Sur Maria del Mar Moreno, le Cellu M6 n'a jamais eu aucun effet. Comme sur toutes les autres femmes, d'ailleurs, mais chuuuut ne décourageons pas le merveilleux et ne tuons pas le commerce de l'adipocyte draîné qui n'a jamais fait mincir que le Kiné qui bosse lui, et brûle donc des calories. Le comble suprême, si l'on veut bien voir, étant de se faire grassement payer pour une requête de minceur insatisfaite chez la demandeuse mais auto-appliquée. C'est pour ça... moi je n'ai jamais eu le cynisme de m'équiper de ce matériel qui n'est autre qu'un aspirateur à rouleaux déguisé d'une carrosserie High-Tech avec des boutons partout pour en justifier le prix... La thalasso peut-être, pour ''del Mar'' ?
Au premier coup de talon, j'ai vu la salle tout entière sursauter, j'ai vu des spectateurs porter la main à leur tympan, j'ai vu le directeur du théâtre tenter précipitamment de joindre « La Méridionale des Bois et Matériaux » pour s'enquérir de la résistance du chêne massif fraîchement installé, j'ai vu que ça n'allait pas rigoler. Du tellurique foce 8 sur l'échelle de Taconear. La Maria, c'est pas le genre de poulette naine à la Rocio Molina élévée au pienso de céréales et jus de carottes, non, c'est un quintal de foudre dans chaque cuisse, et elle ferait plutôt dans le genre ''Dinde farcie'' de migas et chorizo. Ben, oui, je sais, c'est pas élégant, dinde, mais qui connaît le Tétras-Lyre, ou coq des bouleaux, ce magnifique gibier de montagne dont la parade amoureuse m'a irrémédiablement rappelé le jeu de la belle, de l'épanouie Maria del Mar élevée à la paella et au riz au lait du delta de l'Ebre, par ses trémulations frénétiques prolongées du plumage de sa robe. Hein, qui ? Personne, je le savais, et surtout pas vous qui n'avez jamais assisté au rut du Tétras-Lyre allongé sur la mousse d'une forêt de mélèzes et bouleaux et feuilletez frénétiquement votre Larousse pour découvrir à quoi ressemble le volatile (qu'on voit de dos, de face, page 1004 de l'édition de 1992)
''Maria, c'est du lourd'', aurait pu me dire Ludo, s'il n'avait pas été si bien élevé par sa maman qui "m'adore" dans l'ombre et en silence et que je salue ici. La Maria fait partie de ces femmes qui vous paraissent âgées de loin – j'étais au dernier rang – puis rajeunissent à vue d'oeil quand vous vous rapprochez – j'ai fini au premier, pour vous faire des photos, bande de pantouflards profiteurs de gratuité – et on apercevait parfois, et là c'est l'anatomiste qui reprend le dessus, immédiatement après le genou, la rapide propension jambière à devenir dangereusement tronconique sous les volants d'une jupe secouée par les rushes talonnifères qui crépitaient sec, même que Kadhafi, des déflagrations aussi nourries, il n'en avait jamais connu, lui qui aurait pu s'installer au bord de l'eau avec ses amazones et ses lingots... mais non, bédouin je suis, belliqueux je reste.
De l'ampleur, du tamaño, de la puissance, de la détermination, c'est comme ça qu'elle est, Maria. Dans sa cuisine, quand elle tonitrue à son compagnon l'injonction de faire l'assaisonnement de la salade, je vous garantis que le type a intérêt d'obtempérer presto. Sinon c'est Misrata-sur-carrelage dans la cocina. Je ne vois guère qu'Ingemar Stenmark pour la concurrencer question déflagration quadricipitale entre deux portes. J'ai aimé quand elle a saisi les plis de sa robe pour esquisser une véronique très templée pour essuyer le visage d'un Christ transpirant qui passait par là.
Et ce n'est pas le souffreteux guitariste de la première partie qui aurait pu l'effacer. Un premier morceau assez agréable et puis voilà qu'il nous parle de l'alegria de Cadix mais loin d'être embarqué, je restais attablé à Huelva à sucer des gambitas sur le port. Son jeu manquait de profondeur et de ligazon et n'a jamais attiré mon oreille. Ca m'énerve. Mais bon, il paraît qu'il est bon...
Deux cantaores par contre, m'ont parfois touché. Mais pas coulé.
J'y ai rencontré une amie marocaine qui découvrait le flamenco.
- Mais c'est triste ! S'est-elle étonnée...
- Ah ouiiii tu comptais voir une de ces espagnoleries en robe à pois et castagnettes ?
- Peut-être... je croyais que c'était enlevé, joyeux... de quoi ça parle en fait...? Explique-moi... ?! (je ne sais pourquoi les femmes donnent toujours des ordres)
- Je ne comprends pas ce qu'ils disent quand ils chantent, mais souvent, d'instinct ça remue les tripes, non ? Ce n'est pas pour rien qu'on parle de ''chant profond'', ça parle de la douleur de vivre, de la douleur d'aimer, de ceux qui nous manquent, de l'espoir, du doute, de la frustration, du malheur. De tout ce qui est profondément humain, de …
- J'avais huit ans quand ma grand-mère est morte. Je l'ai vue sur son lit, toute pâle et rigide. Elle ne me souriait plus, elle qui avait toujours été si tendre et aimante avec moi. Ma famille, tout autour du lit pleurait et il y avait un religieux qui priait doucement. Une complainte à voix basse qui exprimait la peine de tous ceux que la douleur rendait aphones. Et tout à l'heure, quand ce type chantait, cela ressemblait étrangement à cette intonation qui ne m'a jamais quitté et j'ai soudain revu cette scène à laquelle je n'avais jamais repensé depuis...
- Ben, voilà...tu vois... je crois que c'est toi qui m'as expliqué, finalement.
9 commentaires:
Je ne vois pas l'intérêt de faire une contre-reseña. La delonnienne garde son sel et son humour, comme d'hab'.
Ceci dit, le flamenco n'est pas toujours triste. Il comporte différents "palos" dont les expressions peuvent aller de la douleur la plus profonde et déchirante à la parodie, l'humour et la joie. Mais il vrai que le "quejio", la plainte profonde reste pour certains (et nombreux dont je suis) l'essence la plus pure de l'expression primale du flamenco que ce soit au "toque", au "cante" ou au "baile".
Pour revenir au spectacle, Maria del Mar a commencé par une Solea pour finir par une Alegria.
Il est dommage que tu n'aies pas vu son visage : un ovale d'ivoire dont les yeux exprimaient la souffance et les lèvres rouges une moue douloureuse.... Une vierge d'un "paso" de la semana santa. l'Alegria finale laissant éclater un beau visage joyeux et généreux !
Sa danse est typique de Jerez : pour les explications, je vais te mettre en contact avec mi maestra (qui est de l'école de Jerez).
Quant au jeune virtuose de guitare (1er prix de Jerez)son "toque" très académique donnait plus dans les gammes que dans l'émotion. Jeune et vert, le duende viendra avec le temps et la pratique.
P.S. Maria del Mar n'a rien de folklo ni à voir avec la playa. C'est une Maria comme des Angustias, Desamparados, Remedios, Dolores ou autres .... de quoi amuser Isa du Moun !
Au fait, tu as mis ton oeillet rouge au pied de la statue de Nimeño ?
3 000 personnes, pas moins .... Belle et émouvante soirée.
STOP ! Ne me mets en contact avec personne ! Je ne veux connaître personne d'aucun mundillo : ça m'obligerait à être gentil et poli et ne gé,èrerait plus que de l'ennui sur ce blog !!!
Ooooh là ! Je ne te proposais aucun mundillo. Tout simplement des explications d'une-qui-sait et est assez généreuse pour transmettre (en toute "gratuité", je te rassure ...).
D'ailleurs, personne n'oblige à être sympathiques et polis les ours mal léchés ... il suffit de les ignorer et les laisser dans leur tanière ...
moi, pas lécher, tanière.
toi, pas vibrer, panière.
moi pas tricher, rapière.
toi, pas oser, arrière.
moi poli, manière
Merci Maja.De tout mon coeur!!!
Maria del Mar Moreno
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