samedi 10 novembre 2012

"Me faltaron huevos"





Il faut garder à l'esprit qu'aguanter la charge d'un toro n'est pas vraiment quelque chose de naturel, une évidence tranquille qui va de soi. Nous le savons et avons tous dans un coin de la tête quelle pitoyable image nous donnerions de nous si d'aventure, un soir de cuite et de brumes cérébrales, nous allions fouler le sable d'une arène, comme ça, pour voir. Ce serait tout vu, ce serait ridicule mais logique et prévisible. Par contre, lorsqu'il s'agit d'un homme en habit de lumière avec un long apprentissage derrière lui, soudain frappé de terreur panique, c'est plus spectaculaire. Seul devant son écran, on n'a pourtant pas très envie de se moquer car sa prestation ressemble étrangement à celle qu'on serait soi-même capable de produire, nous autres humains ordinaires. Quitte à être accusé de fixette, question huevos, je me demande au passage combien de ceux qui ont trouvé la corrida de Tomas "sin toros" seraient descendus leur faire deux passes avec un drap de lit accroché au bout de la perche de Renaud Lavillenie... 
Comme le bruit permet d'apprécier le silence, cette espantada qui le poursuivra plus assidûment qu'un toro tout au long cours de sa vie, nous rappelle en écho l'héroïque stoïcisme de certains dont on a vu parfois lors d'épiques combats qu'ils mettaient consciemment leur vie en jeu. 

6 commentaires:

Maja Lola a dit…

Il doit être bien malheureux après ce lâchage de nerfs et abandon du courage ...
et ce n'est pas la sanction administrative pour contrat non rempli qui apaisera sa "honte".
Terrible.

Pedroplan a dit…

Moi, je ne suis même pas sûr que j'aurais réussi à sauter la barrière avec un toro aux fesses

Marc Delon a dit…

avant pour cette sorte de manso perdido que tu décris on pouvait passer dessous (à condition d'être mince...) là, il passe en catastrophe alors que le toro n'est même pas après lui...

el Chulo a dit…

bon ca n'est pas le premier ni le dernier à faire ça. les gitans attendaient les 2 avis avec plus de dignité, derrière le burladero.

Pedroplan a dit…

Ah oui, mais là tu es rationnel, Marc, comme si tu étais sur les gradins. Le petit gars, comme il ne regarde pas, il ne sait pas que le taureau s'en fout. Il a le souffle virtuel d'un taureau aussi virtuel que démoniaque dans le cul, ce pauvre garçon.

Marc Delon a dit…

il ne refuse pas de tuer ce toro, il arrête le métier.