Relativement obsédé par les toros et amateur d'absurde, j'ai entendu à la lecture de ce sujet du Bac :
Est-il absurde de tuer un fauve de six cent kilos assez brave pour ne jamais renoncer à vous ouvrir le coeur en deux ou vous arracher un testicule, avec un chiffon et une épée ?
J'avais spontanément répondu non, pensez, moi le spécialiste de la quête voire de la quéquette impossible-non j'explique pas- j'étais même parti pour vous rédiger ma copie et puis j'ai entendu parler du site webpédagogique et je me suis mis à "complexer" illico. Ceuss qui savent, les profs, quand même bien moins rigolos que moi-dans les deux sens du terme- s'étaient déjà chargés du corrigé. Voici donc la copie de madame la prof philo de Montélimar, Mme... enfin c'est précisé sur http://www.webpedagogique.fr/
Les notions au programme : Désir, volonté, raison, bonheur.
La problématique : Est-il rationnel de désirer l'impossible (conforme aux exigences de la raison et à nos intérêts) ? Est-ce raisonnable au regard de la dualité de l'Homme : être de raison et être de désir ? Les difficultés / pièges à éviter : Bien définir le désir en le distinguant du besoin et de la volonté raisonnable.Bien définir l'impossible qui peut être l'interdit, mais aussi le contradictoire, l'illimité (désirs ni naturels, ni nécessaires, d'Epicure), ou le simplement non encore réalisable de fait.
Les références pertinentes : Platon - Le désir comme manque Hegel - Sur la passion et ses vertus Descartes - "Il vaut mieux changer ses désir que l'ordre du monde"EpicureLes stoïciens
Le plan possible :
I. Oui, (il est absurde de désirer l'impossible) au sens de mauvais calcul, d’illogique, d’irrationnel, le but apparent du désir étant le plaisir et de parvenir à la satisfaction.
A. L’impossible, c’est ce qui n’est pas accessible dans le réel ou ce qui est contradictoire en soi. Ex : immortalité pour des êtres mortels, don d’ubiquité pour des êtres finis. Dès lors désirer l’impossible c’est la garantie de ne pas obtenir l’objet du désir. Donc souffrance garantie auquel on ne peut aspirer en tant qu'être de désir, être sensible.
B. On ne peut s’investir dans un projet que l’on sait irréalisable : dépense stérile d’énergie et limite de l’imaginaire. On ne peut désirer l’impossible si on le sait vraiment impossible. Le propre du désir, c'est qu'il se représente son objet comme possible. Reconnaître que la chose est impossible, c'est donc ne pas pouvoir la désirer.
C. Ce serait donc un comportement irrationnel. Or si l’homme est un être de désir, il est aussi un être de raison. Donc, il faudrait s’en tenir au possible !
II. Mais ne serait-il pas déraisonnable de s’en tenir au possible ? Non, il n’est pas absurde ( au sens de déraisonnable) de désirer l’impossible.
A. Contrairement à ce que soutiennent Descartes, les sagesses antiques (épicuriens et stoïciens) qui invitent à ne désirer que le possible, on peut considérer que s'en tenir aux désirs du possible est une approche bien médiocre du désir. Réduire le désir à une volonté raisonnable ou aux besoins, ce n’est plus vraiment être dans le désir ;
B. Le désir est un « moteur » : ne désirer que le possible, c’est se contenter de ce qui est : Désir, pouvoir de transformer, de tendre vers une perfection. Chez l’homme l’utopie est nécessaire, sans elle pas de progrès dans l'histoire et ailleurs.
C. ne désirer que le possible, c'est être garanti de parvenir à satisfaction et donc arriver vite à bout du désir. Or on peut penser que le plaisir est dans le désir donc ne désirer que le possible, c'est se condamner à l'ennui, à la souffrance paradoxalement. A vouloir y échapper, on la crée.
III. Si tout désir est désir de l’impossible, il est vraiment absurde de renoncer au désir de l’impossible !
A. Le sujet présuppose que l’on puisse désirer autre chose que l’impossible. Or l’objet du désir peut être considéré comme étant l’impossible : Obtenir une reconnaissance (Hegel), retrouver la plénitude perdue ( mythe de l'androgyne), la quête d’absolu, accéder au bonheur, ce qui est recherché à travers tous les désirs : le bonheur inaccessible (Freud, Platon)
B. Le sujet présuppose que l’on peut bien cerner la différence entre possible et impossible. Le désir repousse les limites du possible.
C. C’est donc peut être absurde de désirer l’impossible, mais c’est le lot de l’homme déchiré entre désir et raison et le désir peut être au service de la raison (Exemple désir de vérité à l’origine des sciences de la philosophie etc....), au service de la transformation de ce qui est, de l'histoire, des progrès de la science et de la technique.
I. Oui, (il est absurde de désirer l'impossible) au sens de mauvais calcul, d’illogique, d’irrationnel, le but apparent du désir étant le plaisir et de parvenir à la satisfaction.
A. L’impossible, c’est ce qui n’est pas accessible dans le réel ou ce qui est contradictoire en soi. Ex : immortalité pour des êtres mortels, don d’ubiquité pour des êtres finis. Dès lors désirer l’impossible c’est la garantie de ne pas obtenir l’objet du désir. Donc souffrance garantie auquel on ne peut aspirer en tant qu'être de désir, être sensible.
B. On ne peut s’investir dans un projet que l’on sait irréalisable : dépense stérile d’énergie et limite de l’imaginaire. On ne peut désirer l’impossible si on le sait vraiment impossible. Le propre du désir, c'est qu'il se représente son objet comme possible. Reconnaître que la chose est impossible, c'est donc ne pas pouvoir la désirer.
C. Ce serait donc un comportement irrationnel. Or si l’homme est un être de désir, il est aussi un être de raison. Donc, il faudrait s’en tenir au possible !
II. Mais ne serait-il pas déraisonnable de s’en tenir au possible ? Non, il n’est pas absurde ( au sens de déraisonnable) de désirer l’impossible.
A. Contrairement à ce que soutiennent Descartes, les sagesses antiques (épicuriens et stoïciens) qui invitent à ne désirer que le possible, on peut considérer que s'en tenir aux désirs du possible est une approche bien médiocre du désir. Réduire le désir à une volonté raisonnable ou aux besoins, ce n’est plus vraiment être dans le désir ;
B. Le désir est un « moteur » : ne désirer que le possible, c’est se contenter de ce qui est : Désir, pouvoir de transformer, de tendre vers une perfection. Chez l’homme l’utopie est nécessaire, sans elle pas de progrès dans l'histoire et ailleurs.
C. ne désirer que le possible, c'est être garanti de parvenir à satisfaction et donc arriver vite à bout du désir. Or on peut penser que le plaisir est dans le désir donc ne désirer que le possible, c'est se condamner à l'ennui, à la souffrance paradoxalement. A vouloir y échapper, on la crée.
III. Si tout désir est désir de l’impossible, il est vraiment absurde de renoncer au désir de l’impossible !
A. Le sujet présuppose que l’on puisse désirer autre chose que l’impossible. Or l’objet du désir peut être considéré comme étant l’impossible : Obtenir une reconnaissance (Hegel), retrouver la plénitude perdue ( mythe de l'androgyne), la quête d’absolu, accéder au bonheur, ce qui est recherché à travers tous les désirs : le bonheur inaccessible (Freud, Platon)
B. Le sujet présuppose que l’on peut bien cerner la différence entre possible et impossible. Le désir repousse les limites du possible.
C. C’est donc peut être absurde de désirer l’impossible, mais c’est le lot de l’homme déchiré entre désir et raison et le désir peut être au service de la raison (Exemple désir de vérité à l’origine des sciences de la philosophie etc....), au service de la transformation de ce qui est, de l'histoire, des progrès de la science et de la technique.
Conclusion : ce qui serait donc absurde, ce serait donc ne pas désirer l’impossible, car ce serait alors ne plus désirer du tout.
Et voilà ! Qu'est-ce que je disais...? Imparable, non ?
9 commentaires:
"Soyons réalistes, exigeons l'impossible!"
Ernesto Che Guevara.
Et faire boire un âne qui n'a pas soif ? Qui dit mieux en matière de désir irréalisable mais dans lequel on s'obstine ?
Qui n'a jamais tenté de pousser à la réussite un ado que rien ne motive ?
Se faire aimer d'un femme qui vous hait, est par contre un challenge intéressant...
Comme la plupart de nos désirs, raisonnables ou pas, sont inconscients, on les poursuit souvent de manière névrotique toute la vie. Les autres les connaissent parfois mieux que nous. C'est ça aussi, vivre.
Gina
Marc, on passe tous par l'envie de se faire aimer. Je crois que quand le calme revient, on peut essayer de se demander pourquoi l'autre nous hait ; est-ce qu'on ne l'a pas vexé (parfois en public?); s'il n'a pas pu ou pas osé réagir, la souffrance n'est pas sortie et bloque tout élan. Ou alors, il aimerait comme tout un chacun être valorisé et on se garde bien de le faire, comme si on redoutait de faire plaisir, comme si on recherchait le contraire de ce qu'on souhaite, comme si on se complaisait à être maso. Mais se faire aimer est un désir légitime REALISABLE
une optimiste, Gina
Se faire haïr d'une femme qui vous aime?
Facile, la patience a des limites.
La photo :
Les profondeurs de la réflexion? La clarté qui se produit enfin ?
Le conscient, l'inconscient, le ça ?
On est gâtés pour l'illustration de ce travail de bacc.
Ou tout simplement sur la photo, après la sombre période des examens, on entrevoit la vie en tons pastels, la mer bleue des vacances et un grand ciel clair.
Gina
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