Il faudra m’excuser mais en cette feria des vendanges je me sentais un peu moult à fermenter dans mon coin sans écrire les gouleyants comptes rendus que vous attendiez verre à pied en main. Sabe que jo no soy profesional ? Bon, que s’est-il passé pour moi durant cette feria ?
Ah oui… pour le rejon, j’avais tort : c’est bien pire que je ne pensais. Je n’y suis pas allé, non, mais j’ai su, cela s’est répandu comme une fiente de mouette rieuse lâchée en vol planant incliné, par rafale de vent arrière :
Ah oui… pour le rejon, j’avais tort : c’est bien pire que je ne pensais. Je n’y suis pas allé, non, mais j’ai su, cela s’est répandu comme une fiente de mouette rieuse lâchée en vol planant incliné, par rafale de vent arrière :
A cheval donné en spectacle, on regarde les dents ! Pirata le bien nommé, monture favorite de … j’ai oublié son nom, enfin le cador du rejon-là, Don Diego del caballito loco, ne laisse plus le toro agoniser tranquille : alors qu’il chancelle, il le mord ou le pousse, les avis divergent, en tout cas lui donne le baiser de la mort, pour qu’il s’escagasse comme une merde, non, bouse plutôt, merde cela a encore trop de consistance pour l’idée qu’on se fait du toro dans cette tauromachie. Et, gloss rouge sang aux babines, de caracoler sous l’ovation des bedigas et des caganis tout esparavaniés.
(des mots de la placette, pouvez pas comprendre…)
Quel mauvais goût ! Quelle négation du centre de la chose, quel irrespect de l’animal fascinant !
Evidemment, ce fut l’évènement taurin de la journée, la nourriture principale des colonnes taurophages. ''Pirata'', hipparion incisif de la ratiche, moqueur-mordeur des conventions passées, Dadaiste quoi, la foule aussi s’en trouvait mordue. Hippo-campée sur ses applaudissements délirants, en selle pour le triomphalisme, debout dans ses étriers, assiette assurée (Au Lisita). Oui, même vous, là, on vous a vu, alors n'opinez pas du bonnet devant votre écran comme si vous acquiesciez, ce serait trop facile. Au diable l’orthodoxie de la tauromachie, place à l’orthodontie de la cacotaurie pour convertir les mécréants. Désolé mais, hypocrite, je peux pas. Vivement la réouverture des boucheries hippophagiques que j’aille commander ses rognons, à Pirata. Mordillés aux oignons grelots et vinaigre balsamique.
Le Cid, je l’ai raté, je m’en plains ; le Ponce je l’ai raté mais je m’en lave les mains, vous le savez ; le Juli semble avoir une telle aboulie des toros en cette fin de saison que s’ils n’obtempèrent pas, il se met à gueuler comme un bolchevik dont le sandwich aurait laissé tomber dans le sable, l'unique cornichon.
Il s’enquiert par voie de presse : le public s’est-il rendu compte de son effort … ? Rassurons-le, après cette faena d’haltérophile guttural anabolisé en décibels, toquée-tractée par circuit mouflé de cordes vocales over-burnées, on se languissait que les sonos de la rue reprennent la main ! HEY ! (il toque…) HOUYE !!! (il tracte…) 'tain… ! ça mouftait pas dans les tendidos, terrassés qu’on était… HEY... HOUYE ! HEY... HOUYE ! Un quart d'heure à ahaner comme ça.
A chaque « HOUYE !!! » on craignait que ''Pirata'' soit revenu lui mordre le fessard. Ca fait déjà longtemps que les gueulards me déconnectent de leurs faenas et je suis déçu que le Juli s’y mette aussi. Il faut dire qu’il n’y a pas trente-six façon de déclencher la charge d’un toro : se croiser, et là le besoin de gueuler ne se fait pas sentir – si ce n’est de peur - ou bien produire du volume : taper du pied, gueuler. Ce fut le choix du prodige ce jour-là. Fut-ce un geste important de prendre ces ''la Quinta'' ? Non, ils sortirent tous comme ralentis, sin poder. On lut que le maestro apprécia qu’on pouvait toréer ces toros très lentement… Que je sache, ce n’est pourtant pas une caractéristique connue des Santa-Coloma, cette placidité… Malgré le triomphe de Castella obtenu le matin sur le moins ramollo de l’encierro, les moments préférés de la jounée furent les deux faenas de Curro Diaz, données en tête à tête obtu au centre d’une arène désertée, dans une lumière mordorée dont les reflets rasaient le sable tandis que Curro Diaz, calme et humble, descendu de ses grands chevaux, bien rencogné dans ses reins, talons au sol, distillait des enchaînements d’une grande pureté classique qui nous auraient émus aux larmes si seulement, Curro, tu t’étais croisé.
A chaque « HOUYE !!! » on craignait que ''Pirata'' soit revenu lui mordre le fessard. Ca fait déjà longtemps que les gueulards me déconnectent de leurs faenas et je suis déçu que le Juli s’y mette aussi. Il faut dire qu’il n’y a pas trente-six façon de déclencher la charge d’un toro : se croiser, et là le besoin de gueuler ne se fait pas sentir – si ce n’est de peur - ou bien produire du volume : taper du pied, gueuler. Ce fut le choix du prodige ce jour-là. Fut-ce un geste important de prendre ces ''la Quinta'' ? Non, ils sortirent tous comme ralentis, sin poder. On lut que le maestro apprécia qu’on pouvait toréer ces toros très lentement… Que je sache, ce n’est pourtant pas une caractéristique connue des Santa-Coloma, cette placidité… Malgré le triomphe de Castella obtenu le matin sur le moins ramollo de l’encierro, les moments préférés de la jounée furent les deux faenas de Curro Diaz, données en tête à tête obtu au centre d’une arène désertée, dans une lumière mordorée dont les reflets rasaient le sable tandis que Curro Diaz, calme et humble, descendu de ses grands chevaux, bien rencogné dans ses reins, talons au sol, distillait des enchaînements d’une grande pureté classique qui nous auraient émus aux larmes si seulement, Curro, tu t’étais croisé.
5 commentaires:
Et bien oui, il faut se rendre à l'évidence. Corrida mixte donc râtissant large auprès d'un public, tous publics.
Bien sûr que Mendoza en vieux roublard du spectaculaire a donné une fois encore une démonstration "sans faute" de son art de cavalier. La cerise sur le gâteau : Pirata qui mord et pousse le toro à terre. Et lorsque je me suis exclamée : "too much ! le dressage est parfait, cheval bien préparé au geste", j'ai entendu de la part de mes voisines : "Ah, non ! C'est beau. Quelle bête intelligente". J'ai même entendu : "Il défend son cavalier !"
Ah bon, parce qu'il était en danger ?
Sans bouder un spectacle qui plaît au plus grand nombre, ce qui me gêne c'est que lorsque Mendoza entre dans l'arène en caracolant, il le fait avec l'emphase et l'assurance de la vedette qui sait son public acquis : et que je te parade, et que je te salue d'un sourire ravageur. Le fameux côté "cirque".
Rien à voir avec la retenue du paseo du torero. Avec le silence qui se fait dès le début de la faena, l'attente grave et recueillie du public, le mystère qui plane empreint de la crainte du danger permanent. Enfin, le TORO bravo qui illumine l'arène à lui tout seul.
Ta croisade risque d'être vaine. Mais n'est-ce pas le propre de toute croisade ? Un combat permanent et sans fin ?
il eut une "croisade" hélas victorieuse, non? je parle des temps modernes. un cheval qui mord un toro, je trouve ça obscène.
quant à se croiser, n'en révons pas, le toro moderne et sa noblesse, même si elle est parfois encastée ne le nécessite pas, et puis, si on veut ou doit faire 80 à 100 passe pour plaire au public, il ne faut pas "obliger" le toro.
c'est la dure loi du "marché".
je viens de voir la video.
C'est immonde et effectivement obscène.
Le toro méprisé, humilié..
Quel spectacle répugnant..
J'ai vu également la video.
C'est effectivement d'une vulgarité confondante...
Le toro est déja attrocement mutilité...
en regardant ça on a l'impression d'être au cirque, mais au cirque du mauvais goût.
Exact, la photo de tête d'article n'est sans doute pas la bonne. Poussons l'audace jusqu'à dire que le bras droit est caché, le gauche est coupé. Comment alors rendre la dynamique et l'intensité du desplante que l'oeil du photographe a voulu fixer ? Sûrement pas par la position de la corne d'un toro épuisé et idiot qui ne distingue rien de ce ventre offert.
D'accord avec El Chulo sur le caractère obsène du coup de dent ou de tête du cheval, à un toro déjà bien dévalué dans ce spectacle.
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