vendredi 1 mai 2009

Hispanique Espagne encore




Parmi les quinze expos dans l'expo, les nains toreros de Benito Roman sont un caviar photographique pour le reporter et pour le spectateur. Sans doute accède-t-on de façon plus directe et plus évidente au pathétique de la condition humaine grâce à ce raccourci morphologique. On compatit alors dans le même temps au recul nécessaire à leur sauvegarde mentale, pour eux qui sont raillés par un public impitoyable et à la merci du galop des bêtes qu'ils affrontent, le public leur donnant des blessures psychiques sans doute plus terribles que les ecchymoses nombreuses des généreux quadrupèdes. On les imagine habités par cette ambiguïté : sont-ils seulement pathétiques, symboles d'une dérision cruelle, clowns assumés de l'arène à 100%, ou peuvent-ils, eux aussi, s'abandonner à la fierté de porter, à leur niveau, le costume de lumière ? Certains de leurs regards en disent long et c'est peut-être dans les nôtres qu'ils scrutent désespérement leur image pour savoir enfin qui ils sont : des nains-toreros ou des toreros-nains ?


































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