Monsieur Delon,
Un ami du cercle taurin Palois a fait votre connaissance à Céret et m’a remis votre lettre aux aficionados. Il s’agit de M. Desvignes. Je vais donc essayer de m’exprimer.
Présentation :
ex technicienne de labo, Elf, à Lacq. Première corrida en nocturne à Dax avec un frère et une belle sœur, il y a environ trente ans - découverte - seul fait marquant :
trente descabellos de Chibanga, un noir. Erreur de parcours, me suis-je dit pour ce monsieur. Puis, au hasard, quelques-unes dans le sud-ouest :
Bayonne, Mont de Marsan, Saint Sever, Aire, Vic, Dax. Mon budget étant plus ‘’ favorable ’’ et une voiture, m’ont permis de rayonner. Je me déplace seule sauf pour les voyages organisés par le comité d’entreprise ou une pena.
Pourquoi aller aux corridas ? Une bouffée d’oxygène, une récréation, une stimulation ensuite, un spectacle, une récompense.
J’ai appris certains termes techniques mais ne m’en gargarise pas, et ne suis pas une puriste. La Corrida, c’est ce que je ressens. La tête, les yeux, le cœur, les tripes.
J’aime voir jaillir les toros des torils, la beauté des costumes, le geste esquissé, un sourire,
le duel homme-bête ou la danse. L’émotion ne se commande pas, ne se définit pas.
Elle sévit. Je n’ai jamais quitté les arènes avant la fin du spectacle, malgré parfois le froid ou les trombes d’eau. J’ai eu les larmes aux yeux la première fois que j’ai vu les cabestros ramener le fauve comme un toutou.
Mon engouement va crescendo. Novilladas dans le sud-ouest, dans les petits villages, voyages en Espagne en groupe, à Nîmes, visites de ganaderias.
Signes particuliers : j’achète quelques revues, suis abonnée à Semana Grande, découpe les articles sur les journaux, stocke les billets sur lesquels je note les cartels, les couleurs des costumes, les trophées. Je note le maximum de ce que je vois lors des corridas, n’hésitant pas à demander le nom du président et de ses assesseurs, l’heure de départ et l’heure de la fin. Je fais signer aussi des personnes du mundillo que j’interpelle fort poliment et qui souvent, me remercient, un comble !
Au hasard, un jour, si vous apercevez une petite bonne femme, avec un cahier sur un gradin, ce sera moi. Je ne m’offre pas de barreras mais descends si des places sont disponibles. Je ramasse un peu de sable des arènes, que je date. Je ne rouspète pas car je respecte trop l’homme. Par contre enthousiasmée, je vais m’écrier :
« très bien ! ».
Je suis allée à Avignon du 16 au 22 juillet donc impasse sur Mont de Marsan et Céret peu avant : plus de places dans les hôtels. Je suis allée en Avignon par le train et ai écourté mon séjour au festival, d’un jour, afin d’être à Orthez le dimanche.
12, 13, 14 août Bayonne avec ‘’ Don Juan dans le ruedo ‘’ un soir.
J’ai déjà vingt-trois spectacles cette année. Je me dépêche à la sortie pour féliciter le bon acteur. Je fais des photos… avec les appareils jetables, pour le souvenir, donc rien d’artistique.
Je ne sais pas si j’ai répondu à votre attente, je me tiens à votre disposition si vous souhaitez des réponses plus précises. La passion ne se commande pas, elle vit en soi. Veuillez agréer M. Delon, mes salutations distinguées et aficionados.
Bonjour à votre belle ville de Nîmes. La première fois que j’y suis allée, c’était pour l’alternative de El Juli.......
Marcelle DUVIGNAU.
Un ami du cercle taurin Palois a fait votre connaissance à Céret et m’a remis votre lettre aux aficionados. Il s’agit de M. Desvignes. Je vais donc essayer de m’exprimer.
Présentation :
ex technicienne de labo, Elf, à Lacq. Première corrida en nocturne à Dax avec un frère et une belle sœur, il y a environ trente ans - découverte - seul fait marquant :
trente descabellos de Chibanga, un noir. Erreur de parcours, me suis-je dit pour ce monsieur. Puis, au hasard, quelques-unes dans le sud-ouest :
Bayonne, Mont de Marsan, Saint Sever, Aire, Vic, Dax. Mon budget étant plus ‘’ favorable ’’ et une voiture, m’ont permis de rayonner. Je me déplace seule sauf pour les voyages organisés par le comité d’entreprise ou une pena.
Pourquoi aller aux corridas ? Une bouffée d’oxygène, une récréation, une stimulation ensuite, un spectacle, une récompense.
J’ai appris certains termes techniques mais ne m’en gargarise pas, et ne suis pas une puriste. La Corrida, c’est ce que je ressens. La tête, les yeux, le cœur, les tripes.
J’aime voir jaillir les toros des torils, la beauté des costumes, le geste esquissé, un sourire,
le duel homme-bête ou la danse. L’émotion ne se commande pas, ne se définit pas.
Elle sévit. Je n’ai jamais quitté les arènes avant la fin du spectacle, malgré parfois le froid ou les trombes d’eau. J’ai eu les larmes aux yeux la première fois que j’ai vu les cabestros ramener le fauve comme un toutou.
Mon engouement va crescendo. Novilladas dans le sud-ouest, dans les petits villages, voyages en Espagne en groupe, à Nîmes, visites de ganaderias.
Signes particuliers : j’achète quelques revues, suis abonnée à Semana Grande, découpe les articles sur les journaux, stocke les billets sur lesquels je note les cartels, les couleurs des costumes, les trophées. Je note le maximum de ce que je vois lors des corridas, n’hésitant pas à demander le nom du président et de ses assesseurs, l’heure de départ et l’heure de la fin. Je fais signer aussi des personnes du mundillo que j’interpelle fort poliment et qui souvent, me remercient, un comble !
Au hasard, un jour, si vous apercevez une petite bonne femme, avec un cahier sur un gradin, ce sera moi. Je ne m’offre pas de barreras mais descends si des places sont disponibles. Je ramasse un peu de sable des arènes, que je date. Je ne rouspète pas car je respecte trop l’homme. Par contre enthousiasmée, je vais m’écrier :
« très bien ! ».
Je suis allée à Avignon du 16 au 22 juillet donc impasse sur Mont de Marsan et Céret peu avant : plus de places dans les hôtels. Je suis allée en Avignon par le train et ai écourté mon séjour au festival, d’un jour, afin d’être à Orthez le dimanche.
12, 13, 14 août Bayonne avec ‘’ Don Juan dans le ruedo ‘’ un soir.
J’ai déjà vingt-trois spectacles cette année. Je me dépêche à la sortie pour féliciter le bon acteur. Je fais des photos… avec les appareils jetables, pour le souvenir, donc rien d’artistique.
Je ne sais pas si j’ai répondu à votre attente, je me tiens à votre disposition si vous souhaitez des réponses plus précises. La passion ne se commande pas, elle vit en soi. Veuillez agréer M. Delon, mes salutations distinguées et aficionados.
Bonjour à votre belle ville de Nîmes. La première fois que j’y suis allée, c’était pour l’alternative de El Juli.......
Marcelle DUVIGNAU.
3 commentaires:
ole marcelle. je la connais, sans la connaitre, depuis 20 ans. elle fait partie de la pulsation des arènes du sud ouest. sincère, passionnée, fidèle. elle connait les vers de rabindranath tagore comme le nom de l'ayuda du mozo de mengano. et sa lette est d'une simplicité si proche de la source. la quête, le graal. elle connait.
merci marc de lui rendre honneur.
ludo
le digo otra vez : ole marcelle.
Merci à elle surtout de m'avoir répondu. Je me rappelle l'avoir croisée une année à Vic et elle m'avait tendue son fameux cahier :
- Oui... euh.. pourquoi faire... ?
- Ben un autographe, tiens !
- Ha, ha, mais c'est que... j'ai rien fait, moi, qui puisse justifier qu'on me le demande !
- ça fait rien, on sait jamais : si un jour vous devenez célèbre et ben je l'aurais déjà !
Désolé Marcelle, il ne vaut toujours pas un pet de lapin... enfin, quand même, vous détenez le seul et unique que j'aie jamais signé !
Chère - très chère - Marcelle,
"Je ramasse un peu de sable des arènes, que je date" - "...afin d'être à Orthez le dimanche".
Mon Dieu, que dire?...
Merci!
Bernard
PS: mon cher Marc, à elle seule et définitivement, cette lettre de Marcelle "justifie" (rend juste, rend justice à) ton blog! Merci en concert
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