Nada, pas de bon gros pâté du Sud-Ouest, pas de Sauternes, rien, même pas des copeaux de parmesan ou juste une évocation discrète. Si bien que la photo ci-contre émane de la charmante bloggeuse de "Beurre Salé" et non de mon assiette chez Bruschet. Je ne sais pas si elle est vraiment un cordon bleu mais ne serait-ce que pour la découvrir ça vaut le détour : http://beurresale.canalblog.com/
(il faut toujours citer ses sources surtout quand l'une est si rafraîchissante : belle et bonne cuisinière, la femme parfaite existerait-elle ? En tout cas, de son propre aveu, on a dix jours comme fenêtre de tir pour la complimenter après quoi son chéri revient : profitez !)
Par contre, mon hôte le lauréat, (voir précédent message) avait un truc à arroser n'est-ce pas, donc il m'a sorti un Mas Julien ou Mas Saint Julien, je ne sais plus, enfin un flacon à boire à deux car moi qui ne supporte pas trop le vin, je l'ai trouvé bien gouleyant. Et après, alors que je croyais avoir échappé à l'ébriété, François m'a achevé avec ce qu'il a mystérieusement appelé un "vin de méditation"...
Il officiait d'ailleurs comme un grand prêtre pour me le servir. Un truc traître car j'avais beau réfléchir, j'avais jamais entendu parler du concept... J'ai même dû le vexer quand j'ai dit que ça me rappelait la Carthagène, vu la faiblesse de mes références en la matière... Du coup il a p'têt même regretté de me l'avoir offert si ça se trouve !!! De toute façon, c'était un piège, ce bouteillon : on buvait une gorgée, puis on réfléchissait... et moi, quel que soit le raisonnement que j'empruntais, plus je réfléchissais... plus je parvenais à cette unique conclusion qu'il aurait été préférable que j'aie été désigné vainqueur de ce concours d'Orthez... Du coup je reprenais une lampée pour noyer la frustration -moi qui ne bois jamais- et je reprenais un moment ma réflexion... ce qui évidemment me redonnait une soif de loup à cause de ce besoin pressant d'oublier ma défaite. Je n'en sortais pas, de ce cercle vineux... Puis j'ai entendu des voix, celle d'Annabelle surtout :
Vous aaavez gAaaaâgnéééééé.... comme dans un brouillard... et puis à un moment, réalité ou effet hallucinogène -j'ai jamais su-, le living-room a été traversé par deux admolescentes érranescentes en betite tebue. Je bous zure ! Une, en midi-short glanc, l'autre en kombinez rose transssbarant : ce Bruschet quand bêbe, kkki aurait dru ?!!! Etait-il bozsible qu'après rasoir myssititififié le jurby de za tofo lugubbreu et frou, zlou, floue (je suis bauvais merdant et j'ai le rin bauvais...) il dourrisse dans za quave la tamurité du vin de béditation aussi bien que de la jeune zierge de douze ans d'âgeu bour zes llubrykeu beuuuuuuzoins ? Zallo, va ! Z'a rebescenbu sson escalochutogène zubska la rue (!) mé ze zaffé pu oukkon troduizait la clé dan la boivure ! ze maidité for bourtant... 'reuzeman kel konéssé le chetrin juska chez môa. kan za démaaré Bruzet hurléé dyskrètman dans la brue :
Kroâze pô un zalcotesst ! Et prend ton TAMIFLU !!!
A l'aube, j'ai croisé dans le patio de ma maison, une infirmière qui partait faire sa tournée, bien mise et très propre sur elle comme d'habitude, toujours assidue et stable dans sa mission de service public... Une icône de la bonne conduite, le parfait contrepoint de l'image que je représentais à cet instant...et qui ne s'est jamais saoulée que de bulles de Schweppes. Je crois bien qu'elle secouait la tête en signe de consternation et qu'elle a formulé un truc du genre :
- C'est confortable, la brouette pour dormir ? Au fait t'as un cloporte dans le cou et t'es tout bleu...et n'oublie pas que tu as ta fille à garder...!
Après quoi elle m'a vaporisé une bouffée de diesel dans la figure en démarrant sa voiture, essayant me faire vomir. Alors là, faut pas compter sur moi pour polémiquer dès potron-minet : j'ai tiré le sac d'engrais qui me servait de couverture -des granulés bleus- et je me suis vite rendormi.
7 commentaires:
L'histoire ne dit pas si les engrais étaient dans la brouette ou la voiture.
On se voudrait mouche parfois et qu'est-ce qu'on rigolerait!
Gina
aie petite brume petite brune, le monde entier qui nous sépare entre les cheveux dansant l'oeil vif et le teint frais, et cette brume qui fait que nous avons perdu le nord le sud et tous les cardinaux: comme me le dit l'ami celui qui nage dans mes brumes: elles aiment pas nous savoir heureux...Mais p...qu'on les aime
Le Perrier savez vous était notre breuvage
notre envol quotidien notre unique boisson
nous gardions les bouteilles souvenirs de voyage
et partout sur les murs nous collions les bouchons
Donc, ce soir là, Roger, la lune était montante
mon moral était bas, le Perrier était frais
les bulles s'envolaient, elle semblait contente
et faisait des efforts, discret, pour m'égayer:
Elle me souriait, fredonnait mes chansons
écartait de la main cette mèche rebelle
ce seul geste soudain me la fit trouver belle
si belle que j'eus peur et fut pris d'un frisson
Elle sentit ma peur et je la vis pâlir
puis se rapetisser devenir irréelle
plus elle s'éloignait et plus elle était belle
Moi je ne pouvais rien qui put la retenir
Elle était si lointaine et j'étais si perdu
elle semblait crier « c'est toi seul qui me chasse!
Ce n'est pas moi qui pars c'est toi qui ne vois plus
c'est toi qui m'engloutis, c'est toi seul qui m'efface! »
J'ai vu naître et monter du fond de la bouteille
une bulle où d'un bond elle alla s'arrimer
la pressant tout contre elle et je la vis pareille
à une fée des eaux gazeuses, s'envoler
Douze magnum Perrier dans la boite en carton
gardez m'en neuf Roger car trois me suffiront
je n'en bois plus que peu depuis que j'ai compris
que j'étais bien trop lourd pour m'envoler aussi...
Jean Mouchès, chanteur landais
isa du moun
Bref, la défaite était triomphale, suivie de saoulerie, d'ivrognerie, de misogynie, de pédophilie et de clochardiserie !
Merci à Isa pour ses alexandrins.
Eloge des bulles, c'est rare sur ce blog.
Gina
J'ai trop ri en lisant ton compte-rendu de cette soirée amicale et parfaitement charmante.
Surtout le passage des "adolescentes-filles-mangas-girls". Et la fin, bien sûr. Très digne.
Frizzi,j'ai rien compris.
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