Et si la principale étreinte brisée était celle qu'on entretenait avec le génial Pedro Almodovar qui nous avait jusque-là trop gâtés avec quasiment un chef d’œuvre par film ? Je suis sorti insatisfait et déçu de la salle obscure ne retrouvant pas l’intensité par laquelle il me captivait d’ordinaire. Rien de plus accrocheur pourtant que la découverte dans la première scène, des seins en obus d’une jeune lectrice par les mains exploratrices d’un écrivain aveugle… Mais pas de signature musicale forte, apte à vous inscrire dans son monde, pas de scène culte bien que vous ne soyez pas obligés de me croire sur parole vu qu’un coup d’œil sur les avis d’internautes cinéphiles vous confirmera qu’ils en ont repéré. Il s’agit quand même d’un bon film. Sans doute me déçoit-il à hauteur de l’admiration que je lui porte, comme la déception d’un aficionado à Curro Romero pouvait éclore après un fracaso Sévillan.
C’est une sorte d’histoire de l’œil et du regard, porté sur la femme, celle que l’on n’aime plus mais qui reste de confiance, qui vous a tellement aimé qu’elle garde sur vous le regard bienveillant et réprobateur de la femme qui sait, presque d’une mère vous connaissant si bien dans vos qualités et vos excès qu'elle est toujours prompte à être déçue… sans être irréprochable pour autant, qui vous aurait aimé parfait mais qui doit composer avec votre vulnérable humanité ; celle qui enfièvre, celle qui n’est plus, regard mental plein d’acuité du non-voyant, regard voyeur déchiffreur de lèvres, regard de cyclope, cameramen qui n’intègrent plus d’informations que par cette lentille frontale, regard sur le cinéma, son exigence, sa dualité, le prix à payer quand on cède à l’amour plutôt qu’à son œuvre.
Comment ne pas subir le charme de Penelope Cruz (hein…comment ?) craquante à souhait, fragile et sur le fil de toutes les contradictions, si attirante et sincère amoureuse… mais garce et pute occasionnelle aussi… mais si bonne fille dévouée pour ses vieux parents… mais si salope aussi, quand elle avoue que le vieux dégueulasse s’est vautré sur elle quarante-huit heures durant sans qu’elle ne bronche car il faut bien passer par ses désirs quand il est producteur de l’amant dont le film est dépendant : pute vous dis-je. Mais si attachante, que ne concèderait-on pas pour vivre avec une pute si adorable ? Les histoires d’amour terminées il faut vivre quand même, réhabiliter son œuvre, à l’aveugle, regarder enfin la vérité en face, l’apprendre dans ce qu’elle a de bouleversant, grandir quoi.
C’est une sorte d’histoire de l’œil et du regard, porté sur la femme, celle que l’on n’aime plus mais qui reste de confiance, qui vous a tellement aimé qu’elle garde sur vous le regard bienveillant et réprobateur de la femme qui sait, presque d’une mère vous connaissant si bien dans vos qualités et vos excès qu'elle est toujours prompte à être déçue… sans être irréprochable pour autant, qui vous aurait aimé parfait mais qui doit composer avec votre vulnérable humanité ; celle qui enfièvre, celle qui n’est plus, regard mental plein d’acuité du non-voyant, regard voyeur déchiffreur de lèvres, regard de cyclope, cameramen qui n’intègrent plus d’informations que par cette lentille frontale, regard sur le cinéma, son exigence, sa dualité, le prix à payer quand on cède à l’amour plutôt qu’à son œuvre.
Comment ne pas subir le charme de Penelope Cruz (hein…comment ?) craquante à souhait, fragile et sur le fil de toutes les contradictions, si attirante et sincère amoureuse… mais garce et pute occasionnelle aussi… mais si bonne fille dévouée pour ses vieux parents… mais si salope aussi, quand elle avoue que le vieux dégueulasse s’est vautré sur elle quarante-huit heures durant sans qu’elle ne bronche car il faut bien passer par ses désirs quand il est producteur de l’amant dont le film est dépendant : pute vous dis-je. Mais si attachante, que ne concèderait-on pas pour vivre avec une pute si adorable ? Les histoires d’amour terminées il faut vivre quand même, réhabiliter son œuvre, à l’aveugle, regarder enfin la vérité en face, l’apprendre dans ce qu’elle a de bouleversant, grandir quoi.
6 commentaires:
Je crois que je pense comme vous. J'aime pourtant les acteurs que je trouve bien choisis, la séquence sur le vampire et les papiers étalés sur une plage.
Tu as oublié la conclusion: il remonte son film à l'oreille.
Pagnol faisait pareil: peu lui importait les images filmées, si le son était bon, il gardait la prise...
Tu vois à Vic je t'ai reconnu, mais ta voix sucrée, je l'avais oublié, comme quoi!
isa du moun
Ah oui exact, très bonne l'histoire sur les vampires, un grand moment de création...
mais c'est quoi une voix sucrée ? de velours je vois, de miel je subodore, mais de sucre ? Chargée à l'insuline, quoi... j'vois pô... et je n'avais pas oublié :
"il faut vivre quand même, réhabiliter son oeuvre à l'aveugle"...
Bonne idée, le choix de l’acteur Lluis Homar : son teint clair, ses yeux bleus apportent le charme et l’exotisme, une douceur propres à séduire par contraste les brunes espagnoles.
Ce n'est pas l'avis d'une critique du Monde avec laquelle je suis assez d'accord, qui dit que le problème avec pedro (ils le disent moins familièrement que ça ...) c'est la fadeur des acteurs à qui il donne le premier rôle par rapport aux femmes muy pimientas y castizas qui leur donnent la réplique et les enterrent sur le plan du "crever l'écran"...
Les contraires s’attirent - parfois - et les brunes se disputent Homar. Il est le fil conducteur de cette intrigue dont les nombreux mises en abyme et flash-back malmènent fortement le spectateur.
Donc, à chaque spectateur, sa lecture.
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