre ma curiosité.
Mais la phrase du compliment, sa banalité me fait bien sourire aussi.Je me demande si elle fonctionne à tous les coups
Gina

Marc Delon a dit…

anonyme c'est moi MD... de mon cabinet, je ne peux avoir la même signature. Ce n'est pas la phrase qui est banale à mon sens c'est l'attitude stéréotypée des femmes face aux compliments : elle ramollissent instantanément... Oh là là qu'elles y sont sensibles aux compliments... (aux reproches aussi d'ailleurs...)

Anonyme a dit…

Tu as vraiment décroché: dans Sex & The City, c'est pas 3 greluches mais quatre!
Et je trouve leurs dialogues savoureux, surtout en vo... (ah du coup j'ai un sacré vocabulaire en new-yorkais)
isa on the moon