mercredi 28 mars 2012

Crépin pour Photosmotstoros, merci.

Je l'avais cité de loin, il n'était pas venu, je me suis croisé un peu plus et il est venu, Charles Crépin, à ma demande et amicalement, rendre compte de la partie de la conférence que j'avais raté. Qu'ils soit donc ici remercié. Au fait, je le connais Charles Crépin ? Je suppose que oui, au moins de vue... Je n'en sais rien... je connais un monton de types dont j'ignore le nom... la polémique continue dans les commentaires.


Lors de la conférence du 23 mars à Nîmes (
La corrida doit-elle s’adapter à la modernité ?) le sens précis « la modernité » n’aurait-il pas été défini par les intervenants ?



http://photosmotstoros.blogspot.fr/2012/03/la-corrida-doit-elle-sadapter-la.html



En réalité, Francis Wolff notamment s’est attaché à définir les termes du sujet dans le corps d’une dissertation que je vais essayer de vous rapporter. Mais Marc DELON ne m’en voudra sans doute pas de faire connaître mon point de vue personnel en contrepoint de ses piquants commentaires auxquels seul le chanceux Francis Wolff a échappé grâce à son éclipse prématurée de la conférence…




« Vingt passes, pas plus » : ces mots évoquent la perfection, la justesse, la finalité essentielle des passes, face à la fiereza d’un toro agressif qui impose sa lidia, antinomique du bonbon qui sert gentiment cent passes durant… M’en tenir à cette injonction péremptoire comme unique précepte m’aurait simplement conduit à répondre définitivement NON à la question, et même à écarter le thème de la modernité comme sujet possible de cette conférence. Mais la question n’est pas simple. En témoignent la pertinence et la richesse des arguments avancés par chaque intervenant en faveur du OUI comme du NON.


« Mourir fièrement, emporté par le torrent de la modernité mortifère de la corrida est une alternative », comme le dit « Pedrito ». Dénoncer cette modernité ne suffit donc pas. Critiquer COMPAN dès qu’il prononce « DOMECQ », devenu un nom commun dissonant, un exutoire commode pour l’aficionado, l’arbre qui cache la forêt, c’est un peu tout cela. Lui prêter l’intention de faciliter par ses positions « la vile sélection » de certains éleveurs n’a pas davantage de sens et ne sert qu’à dénaturer l’engagement d’un vétérinaire-aficionado, ou plutôt un aficionado vétérinaire passionné qui se bat depuis quarante ans pour mettre en valeur la force, la vigueur et l’intégrité du toro brave. Hubert COMPAN agit, « pour que la fête commence au premier tercio ». Pour la disparition de la bravoure, il faut voir ailleurs ! Que faisons nous de notre côté, sinon regarder et critiquer savamment chaque pique, sinon faire le constat d’un problème inquiétant, tout en continuant, sans bouger, de pérorer en feignant d’ignorer les causes profondes de la disparition annoncée du premier tercio ? Après, être d’accord ou pas avec les évolutions envisagées, c’est une autre question.


Venons-en au but de ce propos qui est de relater le discours de Francis Wolff. Pour soutenir ma mémoire, j’ai consulté les notes prises par un de mes proches lors de la conférence. D’abord, un conseil avant la dissertation : attention au hors sujet ! Analyser soigneusement les termes :


- La modernité, c’est à peu près l’époque où commence la corrida. Nous, aficionados, sommes les enfants de la modernité. Ensuite, ne pas confondre tauromachie et corrida.


- La tauromachie est diverse, avec sa part de drame, de religieux, de sport même, dans tout le monde méditerranéen et au delà.


- La corrida, c’est plus précis : elle s’est adaptée aux « temps modernes » (Joseph Bonaparte, 1808, établit la billetterie, préfigurant le spectacle de masse, facilité au début du XXe par le développement des chemins de fer. Elle est dans sa forme achevée depuis Paquiro (1835) qui en a fixé dans un traité la forme et les règles. Et nous aimerions que la corrida tienne sa place parallèlement à l’évolution des mœurs actuelles. La corrida doit-elle s’adapter à l’évolution des mœurs actuelle?


F. WOLFF a précisé en préambule de son intervention, « la tauromachie est coextensive de l’humanité : là où il y a eu des taureaux sauvages, il y a eu une forme de tauromachie. Cependant, la corrida proprement dite est récente : elle n’a acquis sa forme (…) qu’au cours de la première moitié du XIXe siècle, peu avant qu’elle ne s’installe en France. Elle est le fruit de la modernité. Il n’y a donc pas de sens à se demander si elle doit s’adapter à cette sensibilité moderne dont elle est issue. Il est vrai, pourtant, qu’elle n’a cessé d’évoluer, sous la triple pression de l’évolution de la « bravoure » du taureau, de la technique du toreo et des goûts des publics. Cette évolution est inévitable et il n’y a ni à s’en réjouir, ni à s’en plaindre ; elle va continuer, qu’on le veuille ou non. Toute la question est de savoir quelles sont les limites de cette évolution au-delà desquelles la corrida cesserait d’être elle-même et par conséquent renierait sa nature et perdrait son sens. La réponse est simple. Elle est contenue dans sa définition même : les trois tiers du combat et l’estocade finale (…) ».


- La corrida est un spectacle « urbain » : née dans les abattoirs de Séville, la corrida moderne est un spectacle « urbain » fortement pénétré par la ruralité, ce qui va se retrouver dans l’arène avec l’apport de l’agressivité naturelle et sauvage, et en fin de compte, de la bravoure.


-La corrida doit-elle évoluer pour respecter la sensibilité actuelle ? :


. moins de piques, poids réduit du taureau et, en définitive, tercio de piques édulcoré, serait suicidaire


. le combat violent serait-il devenu insupportable ? C’est absurde. Au contraire, un animal fragile et inapte au combat fait figure de victime, suggérant la compassion alors qu’un animal qui sans être attaqué combat naturellement force l’admiration. Le taureau reste un animal fier et agressif qui ne doit pas être « humanisé » (sensiblerie, immoralité).


- Pour autant, faut-il en conclure que tout changement est impossible ? : Oui et non


Ce qui ne doit pas changer


. la forme : elle est fixe. 3 tercios et la mort. Ex : la tragédie classique, comme le football ont trouvé chacun leur forme fixe. La tragédie, ça se joue en 5 actes, et ça finit mal. Le foot, ça se joue à onze, au pied, sur un terrain rectangulaire. Jouer à la main n’est plus du foot !


. la notion des terrains…


. l’art de l’esquive, la domination, l’adresse et la ruse


. la mort, où culmine la vérité


Ce qui peut changer : les archaïsmes qui ne rendent pas service à la corrida


. la corrida, c’est aussi cher que l’opéra, et on est moins bien assis que dans un stade de foot…


. où en sont les achats de billets sur le Net ? où sont les réseaux sociaux ? les réseaux d’entraide sur le web ? Quelle image positive pour la corrida ? (communication)


. Quid de la traçabilité ? Pas d’annonce claire de l’origine des encastes, pas de présentation des protagonistes (picadors, chevaux, cuadrillas…)


. archaïsmes propres à la Lidia : 2ème picador ( intérêt bassement corporatiste ?), poids du cheval, etc…


Conclusion :


Sur l’essentiel, F. WOLFF répond NON à la question posée, sans faire l’économie d’une réflexion sur une possible évolution, à la marge.





11 commentaires:

Marc Delon a dit…

A propos de "Domecq" : ce n'est pas du tout que l'emploi de ce mot déclenche mon hostilité ou représente un label de médiocrité, pas du tout. Je pense même qu'il s'agit du meilleur des sangs brave, le plus émouvant dans son abnégation au combat, le plus classieux dans la charge... mais c'est un fait, le plus avili.
D'autre part si Compan est ce que vous dites, il est ou vraiment très maladroit dans ses propositions ou bien sa réflexion est super naïve... c'est un avis que je partageais à l'entracte avec un autre aficionado qui avait bien identifié la même chose que moi dans son exposé. Je me souviens même qu'il m'a dit :
- ce type est dangereux !
Soit qu'il ne se rende pas compte de la portée de ce qu'il dit (s'il est possible de me faire passer les feuillets de sa conférence, je voudrais bien les étudier plus avant ! )soit qu'il soit gagné par un pragmatisme professionnel. M'enfin, on peut déjà s'étonner qu'il ait le souci de réfléchir à ce qui pourrait faire venir plus de gens aux arènes... En quoi cela peut-il être son souci ? Ce n'est pas une empresa que je sache ???

Merci pour la collaboration en tout cas.

Anonyme a dit…

Il fait beau, il fait chaud, la vie coule comme une chanson (Cloclo), les nanas commencent à se désaper à la terrasse des cafés et tu nous balances la hideuse photographie d'une fille anorexique !
Comme disait Coluche : "elle est tellement maigre que pour maigrir encore faudrait qu'elle perde un os" !
Et ces seins ! Ils me font penser aux deux lucarnes qui encadrent la Porte du Prince à la Maestranza de Séville. Monomaniaque je suis.
Je convoque donc sur le champ F. Wolf, F. Zumbiehl, Les Prieto de la Cal, G. Bourdeau, H. Compan et C. Chay pour débattre demain à 18 heures (rien que pour t'agacer), dans les salons de "Madam's" à La Junquera, du thème (moi non plus) "Le corps de la femme doit-il s'adapter à la modernité ?".
JLB

Marc Delon a dit…

On sent surtout que le regard de JLB doit se réadapter à la modernité d'une poitrine de 17 ans over-hormonée !
Elle n'est pas maigre elle est jeune... et ça, question ''modernité'' c'est imparable !

Marc Delon a dit…

Elle doit avoir une petite scoliose quand même, elle a la taille plus marquée d'un côté... à moins qu'il ne s'agisse que d'une attitude vicieuse... (c'est un terme médical !)

Anonyme a dit…

Et d'abord, comment tu connais son âge ?
Scoliose. Over hormonée. Vicieuse.
Et tu le connais bien ce Mike Dowson qui amène sa fille à ton cabinet ?
Pfff
JLB

el Chulo a dit…

moi je dirais anorexique siliconée.putain, quelle horreur, va faire une vilaine vieille celle là!

Marc Delon a dit…

Bon M. Crépin désolé hein, voyez de quelle ingratitude on nous afflige dans ce blog... Vous montez gentiment au créneau pour suppléer mes lacunes afin d'être exhaustif sur la conférence et total, sur quoi débouchent les commentaires des parangons aficionados entoilés ? Sur la modernité des tétons de la demoiselle qu'auraient tété siliconés d'après ces grands experts que sont les papis de l'aficion dont les souvenirs les plus précis de leur jeunesse, les empêchaient de se remémorer à quel point des seins pleins y con fireza pouvaient déstabiliser leurs certitudes d'abuelos largués... C'était bien la peine que Wolf vienne, tiens...
Eh oui messieurs : 90-60-90 c'est rare et spectaculaire ! Et puis au passage, quelle vile vision que de considérer charcutièrement le modèle alors qu'il y avait un portrait américain (trois-quart buste)à considérer.
A force d'être obnubilé par Viard vous aurez oublié de regarder dans de charmantes directions...
'reusement que ma passion pour la photo fait remonter jusqu'à vos yeux ébahis de spectaculaires cendres des catacombes oublieuses de votre archéologie anatomique propre (ou sale) quelques sels d'argent révélateurs !!!

Anonyme a dit…

Oh yeah ! The Wolf Gang
Momo Zhart

Maja Lola a dit…

Et que cherchais-tu à 13h00 place de la Maison Carrée ? .... Ah mais c'est bon sang bien sûr ! un restaurant.
Si tu étais arrivé avant tu aurais pu l'inviter à déjeuner, la Pompadour.

C.Crépin a dit…

Eh oui, bravitude du bloggeur et ... méprisance des lecteurs

Pedroplan a dit…

Bon, alors, pour en revenir au thème principal (recentrons le débat)le Louveteau en chef a dit qu'il ne fallait rien changer. Hugh !
Et au fait s'il est annoncé (il le sera) allez voir ce Roman, un novillero comme on les aime. Imparfait mais qui en veut. Re-hugh.
Sans oublier le fameux El Roque vendredi matin à Arles. Trois fois hugh.
(J'ai forcé sur la ginginha ce matin)...