vendredi 28 octobre 2011

Poulet aux prunes... et au navet !


J'en sors. Je voulais aller voir "L'exercice du pouvoir" mais vu que pour une fois madame avait daigné m'accompagner je l'ai laissée choisir... Un gentil film pseudo poétique fait par une fille pour d'autres fillettes pas très modernes, fleurs roses et à l'eau de bleu. Quasi. Un film long et lent, mièvre, destiné à toutes les "Lucky Lukettes non pas de la bistoukette bien que ça rimait impec, mais du kleenex (qui par hasard rime avec sex) Je vous la fais courte et vulgaire vu que ce "Poulet aux Prunes" m'est resté sur l'estomac m'empêchant de manger un canard à l'orange avec qui j'avais rencard.
Souvent je regrette de ne pas plus connaître l'argot, ça m'fournirait l'occase de me défouler. J'vais me relire du ''Santantonio'', tiens... Là dedans au moins, y'avait d'la force dans les phrases... j'me souviens d'une, lue à quinze ans dans les dunes, plage du Boucanet au Grau du Roi... C'était mon paragraphe préféré dans chacun de ses livres : l'apparition de la "créature de rêve''... En général y'en avait pour une pleine page qui disait bien l'effet quasi tellurique que peut nous faire le choc visuel de l'apparition d'une bombasse qui nous plaît, à nous les zétéros hypnotisables. Les esclaves du zigomard. Les assignés de la testostérone... Alors tu parles, à quinze ans avec les hormones au plafond et à la plage en pleine période monokinu, c'est à dire, monokini voire cul nu car je vous rappelle que j'étais dans les dunes... Il était parti des pieds et remontant tout du long, le Dard avait écrit arrivant au visage :
"Elle avait des dents dont mon zinouflet inférieur aurait bien aimé se faire un collier"

Une phrase mystérieuse que je sais encore par coeur tellement elle m'avait interrogée tout l'été. En vain. Il m'avait fallu attendre des années pour la comprendre. Attendre qu'une bijoutière déshabilleuse prenne l'initiative de cette douce parure dont j'ignorais jusqu'à l'existence... Quelle révélation mes aïeux ! Et comme... bon ça suffit les confidences, oh... revenons à Satrapi, la réalisatrice avec qui votre intérêt va confiner à la débandade, je vous préviens.

En bref, c'est l'histoire d'un mec pas assez couillu pour dire merde à sa mère (ça me fait du bien) ni enlever sa belle au nez de son beau-père et qui se voit obligé d'épouser une petite prof de maths de merde aux idées mesquines et étriquées qui jamais ne saura résoudre l'équation posée par son artiste de mari. Elle ira même -la salope- jusqu'à lui briser menu, outre ce que vous pensez, en lui demandant d'assumer son rôle de père responsable, lui qui n'est qu'un musicien hagard, mais aussi son âme, sa vie, j'ai nommé son violon extraordinaire cédé par son maître, situation inextricable dont il va concevoir une ''jaunisse'' carabinée qui le mènera à l'autolyse - c'est le mot des dossiers médicaux pour remplacer "suicide" trop connoté...-

Raté, l'amour de sa vie, finie la passion de la musique, soudain confronté sans échappatoires possibles à l'ingratitude de ses enfants et aux jérémiades d'une femme qu'il n'aime pas, qui lui demande sans arrêt de lui confirmer le contraire, il prend la décision de se coucher pour attendre la grande faucheuse. Vous l'aurez compris messieurs, vous me saurez gré du conseil qui s'impose :
Si elle exprime l'idée de vous y emmener, suggérez-lui plutôt d'y aller avec ses bonnes copines... Un autre conseil au passage pour vous mesdames : si vous avez incessamment besoin de le supplier de vous dire qu'il vous aime, vous êtes en train de créer le chemin le plus court pour qu'il vous haïsse bientôt... (au cas malheureusement probable où vous n'auriez pas encore capté)

- ça t'a plu ?

Me suis-je quand même soucié avec urbanité auprès de madame afin de témoigner de mon éventuel plaisir ressenti à l'avoir sortie...

- Nul !

Qu'elle a rétorqué, sèche et laconique.
Et merde...........

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Triste façon de terminer une semaine de travail harassant.
Du poulet aux prunes... c'est déja dégueulasse en lisant le menu.
Et vous avez choisi quel vin ?
Bon, le jour n'est pas encore levé, je vais aller voir les bêtes et dire bonjour à Martin et Martine.
Passez un bon samedi et un bon dimanche.
JLB

Anonyme a dit…

Donc la soirée ne fut pas très réussie, qui ressemble plutôt à un règlement de compte.
Et même les profs n'y échappent pas : « petite », accompagne de plus en plus ce substantif et les désigne étriqué(e)s dans leur morale, leur esprit ou dans leurs compétences toujours mises en doute, ou alors s'agit-il de la paupérisation-mépris dont a parlé Sarkozy ?
Gina

Maja Lola a dit…

Elle est drôlement bien enlevée cette reseña. Bon, l'affiche n'inspire pas trop ... cette silhouette lugubre ... tu aurais dû te méfier.
Bref, pour te rendre heureux il te faudrait une femme muette (et supposée comblée au point de ne pas te demander confirmation), une bijoutière experte en T.P. et essayages de quincaillerie et une prof de maths plus c... ue que ce "petit prof de ...". Tu règles tes comptes post-lycéens ?
En tout cas ça me donne des idées : un des plats que je préfère préparer est le poulet au vinaigre. Tout n'est pas perdu pour le week-end.

Marc Delon a dit…

Moi dans le "poulet au vinaigre" c'est surtout le poulet que j'aime...

"petite prof mesquine de merde" n'est pas de moi mais dit tel que dans le film (que toutes les profs qui me lisent ne me jettent pas pierette...)

Maja Lola a dit…

Certes, mais s'il est bien préparé, l'acidité du vinaigre de ressort pas ... c'est la chair du poulet qui s'est gorgée des sucs et ingrédients qui ont mijoté .... Question de dosage ... tout est toujours une question de dosage.

Anonyme a dit…

C'est de la photo dont j'aurai envie de parler... Le porteur de fagots de piques, au milieu de tous ces gens qui n'ont rien à faire là, ces chemises provençales inimitables (lol), ces pantalons godillants de partout, et des pois, des pois... Mode de Nîmes et de nulle part ailleurs!!!

isa du moun

Marc Delon a dit…

ouais, c'est le regard du porte-piques qui fait cette photo. Quant au poulet au vinaigre on peut rajouter des pois...
Sinon c'est pour quand l'invitation ? On le dit pas à JLB qui a tjrs très faim et le tour est joué...

A venir, un post sur la cuisine espagnole...

el Chulo a dit…

ils auraient aussi pu trouver une petite kine mesquine de merde, mais c'est moins vendeur. ou aussi une petite fliquette mesquine de merde, c'est bon ça coco, c'est du fonctionnaire, et les professions libérales sont insoupçonnables!tout ça pourrait bien ne pas bien finir du tout!

Marc Delon a dit…

C'est vrai ça, ces réalisatrices de gauche toujours à taper sur la fonction publique, c'est écoeurant !

"Kiné de Merde" est effectivement le métier le plus con que je connaisse : tu bosses tout le temps, t'as jamais de fric, t'es dans la perpétuelle gaieté de la maladie, de la douleur, du handicap et la mort, bref dans la projection du débris humain que tu vas pas tarder à devenir, même plus capable de tenir debout le temps de pisser, tu reçois chaque jour plus de lamentations que le mur éponyme et quand surgit la "créature de rêve" qui fait halluciner San Antonio et se tâcher un peu plus ce gros dégueu de Bérurier, t'as le droit de masser son petit corps de rêve tout tiède et soyeux entre tes mains en restant éminemment professionnel tout en calmant l'angoisse jalouse de son mari qui l'attend dans la salle du même nom, par de petits sourires amicaux lors de tes allées et venues affairées...
Si c'est pas être héroïque ça, lecteur, je ne sais pas ce que c'est...
Après tu t'étonnes que le mec ait besoin de défouler son appétit de vie dans son blog...

Maja Lola a dit…

Ouh làààà .... tu t'es allongé sur le divan ?
Un San Antonio en fumant un puro et en buvant un chinchon en attendant les petits corps de rêve de la semaine prochaine ... Allez, courage mon pauvre vieux !

el Chulo a dit…

il est aussi d'autres métiers aussi qui ne sont pas si faciles et où tu dépends totalement d'autrui. quelle soit de gauche ou de droite, la réalisatrice, je m'en branle, quoique celà puisse aussi expliquer ta réaction! il y a des cons partout!
c'est simplement alimenter cette connerie, moi je bosse et pas vous, je me lève tôt vous vous levez tard, moi je le dis tout de go, ça me fait chier, car de plus les professions libérales, le sont, j'ose espèrer par choix, sinon, elles n'ont rien de libéral..ou alors c'est encore une connerie de plus!

Marc Delon a dit…

mais oui chulo, bien sûr... moi aussi "me branlo" tambiem. ma réaction sur ce film n'a rien avoir avec ça... Je les adore les gens de gauche, je ne fréquente qu'eux, d'ailleurs... tous mes copains sont de gauche... ils sont partout... ils pensent que Hollande va sauver le monde, c'est rigolo... ;-)

el Chulo a dit…

je me demande si tu ne "te fais pas des idées"!

isa a dit…

Si tu n'as pas vu ,lu et aimé Persepolis et si tu 'aimes pas l'œuvre de Delteil, tu ne peux pas aimer et trouver un intérêt à ce film...Le titre aurait du te mette sur la voie: un recette orientale dont rien que le titre t'indique que ce sera riche et sucré,roboratif et léger, excessif et imaginaire...une forme de poésie qui t'échappe...Un peu comme du jazz qui ne serait pas celui que tout le monde connait...

Anonyme a dit…

Franchement, le rapport entre Delteil et Persépolis ?
"Poulet aux prunes" c'est l'écume de la culture. Il faut sans cesse écumer les plats pendant leur cuisson. L'écume donne toujours mauvais goût.
Quant au jazz, c'est comme des tas de choses (l'art, la tauromachie, la cuisine...) on ne parvient jamais à en atteindre les troublants arcanes et ceux qui croient être, dans tous ces domaines, des "connaisseurs" rencontrent un jour ou l'autre plus compétents qu'eux et se ramassent.
Je trouve cela dit de manière bien méprisante.
JLB