mardi 20 novembre 2012

Piqûre de rappel

Réflexions d'une lectrice



Il y a dans toutes ces nouvelles comme quelque chose qui tourne autour, sans tout à fait y entrer vraiment, sans doute parce qu’on ne peut pas, sans doute parce que c’est l’impossible, l’inatteignable, l’injustifiable, l’insaisissable, ce qui a lieu dans cet espace focal de l’arène, si improbable et si réel, œil de toutes les visions, pupille de l’éclat fugitif.


Mais c’est pourtant « l’insondable noyau de nuit » qui est proposé comme défi aux participants de ce concours.


Tous ces auteurs pratiquent l’humour, le décalage, la distance ou la proximité, tendre, ironique, tragique ou insondable. Certains s’engagent dans leur récit, émus et émouvants.


La première nouvelle MOSQUITO de Jean Didier Laurent, lauréat 2012, est un monologue – confession à l’écriture parlée, qui tisse habilement la trame d’une culpabilité et se termine sur un coup de théâtre pathétique et dérisoire.


Bel écho en somme à La Musica Callada Del Toreo d’Alberti dont une phrase est mise en exergue.


J’ai été touchée par l’histoire paradoxale d’un journaliste anti-taurin finalement mis dans la situation de reconnaître que l’affrontement dans l’arène ne relève pas de la tricherie : Même s’il m’en coûte, d’Adrian Martin Albo .


Mais ma préférence va sans conteste à RIGOR MORTIS de Patrice Quiot.


Il y a là un mélange très fort de poésie et de fantastique. La geste taurine condensée dans un geste nocturne unique, extrême, essence de la Marisma. La phrase brève halète et soudain se perd en illuminations bibliques ou mozarabes. Enfin on frôle les dépassements qui m’attachent à la Corrida et on relit ce texte comme une liturgie.

Un remerciement à tous ces auteurs d’avoir su ouvrir des mondes en quelques pages .

                                                                 Viviane Gatineau

11 commentaires:

Ludovic Pautier a dit…

Rendez à Bergamin ce que vous lui prîtes et laissons à Alberti ses échos taurins tout aussi palpitants, en effet, mais plus bleus que silencieux.

Marc Delon a dit…

Exact ! Bergamin... p'tain Viviane tu es grillée !!!

Anonyme a dit…

Viviane sait faire ses commentaires en peu de mots et avec élégance sans nous ennuyer et sans crainte de donner ses goûts pour une fort belle nouvelle. Cela n'enlève rien à la nouvelle lauréate, un récit dramatique original qui volète vers sa chute aussi finement que le moustique qui vous harcèle discrètement.
Gina

el Chulo a dit…

sans vouloir vous contredire gina le moustique surtout s'il est paludesque ne me harcèle pas finement, sauf votre respect,il m'emmerde!

Anonyme a dit…

La citation mise en exergue de la première nouvelle par Jean-Paul Didierlaurent est bien un poème d'Alberti intitulé La Musica Callada del toreo,même si Jose Bergamin a écrit un livre magnifique du même nom !..
Viviane

Marc Delon a dit…

Bon ben alors Ludo et moi on serait grillés...

Anonyme a dit…

Chulo, là, ce serait un moustique mâle, tenace mais gentillet.
Gina

el Chulo a dit…

mouais gina! merci de rappeler que c'est le moustique femelle qui contamine!

Ludovic Pautier a dit…

non pas toi Marco, moi. Je suis confus, en effet, sous les fardeaux de la précipitation, du manque de rigueur et des neurones de l'érudition en voie d'extinction. d'abord parce que je n'ai pas lu ce recueil de nouvelles du prix "Hemingway", donc je n'avais pas l'exergue en question sous les yeux( éh bé tais-toi alors)et le " dont une phrase" m'a définitivement embarqué sur les chemins de l'équivoque.Phrase = texte en prose ? mouais, pas terrible comme défense... en tout cas, je n'ai pas nuancé. parce qu'en effet, j'avais oublié, c'est un sonnet d'Alberti, libellé " A José Bergamin", qui clôt la musique silencieuse ("la solitude sonore" a astucieusement traduit Florence Delay).Et le derniers vers reprend le titre "la musica callada del toreo", lui-même évoquant deux vers de Saint Jean de la Croix.
dont acte, pardon chère Madame et que ma tête se couvre de cendres.

Marc Delon a dit…

Ah si, moi aussi sinon je demande l'arbitrage de ma COCOE culturelle personnelle qui n'avait pas déclaré (au moins trois) poèmes de Rafael... (ça c'est pour faire genre "j'le connais super bien...)

Bon enfin, les moustiques ça plait pas à Chulo, j'ai retenu...

el Chulo a dit…

he mon ludo, faut arrêter l'herbe qui fait rire ou les vins de ta copine eugénie.

tu as tout compris marc, surtout l'anophèle des zones humides de la zone est de madagacascar, c'est à dire partout là bas, à l'est de la grande ile. prévoir écrans, révulsifs, aerosols, diffuseurs électriques ou mécaniques selon ou on est, moustiquaires, anti palu.

a tana il n'y en a pas, peu sur tous les hauts plateaux, mais tout de même, et il y en a moins sur la cote ouest et au nors car ils détestent le vent, permanent dans ces zones cotières.