mercredi 5 octobre 2011

Le type qui n'avait pas à être là...


Dans le patio de caballos, il y avait un type qui n'avait pas à être là. Il y en a beaucoup des types qui n'ont rien à faire là, moi, déjà, peut-être... J'essaye au moins de ne pas emmerder les professionnels. Je ne les connais pas intimement mais l'impression que me donnent les toreros à les observer ou à les entendre, c'est que ce sont des types très doux, gentils et patients. C'est la raison pour laquelle on est révulsé quand on entend quelques connards vociférants traiter Nimeno II de tortionnaire alors que plus gentil que lui, c'était difficile à trouver. Finalement, le propre du connard, qu'il soit écolo, frontiste ou anti-corrida, c'est de n'être capable d'aucune écoute, d'être si pénétré du préalable qu'il détient LA vérité qu'aucun débat n'est possible. Avant la course du dimanche matin, sous les arches majestueuses, j'ai rencontré un type qui m'a dit me connaître sans savoir d'où... Moi je savais, c'est un VRP en consommables de kinésithérapie dont je n'appréciais pas le comportement. Pour le décourager de me visiter régulièrement, je ne lui ai jamais rien acheté. Un type vulgaire et familier qui m'a tutoyé à la deuxième réplique ce qui m'a instantanément dégoûté. J'imagine avoir à peu près ressenti ce que peut ressentir une femme à qui un type débectant fait la cour. Encore que "faire la cour" soit déjà une expression trop élégante pour ses manières. Le genre à te mettre la main au cul juste après que tu aies fait l'effort de lui répondre aimablement.
Mais le type qui n'avait pas à être là et qui n'arborait d'ailleurs même pas le pass "midisteack" du callejon, c'était un jeune type qui avait quelque chose à demander à Javier Conde. Quoi ? On n'a jamais su. Dans ce moment de repli sur soi, juste avant d'affronter les taureaux, dans cette attente où depuis l'ombre du patio de caballos ils jettent d'étranges regards vers le ruedo illuminé, j'imagine qu'ils aspirent à un peu de quiétude avant la tempête des émotions. On voyait bien que Conde essayait de semer ce jeune type qui le suivait partout. Sans succès. Alors il s'est renfrogné et rencogné, espérant que le jeune type qui ne donnait pas l'impression d'être un aficionado par le peu de respect qu'il lui témoignait, le lâcherait enfin. Dans son coin, concentré sur sa course, il planta ses talons et esquissa un derechazo à blanc. Son geste fut arrêté par la main du jeune type qui n'avait décidément aucun respect, ignorait tout de la politesse. Conde dégagea son bras sans colère mais en espérant que le type aurait compris et reprit l'esquisse d'un derechazo. A trois reprises. Trois reprises arrêtées aussi sec par la main idiote de ce jeune type... En pareil cas je crois que n'importe qui aurait envoyé vertement balader ce couillon ou même frictionné un peu son nez. Conde lui n'a rien dit, il a pris sur lui, renversant son visage en arrière dans un soupir d'exaspération avant que sa cuadrilla ne vienne l'entourer pour lui donner un mètre carré pacifié. C'est là que je lui ai tiré le portrait que vous verrez demain matin quand, mug de café dans la main gauche vous viendrez cliquer fébrilement de la dextre dès l'aube sur ce putain de blog comico-taurin déroutant aussi génial que gratuit auquel vous ne daignez toujours pas vous abonner (6 inscrits...) alors que vous êtes entre 250 et 450 à venir bigler chaque jour en silence, en bons handicapés du commentaire que vous êtes.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

J'envoie illico à Javier Conde la vidéo de notre président : "Casse toi pauv' con".
JLB

El Jipe a dit…

Je ne me souviens plus si je vous ai déjà parlé ici du cadeau que m’avais fait le Maestro Lescarret il y a deux ans – certainement un des plus cadeaux de ma vie – lorsqu’il m’a invité à assister à son habillage à Saint-Martin de Crau. Je me suis retrouvé au centre de cet instant magique, auquel je n’aurais jamais, même dans mes rêves les plus inconcevables, cru prendre part. Je vous jure sur ce que j’ai de plus cher que je me suis fait oublier du mieux que j’ai pu, osant à peine adresser la parole à voix basse à son mozo de espada, faisant des photos en demandant pardon à la Virgen de la Macarena à chaque bruit de déclenchement... Ecoutant autant que buvant chacune des paroles échangées entre les membres de la cuadrilla lorsque celle-ci est arrivée.
Parce que mince… Cet homme, même s’il est un des plus humbles que j’ai pu rencontrer, est Matador de Toro, bordel… Et moi, même si je ne suis pas grand-chose, à cet instant précis, je ne suis rien. Si j’avais pu arrêter des respirer pour ne pas le déranger, je l’aurais fait. Alors lui retenir le bras à l’échauffement des derechazos…

Ludovic Pautier a dit…

pass'midisteack" ? c'est marrant, avec mathieu et olivier on disait toujours " t'es de la ficelle à rôti pour cette après-midi ? " quand un quidam de notre connaissance laissait négligemment entrevoir l'attache su sésame que nous pointions du doigt pour qu'il comprenne qu'il n'était que viande d'aficionado bon marché.éhéhéhéhé. on s'amusait bien té, à l'époque.

ludo

ps : ton type, un amoureux transi certainement.

isa a dit…

voici la septième abonnée qui vient de se rappeler qu'elle avait un blog...Mais comme elle préfère lire plutôt qu'écrire, ben ...elle l'avait oublié.
En même temps elle ne vient ici que pour les mots et les photos...et ne lit les articles sur les toros qu'en commençant par la fin.
D'où ce commentaire ..

Anonyme a dit…

Bon Ok je fais partie de celles et ceux qui commencent la journée le mug à la main en ouvrant son blog préféré, j'ai même un rituel pour le plaisir, je regarde s'"il" a écrit, quand je découvre une nouvelle page, je la referme aussitôt, et là, je sais qu'un bon moment m'attend ,plus tard,quand il fait chaud dehors, que je suis seule , tranquille ,un moment de lecture plaisir,un moment de partage,un moment drôle,un moment tendre...Pour tous ces bons moments,je m'inscris !!

Victorina

Anonyme a dit…

Je ne comprends rien à ton histoire d'abonnés teintée de ralitude, d'aigritude, de rouméguitude.
C'est quoi être abonné au blog "Des photos, des mots et des toros" ? C'est quand on vient y poser des commentaires ? Et au bout de X commentaires on a droit à son quota de "points" qui confère le statut d'abonné ? C'est quand on y écrit des trucs longs qui ont droit à la pleine page ? Des articles quoi et pas des "pelota pelota" ou des aigreurs de "mala leche". C'est quoi, dis ?
Et quand est adoubé par notre suzerain Marc du Delon, on a droit à un banquet ? Alors c'est quand qu'on mange ?
Dans l'attente d'une prompte réponse, veuillez agréer....
JLB

Marc Delon a dit…

j'ai mis le truc en en-tête pour que tu comprennes... mais c quoi au fait devenir "membre" ? Ptê't qu'on est prévenu du nouveau message ?
Dans le sud-ouest ils sont plus grégaires, solidaires, constituent des penas, etc influence rugbystique sûrement...

ici ça a toujours été chacun pour sa pomme... la preuve dès qu'il y a un mot d'ordre - bientôt tous à la statue de Nimeno II pour manifester contre la manifestation...- ben j'y vais pas... ou j'irais si, mais le lendemain...

Marc Delon a dit…

Victorina merci pour cette gentille complicité.