vendredi 19 juin 2009

ANTICHRIST de LARS VON TRIER



L’introduction de l’histoire est vite posée. Dans du noir et blanc, de la sépia, plutôt. Tout est en gros plan. Un couple interprété par Charlotte Gainsbourg et William Dafoe, (les seuls personnages du film, avec leur enfant) fait l’amour avec passion, sur le sol de la cuisine, au lit. Leur fils, trois ans, ou moins, est insomniaque et, perplexe, assiste silencieux à la scène primitive. Il joue calmement près des parents enlacés, fait tomber des sculptures posées tout près, puis se saisit de sa peluche, la fait flotter au-dessus du vide par la fenêtre d’où ils disparaissent tous deux.
Suivent les funérailles et le deuil qui occupent tout le développement du film.
Les deux parents s’isolent dans un chalet de montagne, Eden, situé dans une zone marécageuse, boisée, envahie de ronces et de fougères, autrement dit peu riante (même si la pellicule est maintenant en couleur) : la mère sortant de clinique psychiatrique après des soins peu efficaces, prétend le mari psychanalyste, qui entreprend de mieux la soigner même si c’est contre-indiqué et s’il doit céder aux intenses désirs amoureux de sa femme.
Il lui demande donc de revivre ses émotions, son angoisse, ses peurs, son deuil et nous assistons avec elle à la souffrance, aux fantasmes, aux rêves, nous nous soumettons aux ordres plus ou moins inquiétants et fantasques du thérapeute s’adressant à l’inconscient de sa femme. On assiste aux progrès, mais les reproches fusent parfois, de sa part, puis de la sienne. Tout devient de plus en plus sinistre, dehors dans la nature obscurcie et même noircie, sous les arbres, dans la boue, sous des rocs. Dedans, quand on observe les gravures et peintures du grenier où se mêlent sorcellerie, dessins diaboliques, messages infernaux : des voix humaines, des cris d’animaux, loups, oiseaux ajoutent à la peur, à la nôtre aussi. Fantastique et réalité s’entrecroisent dans une atmosphère qui se détériore dans le couple aussi, malgré le désir amoureux fougueux et féroce qui oblige l’homme à satisfaire la femme qui ira jusqu’à le mutiler. C’est un horrible beau film, parfois insoutenable, avec des gros plans inattendus, ni pornographiques ni érotiques, simplement réels –. D’un réalisme total.
Charlotte Gainsbourg, on la redécouvre, en grande star.
GINA

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Lu dans L'Express, à propos de Charlotte Gainsbourg, « je croyais que j'étais pudique, mais en réalité, je ne le suis pas. Et à côté de la violence des sentiments, montrer ses fesses n'était finalement pas grand-chose...Nerveusement, c'était dur...Je rêvais de sorcières, de fantômes...On sort d'un tel tournage, comme d'un rêve étrange...Soulagée, heureuse, très angoissée aussi. Je me demande si on va supporter mes hurlements, ma folie... » Avec Antichrist, ajoute L'Express, celle qui a fait ses débuts, il y a vingt-cinq ans signe son plus gros pari d'actrice.

ludo a dit…

depuis "la damed eshangaï" je ne vais plus trop au ciné (nanaaan, j'déconnz ) mais récemment "dans la brune électrique" du sieur tavernier m'ammis un gros knock-out. masi LVT j'ai du mal. j'aile bien la pomme de terre de feu gainsbarre mais le LVT c'est un peu mio pour lui come lui pour l'avion : c'est quasi phobique. c'est con.mais c'est comme ça.
allez, viva orson welles manque pierda.

ludo

Nicolas a dit…

Bonne fête Papa !
Nic'

Marc Delon a dit…

merci mon fils... bon garçon ça madame !

désolé la foule pour ce moment d'intimité...