Lucia Etxebarria : Je ne souffrirai plus par amour
Il ne s’agit pas ici de jérémiades féministes : ‘’souffrir par amour’’ nous concerne ou nous a tous concernés, hommes et femmes.
C’est un essai littéraire qui se lit comme un roman car l'auteure, en fine jeune psychologue (elle est née en Espagne en 1966), nous informe de tout ce que ses souffrances personnelles l'ont amenée à rechercher et à comprendre. Aussi, l’essai est-il pittoresque, très digeste quoique savamment documenté, nourri aussi d'exemples concrets, que Lucia Etxebarria a choisis dans sa vie que nous connaissons déjà à travers ses nombreux romans ( Amour, Prozac et autres curiosités, Aime-moi, por favor, Un Miracle en équilibre… soit un best-seller, un prix Nadal, un prix Primavera, Planeta...), et à travers des exemples empruntés à la vie quotidienne de ses amis, à la littérature, au cinéma.
D’emblée, Lucia Etxebarria secoue les idées fausses : ''nous n'avons pas le droit de réserver le mot « amour » à un type particulier de relation, qui serait la relation charnelle et passionnelle unissant deux êtres, et relèguerait dans une catégorie subalterne l'amour fraternel, maternel, ou encore celui que l'on ressent pour un ami très cher, voire pour un chien’’. Et bien sûr, ne pas confondre ''amour'' et ''passion''.
On est mis en garde contre ces clichés à la vie dure qui s’ instillent en nous dès la naissance comme par exemple, les hommes ne pleurent pas, dominent leurs émotions jusqu'à devenir ensuite, stressés, malheureux, alcooliques, violents ; les femmes se sacrifient, s'oublient, servent, doivent se marier, obéir au mépris de leur liberté et de leurs désirs, d’abord à leurs parents puis à leur partenaire et à la société entière qui les veut minces, belles jusqu’à la mort.
L’auteure récuse aussi le mythe de l'amour éternel, romantique, - une invention de l’Occident -, entretenu par la famille, l'Eglise, une certaine littérature, la télévision, ses publicités et ses telenovelas, Tout comme le mythe du bonheur en famille. Lisons plutôt :
''Cette famille nucléaire, idéale, heureuse et harmonieuse, est à considérer comme une utopie que ni toi ni moi – ni aucune famille normale – ne peut atteindre. Les familles normales se disputent, se jettent la vaisselle à la figure à chaque Noël quand ce ne sont pas des injures, supportent comme elles peuvent des belles-mères tracassières, des tantes célibataires donneuses de leçons, des beaux-frères tout orgueilleux de porter des caleçons aux armes de l’Athletico (et qui, par-dessus le marché, demandent qu’on offre à leur nouveau-né un bavoir assorti -mais si, si, ça existe), tantôt s’aiment et tantôt se détestent, se réconcilient quand c’est possible et survivent dans un rapport de force qui exige une diplomatie digne du protocole de Kyoto’’.
On se rappelle l’évocation d’une certaine « belle-sœur » par M. Delon dans ce blog.
L. E. tente d’expliquer les difficultés de la vie de couple selon des catégories où la psychologie range les Humains. La pire est celle des dépendants émotionnels, ceux qui ne savent pas rompre, se cramponnent à quelqu'un qui ne les aime pas, qui est parti au loin, qui aime ailleurs. L’anxieux, par exemple, recherche constamment la fusion avec l’autre qu’il a l’art de faire fuir en manifestant ses émotions positives ou négatives d’une manière exacerbée, explosive, jalouse, agressive. Les évitants craintifs ou anxieux, sont mal à l’aise dans leurs relations d’amitié ou d’intimité, peu confiants, inquiets, soucieux de protéger leur indépendance émotionnelle ou financière. Ils se méfient des contacts physiques, n’expriment pas leurs sentiments, se protègent par des barrières, travail, vice, passion, colère, silence, fausse maturité, distractions, dénigrement de l’autre, infidélité (autant pour soigner leur âme que pour des besoins physiques).
Heureusement, il y a les sûrs d’eux, toujours à l’aise dans leur relation de couple qui, tout en préservant leur autonomie, savent exprimer leurs griefs ouvertement sans le recours à des stratégies défensives ou destructrices.
Les difficultés relationnelles, explique L. Etxebarria, prennent naissance très tôt dans les familles où souvent on ne sait pas communiquer, où on surprotège, on compare, on tyrannise ou néglige ; cela se perpétue dans la société scolaire, religieuse où on interdit, dicte, sape l'estime de soi si bien que chacun se fabrique sa mauvaise « image de soi » à traîner toute sa vie d’autant plus que les media s’en mêlent qui, implicitement transmettent le message qu'une femme ne vaut que par son apparence et l'homme par ce qu'il fait.
Alors, L. E. très proche de nous, lecteurs qu’elle tutoie, cherche à nous conseiller et à nous secouer avec l’énergie et l’humour parfois caustique qui la caractérisent, - sans que son ouvrage soit une liste de recettes. On émerge d’un nuage de poussière, on voit plus clair. Mais, Il n’y aurait pas assez de thérapeutes pour tous, ni d’îlots de par le monde pour isoler nos autonomies reconquises.
L. E. tente d’expliquer les difficultés de la vie de couple selon des catégories où la psychologie range les Humains. La pire est celle des dépendants émotionnels, ceux qui ne savent pas rompre, se cramponnent à quelqu'un qui ne les aime pas, qui est parti au loin, qui aime ailleurs. L’anxieux, par exemple, recherche constamment la fusion avec l’autre qu’il a l’art de faire fuir en manifestant ses émotions positives ou négatives d’une manière exacerbée, explosive, jalouse, agressive. Les évitants craintifs ou anxieux, sont mal à l’aise dans leurs relations d’amitié ou d’intimité, peu confiants, inquiets, soucieux de protéger leur indépendance émotionnelle ou financière. Ils se méfient des contacts physiques, n’expriment pas leurs sentiments, se protègent par des barrières, travail, vice, passion, colère, silence, fausse maturité, distractions, dénigrement de l’autre, infidélité (autant pour soigner leur âme que pour des besoins physiques).
Heureusement, il y a les sûrs d’eux, toujours à l’aise dans leur relation de couple qui, tout en préservant leur autonomie, savent exprimer leurs griefs ouvertement sans le recours à des stratégies défensives ou destructrices.
Les difficultés relationnelles, explique L. Etxebarria, prennent naissance très tôt dans les familles où souvent on ne sait pas communiquer, où on surprotège, on compare, on tyrannise ou néglige ; cela se perpétue dans la société scolaire, religieuse où on interdit, dicte, sape l'estime de soi si bien que chacun se fabrique sa mauvaise « image de soi » à traîner toute sa vie d’autant plus que les media s’en mêlent qui, implicitement transmettent le message qu'une femme ne vaut que par son apparence et l'homme par ce qu'il fait.
Alors, L. E. très proche de nous, lecteurs qu’elle tutoie, cherche à nous conseiller et à nous secouer avec l’énergie et l’humour parfois caustique qui la caractérisent, - sans que son ouvrage soit une liste de recettes. On émerge d’un nuage de poussière, on voit plus clair. Mais, Il n’y aurait pas assez de thérapeutes pour tous, ni d’îlots de par le monde pour isoler nos autonomies reconquises.
GINA
12 commentaires:
A-t-on un jour vu que les conseils servent à quelque chose? Lucia Etxcebarria est fort naïve, elle n’a pas fini de souffrir.
je n'ai pas lu, je ne peux pas dire.
gloire toutefois à gina pour ce beau texte presque rédempteur.
pour tout dire aussi, ce que je lis ici est plutot banal.
la seule chose qui ne soit pas banale est la relation entre un homme et une femme, car c'est dans cette complémentarité unique que chacun cherche à exister.
et bien sûr, dans la soif de normalisation de notre société aseptisée, hypocrite et judeo chrétienne, on va chercher à tout modéliser, ou modeler, ou castrer, ou culpabiliser, (la faute à?).
vivre seul est déjà un problème, vivre à deux est exponentiellement plus compliqué quand chacun demande à l'autre de masquer ses propres défaillances ou de le protéger en lui permettant de le détruire.
bref pas réellement un modèle gagnant gagnant.
bises à gina
Bon, ben à tous : "joyeux Noel " à venir alors...
C'est vrai que plus on vieillit plus cette fête devient pénible !
Me vient à l'esprit, une chanson: "Lavie à deux" de Zaza Fournier:
Ne fais pas comme ceci, moi je fais comme cela,
c'est ma manière à moi
Moi je dis comme cela, mais on dit comme ceci
et c'est plus juste ainsi
Ne vas pas par ici, moi je vais par là
passe ou passera pas
Selon moi c'est par là selon me c'est pas ça
et bien vas-y sans moi
Oh mon amour!la vie à deux tu vois
C'est pas si simple, du moins ce que l'on croit (x2)
Ne mate pas celle-ci, mais je matais celle-là
Et c'est moins grave tu crois
Fais-moi un bisou, suis-moi on va au lit
Tu ne penses qu'à ça
Si on partait là bas, rien que nous:you and me
Je veux rester ici
Je t'aime moi aussi, une chanson tralali
Une chanson tralala
Oh mon amour!la vie à deux tu vois
C'est pas si simple du moins ce que l'on croit
Oh mon amour!quand c'est couçi couça
à deux toujours, c'est bien mieux que sans toi
(refrain x2)
Tralali, tralala
tralali oui oui
Tralala
isa
J'ai un dicton: "les conseils ne sont pas faits pour être suivis, mais seulement pour être donnés."
l'autre isa
Isa a toujours un poème ou une chanson appropriée. Merci
Et merci à El Chulo. Je lui envoie des bises aussi.
G
Eh, Oh ! Chulo-Gina, le couple tout dégoulinant d'affection, pour vous bisouiller prenez un café en ville ne faites pas ça ici !!! Non mais... ;-DDD
Une situation que Lucia n 'a pas prévue, les relations par blog interposé.
Marc, vous seriez dans la catégorie « les sûrs d 'eux, anxieux, tyranniques » ; qui l'eût cru?
Gina
sûr d'eux = con (en simplifiant)
anxieux = pénible
tyranniques = chiant
ouais, ça me correspond assez bien, tout moi, ça.
Quant à avoir une relation par blog interposé sûr que c'est anxiogène... (et où il y a de la gène...)
Non, Marc, je ne me permets pas de jugements - et négatifs, en plus -. De l'humour etxebarrian seulement!
G
punaise! on culmine, à défaut de "miner"
"les femmes doivent obéir, rester minces et belles" de bons principes de base... j'acquiesce au premier degré !
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