La une du Midi-Libre titre sur ce qui lui parait être le fait le plus marquant de cette première corrida : l'absence de trophées. Un drame qui occulte la disparition de ce qui faisait que Miura était Miura. Autre dramatique et scandaleuse constatation dûment relevée par Padilla et Luc Jalabert le papa dépité - attention préparez-vous, c'est cruel - :
"la musique n'a même pas joué !"
Non ? Si !
Et le père de Juan Bauptista de poursuivre :
"j'espère qu'il n'aura plus envie mais alors, plus envie du tout de toréer des Miuras... je suis affligé par la froideur du public et le manque de sensibilité de la présidence... Une course de toros de Miuras sans même faire jouer la musique...Tout est dit ! Il ne faut pas toréer des Miuras, la présidence et le public ne donnent pas assez d'importance à la prestation. C'est bien dommage. Puisse ce comportement encourager mon fils à ne plus combattre de Miura"
Sûr ! Mieux vaut, pour devenir un grand maestro, una figura, toréer des saucisses invalides devant une présidence amie dégoulinante de sensibilité (expression synonyme de "distributrice d'oreilles"). Cependant, pendant qu'on se regardait le nombril et pleurnichait sur les flagrantes injustices dont ce public indigne était capable, à mille kilomètres de là, dans le ruedo de las Ventas à Madrid, un corridon de Palha non-épointés soufflait à la tauromachie éternelle toute sa vérité. J'ai piqué cette photo sur le blog espagnol "Toro, Torero y Aficion". Est-il vraiment besoin de la commenter ? Ce jeune homme, israel Lancho, crucifié par l'estomac sur la corne d'un toro ayant toutes ses capacités, ne reprendra pas une ration de cocido madrileño de sitôt. A regarder la corne gauche, si la droite est symétrique il en a une bonne longueur dans le ventre. Il a 29 ans et n'a toréé l'année passée que six fois. Se présenter à cette course, être blessé, rendent toute sa dignité à la corrida, à des années lumières des considérations nimoises décidément jamais dans les cordes de l'authenticité. Ce n'est certainement pas les Zalduendos de ce jour qui y participeront. Quant à fustiger un public à qui on envoie depuis des années des signaux aussi dévoyés que l'indulto de caniches invalides et abrutis, quand on a chassé les aficionados sur d'autres gradins moins superficiels, c'est un peu facile d'incriminer d'une quelconque responsabilité le public restant. Sauf qu'il y a une autre possibilité non évoquée : que celui-ci ait été suffisamment averti pour se sentir plus déçu de ne pas retrouver les Miuras plutôt que de compatir au manque d'ambiance festive ? Autour de moi en tout cas c'est ce qui était regretté. Vous voulez que je vous dise ? J'adore José Tomas, je l'adore tellement que je revends mes places sur Nimes, pas envie de le voir devant les saucissettes asthéniques, il mérite bien mieux, je ne le rate jamais à Barcelonne par exemple. Dés vendredi après-midi, départ pour Vic où j'espère ressentir l'essence. Car je suis le contraire d'un blasé, je suis une allumette ambulante qui ne cherche qu'à s'enflammer !
3 commentaires:
pronostic, muy grave :
"Herida por asta de toro con orificio de entrada en hemitórax izquierdo con una trayectoria ascendente de 20 centímetros penetrante en cavidad torácica y orificio de salida en el 5º espacio intercostal. Neumotórax y Hemotórax. Pronóstico muy grave. Intervenido bajo anestesia general y trasladado a la Clínica Virgen del Mar."
...su vida no corre peligro...
qu'ils disent les docteurs espagnols, quand on voit la video, on se demande comment il va s'en sortir sans sequelles graves...s'il s'en sort...
isa-celle qui trouve les images-
L'homme quand la nature se déchaîne : un fétu.
Gina
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