lundi 16 juillet 2012

Les Mega Super Boles de Picoulat....


Les Albères m'ayant rendu à la garrigue, il faut bien se fendre au préalable de cette confidence : 
 
Il est des sherpas obsédés par leur fardeaux précieux. Vrais ou faux-tographes peu importe, ces gens en déplacement, en reportage, ne font pas un pas sans que la courroie de leur sac ne leur scie l'épaule. Laisseriez-vous les prunelles de vos yeux dans le coffre de la voiture au risque qu'un velociraptor vous les subtilise ? Or, donc, partout et tout le temps, vous vous déplacez avec, vous avez le souci de tenir tout ça, là, entre vos jambes, au restaurant, et encore sur le dos, toutes bretelles chaussées, pour vous cogner sans arrêt à la foule qui vous freine et vous entraîne. Vous devenez quasi parano, vous emmerdez tout le monde, quand vous partez pisser par exemple :

  • Tu me le gardes, hein ?

    Et l'on sent l'angoisse de la possibilité du rapt dans votre voix, car comment ce type qui n'est pas photographe, qui n'a pas la moindre conscience de ce que représente pour vous la charge émotive de la technique ''immortalisante'', serait-il capable de veiller sur elle, de garantir une surveillance de tous les instants ? Eh bien vous savez quoi ? Vous partez pisser avec, c'est le mieux. Et la charge qui scie les trapèzes, écrase les disques et colle au dos par la transpiration qu'elle génère, vous fait pisser heureux, insouciant, dégagé de tout stress, la tête renversée dans la lumière du néon blafard, ému de ressentir le plaisir de se soulager être conjugué à la présence gluante et pesante de votre trésor irremplaçable. Car ce prix à payer, ce handicap constant, cet effort, ce souci, n'est rien face au plaisir de la contre-partie : la découverte de ses photos, leur exploitation, leur partage, les souvenirs futurs...

C'est pour ça, quand l'écran du PC vous dit que le périphérique n'est pas connecté, que votre carte mémoire n'existe pas, quand l'appareil photo vous dit soudain qu'il n'y a plus qu'à la formater, que vous ne visionnez plus rien, malgré que vous soyez venu vous asseoir une heure avant le paseo sur le plus inconfortable béton de tendido de la planète taurine pour choper cette place tant convoitée du petit escalier où cela ne gêne personne que vous posiez votre séant et d'où vous êtes si bien pour photographier ces magnifiques Escolar Gil, enfin bref, il faut bien se rendre à la réalité, quand un pro diagnostique que votre carte mémoire sur laquelle tout Céret était couvert a irrémédiablement GRILLEE, tu as bien lu, lecteur, grillée comme ton toast du matin, sans pouvoir récupérer la moindre photo et bien tu les as les mega super boles de picoulat dans ta gorge et pour longtemps....

PS ; j'en ai fait deux-trois avec l'Iphone, voilà pourquoi vous en voyez une au-dessus...

3 commentaires:

Maja Lola a dit…

Et bien comme ça tes magnifiques Escolar Gil tu les garderas sur ta rétine pour toi tout seul ... en t'obligeant à une reseña minutieuse.

Sûr qu'un anti, dans ton dos, pendant que tu "renversais la tête dans le néon blafard" ne t'a pas fait un mauvais coup ?

Anonyme a dit…

Oh m.... !ça c'est l'horreur,y a pas pire , tu cherches par tous les moyens de récupérer et rien! niet, nada ! je comprends a quel point tu as les "mega super boles de picoulat dans ta gorge et pour longtemps"

Victorina

Marc Delon a dit…

Ai quand même confié la carte à un spécialiste, il parait qu'il y a des logiciels de récup, mais y'a rien de sûr.