Si les aficionados honnêtes n'apprécient pas toute tentative - ou réussite, encore moins - de diminution de l'intégrité physique des toros, ce n'est évidemment pas, comme s'attachent à le répandre ceux qui y ont intérêt, par amour stupide et immodéré du règlement. C'est tout d'abord parce qu'il faudrait être foncièrement truqueur pour aimer ces contours et ces pratiques qui ne sont pas le pain de l'homme de base. En effet comment arriver à apprécier quelque chose de vicié quand on est un homme en quête d'absolu ? Quand on ressent naturellement ce besoin de vivre des émotions authentiques, de s'émouvoir de ce moment de vérité qui convoque des enjeux majeurs ? Ce n'est tout simplement pas possible. Comment ne pas se sentir minable de se satisfaire de l'idée que le toro serait "apprêté" pour le spectacle, pour servir et non combattre ? Comment alors accepter cette passion qui vous fait patienter et vous emmerder à 90% des courses parce qu'un coin de votre tête sait qu'une magie peut surgir tout à coup et apporter enfin ce ferment si rare de la conscience sublime de la vie ? Quand la vérité est là, nue, fragile, éphémère et lumineuse. Alors oui, il est possible que demain sa propre mère ne reconnaisse plus Juan José Padilla après le coup de corne reçu d'un toro d'Ana Romero qui lui ouvrit hier à Zaragoza, le visage en deux. Mais ce prix que tous acceptent de tacitement payer, c'est l'honneur de la corrida, c'est l'abnégation héroïque des toreros et la dignité des pleutres fascinés comme moi, qui viennent s'asseoir sur les gradins. j'allais dire, poser leur gros cul sur les planches. Parce que j'ai envie d'être cru, d'être au plus près de l'organique, d'être à l'os de l'aficion. Vous n'irez peut-être pas voir cette video particulièrement horrible de vingt-cinq secondes postée sur You Tube par "ceso tejares" que j'ai choisi de ne pas publier, mais il vous faut savoir que la corne est entrée par la pommette, a impacté le torero vers le sol, l'a traîné quelques mètres avant de ressortir par l'oeil, faisant éclater la face de Padilla comme une grenade trop mûre chutant sur le pavé. C'est horrible, inhumain, terrifiant, et n'en déplaisent à tous les pro et les antis que cela indispose, terriblement nécessaire à la fiesta brava. Le prochain torero tué sera l'honneur de la corrida. Car quel aficionado n'a jamais ressenti cette honte à la vue d'un "toro de combat" qui dédaignait son adversaire pourtant à sa merci, comme une vache laitière apeurée ?
Couteau corne d'Albaserrada
-
Après diverses visites à *Mirandilla* en famille, *Dominique Daniel*, déjà
fervent aficionado, s'est converti en véritable connaisseur de la
tauromachi...
Il y a 5 jours
8 commentaires:
Je suis tout de même très étonné, lorsqu'on se souvient du déchaînement médiatique à l'époque de la blessure de Julio Aparicio - ce plaisir à la limite de l'éjaculation dans le slip que ressentait nombre de connards à montrer la beauté de l'horreur en photo et en vidéo - du manque d'acharnement pour Juan Jose Padilla. Les images sont insoutenables - je ne les ai pas soutenues - et normalement les connards devraient se délecter. Mais curieusement, rien. Et tant mieux, mon Dieu, tant mieux. Je pense à vous, Maestro. Je ne sais pas si ça sert à quoi que ce soit, mais je pense à vous.
Il n'en reste pas mois que le toro bravo ou pas est un ruminant conditionné par l'homme et mis en situation de se défendre pour survivre.Situation créée de toute pièce par l'homme dont la perversité a conduit des éleveurs en mal d'argent(la viande de boucherie d'animal placide n'étant pas des plus lucratives) à fabriquer par sélection des monstres tueurs qui ne vont pas tuer pour se nourrir(le toro même bravo est toujours herbivore)mais pour survivre et assurer des revenus conséquents à toute une filière agricole.Que dit l'ordre des vétérinaires de cette filière spéciale et du spectacle de la corrida? je l'ignore.
Mais la mise en spectacle lucratif de la Mort avec deux combattants autant chargés de stress de peur de mourir me donne la nausée et me navre.
Je ne suis pas végétarienne,comme toi je mange des cadavres et ça ne me gêne pas.Mais je ne paie pas ma place pour aller voir la tuerie à l'abattoir agréé de mon département . Je mange aussi des animaux vivants qui meurent dans l'acide chlorhydrique de mon estomac et ça ne me dégoute pas...
L'être humain est fait de contradictions...
isa, j'avoue ne pas avoir compris la synthèse du sens général de ton message...
Plus ça va, moins je comprends le sens de ce qu'on m'écrit... je flippe... mon entendement serait-il en berne, ou seriez-vous de plus en plus compliqués ?
Fais-je partie également de cette dangereuse frange des incompréhensibles ?
oui, c'est l'immense problème: par exemple, un blog celebre en espag,ne a écrit que javier conde n'avait jamais été touché par un toro. moi je ne dirais jamais celà car si le lendemain!!!!!!!!!!!!!
on peut aussi se tuer en dérapant sur un trottoir, on a tour de même pmlus de chance devant un toro, même una borrega.
ceci dit, en se vetant de lumières comme on dit, c'est le risque qu'on court, d'une "vilaine" nessure.
sur le point de savoir s'il faut réduire ce risque, moi je dis non, c'est tout le problème moral en effet
non el Jipe pas pour le moment... mais bon, d'autres comprennent isa mieux que moi, peut-être, c'est pas grave.
C'est que le javier, à l'espantada chronométrée il est le plus rapide, c'est le usain Bolt de l'espantada !
Vivre sa passion, même dévorante, même dangereuse, ne correspond à rien de rationnel ni de politiquement correct. Et personne ne peut juger celui qui se met en danger.
Mais la compassion et la tristesse nous étreignent devant la souffrance d'un homme. Courage à Padilla !
La Belle Respire
il n'en reste pas moins, j'ai zappé le n
Enregistrer un commentaire