mardi 11 novembre 2014

Vu hier soir

Dans l'exploration effrénée, film après film, année après année, à laquelle se livre avec talent et malice Woody Allen sur les relations homme-femme, nous avons cette année ''Magic in the Moonlight ''
J'avoue préférer le cadre des contorsions de la société New-Yorkaise branchée, dont j'ignore tout, qu'il nous traduit parfois, plutôt que cette version surannée des nantis de la Côte d'Azur des années vingt, d'autant qu'elle se dilue à la sauce jazzy New-Orleans, une musique qui aurait facilement tendance à me faire ''choper les arcanettes'' comme on dit intra-rempardos du côté d'Aigues-Mortes... Encore que les gens bien se seraient contentés d'intra-muros, sauf qu'on les emmerde.

Enfin, là n'est pas le plus important et il a bien le droit lui aussi, de se dépayser un peu...



Woody Allen n'est pas un cinéaste qui peut faire l'unanimité et selon son ADN propre, on peut facilement vivre ces quatre-vingt-dix-huit minutes de babillage mutin comme un pensum désuet dont on prévoit le ressort principal : le coup du type qui s'éprendra d'une femme dont tout le sépare et qu'il était venu démasquer, confondre, haïr.



Soit. Seulement voilà, le talent n'est pas donné à tout le monde et Woody Woodpecker, lui, en a. C'est intelligent, poétique et même, même, romantique, puisque par la mystérieuse magie qui arrive à unir deux êtres au-delà de toutes leurs différences, on va assister à la destruction progressive mais implacable de l'incrédulité, du rigorisme, du pragmatisme, du cynisme et du pessimisme ennuyeux. Autant d'avatars qui barrent la route du bonheur à ceux dont la principale préoccupation n'est pas de vivre intensément ou de laisser entrer la félicité dans leur cœur, mais de ne pas apparaître faibles d'esprit et d'observer que les autres leur ressemblent afin que ne s'écroule pas leur monde médiocre. Ceux-là sont déjà morts mais ne le savent pas encore. Allen lui, est bien vivant et qui n'aurait pas intérêt à être entraîné dans un sillage épanouissant ? Tout, par exemple l'Amour ou Morante de la Puebla, ne peut s'expliquer ra-tio-nne-lle-ment ! 



A recommander à tous les critiques, sceptiques, cyniques, ratiocineurs, empêcheurs de convoler en noces justes ou injustes mais choisies, oiseaux de mauvais augures, les jaloux, les susceptibles, les agressifs, les intolérants, les frustrés, les cœurs secs, penseurs convenus, juges auliques, méchants, embryonnaires, salaces, spécieux, austères et autres butors malveillants. On n'oubliera pas les cons non plus. A regarder trois fois pas jour, un quart d'heure avant les repas. Et que grand bien leur fasse, quoiqu'on puisse en douter. Mais là, justement on retombe dans l'incrédulité pathologique et ce n'est pas bien... !

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Sous l'avalanche verbale de ce règlement de compte, on se ratatine, on s'enfonce la tête dans les épaules, un bras par dessus pour esquiver les coups.
Voilà comment un film joue un rôle thérapeutique quand les images, la musique, le message véhiculé entrent en résonance avec la vie intérieure d'un spectateur.
Remarquez ensuite comment il nous harcèle, ce spectateur!
Gina

Anonyme a dit…

Finalement, quand Delon n'écrit pas, c'est comme si on sombrait dans une torpeur dont on sort par les électrocutions de ces retours fulgurants ! J'adore quand il est en colère contre la terre entière... Qu'Est-ce qu'il doit se régaler d'écrire tout ça !!!
Comme j'aimerais en être capable... ça doit fuser de jouissance dans son cerveau... jouissif et libérateur !

Marc Delon a dit…

Oui Gina, mais c'est pas "gentillesse" : mieux vaut être prévenu avant de se trouver en face de moi ;-)

Anonyme, bonne analyse : je me ré-ga-le !

Marc Delon a dit…

c'est "par" gentillesse, voulais-je écrire

Anonyme a dit…

Anonyme, je suis entièrement d'accord avec vous. On aimerait savoir à quoi doit ressembler le scanner d'un cerveau en éruption qui crache son vocabulaire à la vitesse de la comète.
Gina

Pedroplan a dit…

Au fond,et quoiqu'en pense George, ce que dit Marc de Woody, c'est très proche de ce que pense Théophile de Charles.

Marc Delon a dit…

fulgurante synthèse Pedroplanesque qui accréditerait la thèse que ces deux textes ne se côtoieraient pas par hasard... ?! A réfléchir...
Le monde est psy !