jeudi 1 septembre 2016

Bientôt...



Mettons, le cartel de la Beneficiencia de Madrid vient de tomber : José Tomas, Morante de la Puebla et José-Mari Manzanares affrontent de redoutables Dolores Aguirre armés pour les tuer ou les inclure dans l'Histoire. La rumeur enfle, l'attente grandit, l'espoir s'érige, tu sens que, si tu n'y vas pas, la frustration sera trop grande, il est possible que tu rates la corrida de ta vie. La resena de jacques Durand ne suffira pas à te nourrir, pire, elle te fera toucher du doigt quel imbécile tu as été de n'y être pas allé ! Seulement voilà, aller à Marseille vers une destination, l'aéroport, que tu ne connais pas, gérer le GPS, affronter les bouchons, stresser comme un phoque sous la canicule, monter dans un avion avec ton agoraphobie, ta claustrophobie et depuis peu ton attentat-phobie sans Lexomil sous la main, c'est pas simple... Te farcir en voiture les milles bornes qui te séparent de las Ventas ? Pas un jeu... d'autant que personne n'a voulu t'accompagner : l'un est fauché, l'autre a reçu une interdiction formelle de bobonne montée au front du couple comme un taliban surmotivé et cette petite voix qui susurre aux autres ce lancinant lieu commun : corrida de expectacion... gnagnagna...

Bon alors, tu fais quoi ? Tu réalises soudain grâce au fait que malgré le joug que la société te colle au cou jour après jour, tu n'es pas encore complètement mort, puisque tu es aficionado !!! Tu réalises que ta vie ne pourra être vécue par un autre, qu'elle t'appartient, quelle est courte, qu'il faut la vivre : obéit à ton impulsion coño ! D'autant que tes yeux se mouillent quand tu repenses à ce petit estancot perdu, fortuitement découvert où on te servit une queue de toro confite au vin rouge dans ses oignons fondus, avant qu'une danseuse de tous les fantasmes, aguicheuse, féminine, indomptable, désirable, ravageuse, estupendo, cosmogonique, intersidérable, cataclysmique, intergalactique, érectopotente, sexotransmissible, flamencofascinante  vienne se déhancher près de ta bouche bée, ventilant ta joue de l'esquive de sa robe volantée et sondant de ses coups de talons sur les planches, ton cerveau et puis ton ventre et puis ton cerveau et puis ton ventre et puis ton désir et puis ton sexe, cette femme si sûre d'elle qui te planta la moire de son regard jusqu'au tréfonds de tes tripes puis disparut derrière le rideau après t'avoir cloué de cette œillade hirondelle dont seules les andalouses détiennent le secret ! Salope... ! Et qu'est-ce que je fais de ma frustration...?

Alors bien sûr, tu vas rater ce repas de famille prévu de looooongue date, enfin plutôt de bèèèèèlle-famille, tu sais, celui où ton beau-frère écolo aime tant à te faire passer pour un beauf parce que tu aimes la corrida et fumes de gros cigares cubains ce qui t'a identifié recta pour un gros con de drouate irrespectueux de la santé des gens... Alors, pesant tous ces éléments, tu laisses vagabonder ton regard vers ton terrain pompeusement appelé ''jardin'' et c'est là que tu l'aperçois, ton ''module de vol personnel'' si récemment acheté que tu l'avais oublié !!! Mais oui ! Ton puffin est là, qui t'attends, complice tacite de toutes tes escapades coupables !!! Ton puffin dont la notice précise que le vol est horizontal et le décollage vertical et non l'inverse, heureusement ! Alors tu cours vers internet acquérir un sixième rang au tendido siete où tu peux brûler ton puro tranquille, pour le prix d'un amphi à Nîmes où ton fumage de vitole serait un acte aussi subversif, qu'un discours macronien au cœur d'un CE cégétiste ( Brindis mon cul... je comprends qu'il l'aime sa ville, Casatchok, avec tous les pimpims qu'il siphonne, rangés bien sages sur les étagères pour assister au défilé des invalides écornés...)

Et Allez Ciao la Compagnie, me voy à madrizzzz solo.... Youhouuuuuu.....

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Qu'est-ce que t'attends pour faire un recueil de tes chroniques tauromachiques à la noix...? Tu es rare quand même dans le milieu...

Marc Delon a dit…

euh.... un éditeur ? En même temps, je ne les démarche pas...