vendredi 3 février 2012

Goûter surprise "comme là-bas"

Madame A, la première fois, est venue avec son fils. Un grand lascar de banlieue qui s’est avéré poli et gentil. Elle ne parle pas notre langue. Elle a une tenue arabe traditionnelle. Je ne sais pas encore si elle est algérienne ou marocaine. Ses cheveux sont contenus sous un foulard et plusieurs épaisseurs de djellabas la protègent du froid perçant. Elle a de grands yeux avec du khôl autour. Un gros trait noir épais qui donne à son regard quelque chose de profond et velouté. Elle est respectueuse de ma fonction et veille à ne pas me gêner, s’écarte par pas chassés latéraux quand je prépare la cabine où je vais la recevoir. Je la jugeais plutôt plus âgée que moi mais l’autre jour elle n’a pas attendu que je sois sorti pour se déshabiller. De très beaux cheveux noirs, luisants et bouclés ont dégringolé sur ses épaules, Elle a abaissé tous les hauts, passant ses coudes par delà les bretelles et découvrant sa poitrine mais, je ne le savais pas encore car j’étais penché sous la table de massage à la recherche de l’escabeau… puis elle a rattaché ses cheveux sans le foulard. C’est à ce moment-là que j’ai refait surface encore rougeoyant de mon effort en plongée anaérobie et que je me suis retrouvé face à ... elle, quoi... dans la cabine étroite. Pas du tout si âgée que ça. Elle était une Joconde. Elle souriait imperceptiblement, ses yeux noirs plantés dans les miens. Je m'y suis raccroché en essayant de ne pas avoir l'air trop ''Jocond'' et là j’ai vu qu’elle avait spontanément confiance en moi. Ce qui est toujours touchant. Elle s’est allongée, son parfum musqué flottait au dessus d’elle et sa peau brune était sans défauts. Nous ne parlions pas puisque je ne possède pas l’arabe. On entendait juste le chuintement de mes mains sur sa peau. Je l’ai sentie se relâcher sous mes doigts. Elle s’est comme prolongée dans l’épaisseur de mousse de la table et sa respiration, après un gros soupir libérateur, est devenue plus ample et calme. Je ne la regardais pas, je regardais le mur, mes mains, son dos, mais quand j’ai regardé le profil de sa jolie paupière maquillée son œil s’est ouvert et sa prunelle noire était sur moi. Ça m’étonnera toujours, ces conjonctions que je ne crois plus dues au hasard. Il faut croire que le toucher a un langage et trahit la pensée. C’est moi qui ai baissé les yeux. Elle n'est certes pas aussi belle que Leila Bekhti mais quand même, un regard si noir, c'est toujours troublant.

Mmm..., vous gécris toucha d’une main et la bouche pleine… mmm… un mug de thé à la mentche dans l’autre car aujourd’hui, ptain merde, des miettes dans le clavier… elle m’a apporté une théière emballée dans du papier alu, bien brûlante, et une achiette pleine de... mmm... petits gâteaux… gé voulu partager mais mmm… non, apparemment, chété que pour moi, pour mon goûter… elle me regardait en souriant, contente que je fasse honneur à tout avec des grands gestes pouce levé pour indiquer que je me régachlais. Chété tellechment chucré qu’en rentrant je vais… mmm.., cha colle aux dents, mmm... demander à l’infirmière un shoot d’inchuline… Tout mon arabe littéraire y est finalement passé : choukran, barakallahoufik, chouper dulce como uno raha-loukoum... etc… enfin, mmm… p’tain ché bon cha … pâchte d’amandes et pignons… quand je dis, ''etc'', ça veut surtout dire makache, oualou car... mmm… ge chavé plus riench… sinon, si, "enchulé de ta rache" mais bon, chétait pas l'occasion... Depuis, on est chuper copains, copains comme cochons même chi ché pas très hallal, compliches, on se chourie, on se regardche, on fé chemblant de che comprendre, quoi... et chi chété cha, finachement, le checret de l'achmitié... mmm... enchtre les peuchples, pour chamé chengueuler : che regarchder chempiffrer du gras et du chucre en chouriant chan chamé pouffoir commuchniquer ? Mmmm...?

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Chachéchur !

Tolosa

Anonyme a dit…

La découverte de la chair sous les voiles. Quelle sensualité ! Il est agaçant ce Marc Delon de connaître ces instants qui doivent être en effet délicieux. Mais c'est vrai qu'il est bon pour dévoiler... Dire que l'autre jour -gna gna gna et gna gna gna- il pleurait sur le misérable statut social du métier de masseur. Et ta soeur ? Kifons.
Mais... c'est que ça resemblerait presque à l'éloge de la burqa ou du niqab... Cha alors !
Hé Marc, la prochaine blondasse qui aura rendez-vous, tu vas lui dire "enlèves ton petit pull, Marine" ?
J'ai encore des gerçures aux lèvres mais je te dis quand même bravo. Hola ! on se calme, si j'applaudis, c'est uniquement pour me réchauffer. Faut pas pousser la moukère dans la farigoule !
JLB

Maja Lola a dit…

"ça m'étonnera toujours ces conjonctions que je ne crois plus dues au hasard".
Et oui ... un moment "doudou" au parfum de miel et amandes et aux effluves de peau délicieusement musquée ... de quoi faire oublier la table de massage en simili, carte vitale et agenda chargé ...!

Anonyme a dit…

Superbe Leila Bekhti !
Mais de la créature à gauche de la photo, qu'est-ce qui dépasse de la robe noire ? Boule de suif, kyste, verrue, sein, PIP qui se barre ?
Vous voyez bien que la burqa ou le niqab ont du bon !
Du bo, du bon, du bonnet.
JLB

Pedroplan a dit…

Elle aurait le PIP dans le dos ? C'est encore plus grave qu'on ne pensait, alors.

Marc Delon a dit…

Des gentlemen ne parleraient que des yeux de Leila, non ?

Elixirman a dit…

L'élite veut que nous croyions, n'importe quoi mais faut il croire ?

Croire les infos .
Croire votre banquier.
Croire les scientifiques.
Croire les météorologistes.

Parce qu'ils savent qu'une personne qui croit est paresseuse et impuissante.
Croire c'est admettre que quelque chose est réel en ayant aucun fait pour le prouver.
Croire c'est admettre n'importe quoi sans le vérifier. Ceux qui croient sont trop paresseux pour se faire une idée par eux-même, ils accordent donc leur pouvoir à autrui en s'abandonnant à leurs paroles et à leur volonté.
L'élite nous aime paresseux et impuissants, conditionnés à se laisser influencer, la tête baissée, faibles et confus.

Sous la croyance d'une menace terroriste aux États-Unis, la population accepte de se faire tripoter dans les aéroports .
Les services d'ordre seront au stade en fin de semaine pour tripoter les amateurs de sport...

Ils font constamment des barrages routiers surprises, comme ça, sans raison, juste pour conditionner la population.

Vivre dans la peur, voilà ce que c'est aujourd'hui être un esclave.

Marc Delon a dit…

je crois... qu'Elixirman a fait l'apéro...
la bise

Anonyme a dit…

rôooaaa... il faut cliquer sur la photo de Leila et là on a juste l'impression qu'elle va nous embrasser...!

Piputo

Pedroplan a dit…

C'est qu'on l'est tellement, gentlemen, qu'on se fait du souci pour l'accompagnatrice

Anonyme a dit…

La compagne atroce oui...
A part ça, il y a quand même une question qui me démange : jamais tu ramènes quelques patisseries à la maison ? Ca leur ferait plaisir aux enfants et à madame, non ? Moi je dis ça mais peut être qu'à la maison ils aiment pas les sucreries. Oh ! et puis hé ! comme je suis en retard de trois chroniques, on s'en fout, personne ne lira sauf Marc, parce que ça fait ding ton blog non quand y a quelqu'un qui a laissé un commentaire, non ? Dis, ça fait ding ton blog ? Parce que moi avant de créer mon blog j'hésite entre ceux qui font ding et ceux qui font rien. Mais si ça fait rien on doit louper des commentaires non ? Parce que suppose que j'ai envie de mettre un commentaire sur un post de 2009 il te fait ding pour te prévenir ?
Y a aucun forum sur ça...
JLB