dimanche 1 février 2009

POMME DE DISCORDE



A chaque mort d’homme accidentelle ou criminelle, on n’entend pas le Président de la République s’émouvoir sur les ondes. Il n’aurait pas assez de souffle. Aussi convient-il d’analyser pourquoi il intervient parfois. Quand meurt un soldat, l’affaire est solennelle car c’est la France que l’on attaque. Quand meurent plus de mille vieux (la sensibilité étant le thème de cet article, je rappelle aux jeunes, aux fragiles et aux hypocrites qu’il n’y a pas si longtemps le mot ‘’vieux’’ n’était pas outrageant…) cela pose le problème d’une organisation de santé publique défaillante et met en lumière les carences de la famille nouvelle.

Mais quand meurt une ourse, pourquoi intervient-il ? Faut-il réellement croire à la peine éprouvée devant l’irréparable perte subie par la bio-diversité ? Peut-être… Mais il faut aussi considérer désormais la frange de plus en plus importante de la population qui verse dans la sensiblerie anthropomorphique comme la rivière dans la mer, la mer d’une majorité qui aurait vraisemblablement pensé, si l'ourse avait tué le chasseur : "Bien fait !" Aucun Officiel ne s'en serait ému.

Comment auraient réagi les écologistes et autre zoolâtres s’ils avaient été confrontés à la situation ? Si, fusil en main, ils avaient vu une ourse qui croyait son petit en danger, fondre sur eux ? Je le sais, ils me rétorqueront qu’ils n’auraient pas été assez stupides pour s’encombrer d’un fusil en promenade… Mais se seraient-ils laissés dévorer au lieu de lui tirer une balle ? Sûrement pas tous ! Il ne faut pas écarter l’hypothèse que certains auraient assumé le sacrifice suprême, comme ce jeune homme mort d’avoir mis la jambe sur le rail, préférant que le train la lui ôte ainsi que la vie, alors qu’à tout moment il pouvait l’éviter. Est-il meilleur que nous pour être capable d’une telle abnégation ? Il est à craindre qu’il ait été endoctriné au point d’en perdre son libre arbitre et la possibilité d’envisager qu’à l’endroit où il allait se coucher, il était tout simplement impossible au train de stopper à temps. Jusqu’à l’ultime seconde, il a dû rester persuadé, offrande de sa jambe à l’appui du rail et de sa thèse, que le chauffeur du train, que le moindre des wagons de ce train, que ce train tout entier, de la locomotive à l’extrémité du butoir du dernier wagon, que ce train "hors tout" était aussi roide dans son acier que dogmatiquement opposé à sa cause : il transportait des matières radio-actives. A quand le premier anti-corrida déchiré par la corne pour avoir voulu prouver qu’un toro c’est gentil ?
Alors voilà, le chasseur a tort parce qu’il entre dans la forêt comme le torero dans l’arène : armé. Le chasseur a tort parce qu’il a tué non pas "Brutus" mais, doux prénom anthropomorphique oblige, "Cannelle" qui épiçait de sa présence la vie de la forêt. Une spice girl qui avait un ourson. Le chasseur a tort parce qu’il a tué une maman et que c’est insupportable pour l’imaginaire collectif qui de plus, a choisi l’espèce comme doudou de sa progéniture.

Bref, il y a un pépin psycho-socio-politico-sociétal de taille, et la mort de "Cannelle", ce sera pour sa pomme. L’erreur n’est pas d’avoir tiré, c’est d’être allé chasser là-bas, malgré la présence signalée de l’ourse. Ici est la clé car cela traduit vraisemblablement le différend des prédateurs entre eux, tous confondus : les politiques, les écologistes, les chasseurs, les ours, les hommes, les loups, les bergers, les randonneurs, etc. Le différend, c’est la notion de territoire que chacun veut investir à sa façon, prônant la légitimité de son motif. L’homme veut savoir à qui appartient ce territoire, il est dans sa nature de le conquérir. Le fauve réintroduit, attend. Si l’homme passe au loin, il s’en va. S’il passe plus près, une inhibition anxieuse l’immobilise sur place. Si l’homme passe trop près, dans un terrain que le fauve juge sien, l’attaque fusera. C’est vrai pour les félins, les ours comme pour les toros bravos. (Seul le politique aura un comportement moins codifié car il est plus pervers)
Face à une espèce réimplantée, l’homme se voit contester le territoire où il avait historiquement (et souvent bêtement) exercé sa suprématie et l’homme-chasseur (Celui qu’il est de bon ton de décrire partout comme le beauf aviné qui vote Front National) se perçoit comme un danger face à la noble et fragile expérience qu’il compromet. De son côté, il ne peut plus circuler l’esprit tranquille car plus fort que lui est déjà dans la place. L’abattre, c’est donc affirmer sa prédominance, dire je veux chasser tranquille sans risquer de devenir gibier, je veux pouvoir élever mes moutons, ramasser mes châtaignes, faire mon miel, camper, randonner, bref je veux rester en haut de la pyramide de l’Evolution sans que l’Adam que je suis, ait sa petite pomme qui s’emballe d’angoisse en de petits allers-retours rapides au moindre craquement de branche. ( voir le film "A couteaux tirés" pour ceux qui ne se représentent pas l’horreur d’être chassé par un ours…). Il y a quelques jours ce crime de lèse-ursidé a eu son pendant atroce : un loup des montagnes turques a dévoré un enfant de dix ans. Ce fait divers, nous ne l’avons entendu qu’une seule fois, de bon matin et puis plus rien. L’histoire ne dira jamais si, par exemple, le loup dévorait une extrémité pendant que le cerveau de l’enfant fonctionnait encore… Parce qu’un loup qui a faim au cœur de l’hiver, n’est rien d’autre qu’un fauve d’une implacable sauvagerie. On nous expliquait pourtant depuis des décennies que cela n’était possible que dans les contes, on nous trouvait même ridicules de croire plausible la peur ancestrale. Ma compagne m’a raconté que sa "mère-grand" lorsqu’elle traversait la forêt de Mercoire de sa Lozère natale pour aller à l’école, devait parfois se déchausser pour entamer de conserve avec ses petits camarades, l’allegro vivace en sabot majeur afin d’éloigner les grandes dents… Il n’y a donc pas si longtemps, les enfants de chez nous avaient une bonne raison au cœur de l’hiver et du sous-bois, de ne pas rechigner à se geler les pieds. Le tribut payé ne fut certes pas tel qu’il justifiât l’éradication systématique de l’espèce, mais avec ces enfants chétifs avançant déchaussés dans la neige, peur au ventre, au rythme des sabots cognant, on était loin du petit plaisir solitaire de l’écologiste citadin qui "débilise" le débat ( il pourrait l’appeler "Myrtille" la louve…) en savourant le concept intellectuel de croire sa planète plus saine grâce à la présence lupine. C’est à hurler par les nuits de pleine lune, car si "l’homme est un loup pour l’homme", le loup est un loup pour l’enfant !

De même que les histoires de monstres du fond des puits empêchaient les enfants d’y tomber, les "promenons nous dans les bois tant que le loup n’y est pas" avaient vraisemblablement une fonction : l’emploi du pluriel dissuadait d’y aller seul et le vacarme de la chanson éloignait les crocs avides.

"Loup y es-tu ?" Pour ce malheureux enfant turc, il y était et personne pour compatir. Pas de rouleau compresseur médiatique pour relayer. Comme s’il y avait un consensus d’Omerta, le non-dit d’un prix sacrificiel à payer de temps en temps pour cette présence animale au cœur du monde moderne. Comme la tacite et couarde acceptation d’une fatalité dont on essaierait de se prémunir soi-même en n’énonçant que de gentils principes. L’instinct primaire de l’animal échappe à toute idéologie, à tout concept ou raisonnement. On le prend juste en pleine face, atterré, un temps soulagé que cela n’ait pas été pour sa pomme, avant de refouler puissamment ce qu’une sensiblerie ambiante, se croyant en communion avec la nature, n’arrive plus à trouver naturelle, la prédation - qui pourtant l'a toujours été -. Une sorte de comble pour un "animalitaire": considérer la nature au travers du kaléidoscope déformant de son anthropomorphisme jusqu’à ne plus la reconnaître !
Un des paradoxes de la tauromachie qui doit révolter plus d’un écologiste qui se respecte un tant soit peu, c’est que plus on tue de toros plus on pérennise leur race. Fatal, puisqu’on entretient ainsi le plus basique des principes d’élevage sur lequel tout repose, la Sélection. Que la pyramide de celle-ci ait une large base pour n’offrir à son sommet qu’un petit groupe à la corrida, est impossible à nier. Ceci, qui devrait être élémentaire à plus d’un Watson zoolâtre, conduirait même à penser, si une naturelle bienveillance pour son prochain ne balayait d’un revers élégant ce funeste pronostic, qu’il doit se trouver chez les "anti" une écrasante majorité de gens stupides qui n’a pas compris que l’objet de sa lutte tend vers l’extinction de la race qu’elle prétend sauvegarder. Pourvu que les toros ne souffrent plus éventuellement au moyen de leur éradication complète ! Le problème, à prendre le chemin de ladite bienveillante élégance, à les considérer conscients de ce qu’ils poursuivent, étant que cela les dirige à nouveau instantanément et avec toute la force d’une compromettante évidence entre les rails de leur dogmatisme rigide sans qu’ils puissent sortir des tunnels de leurs impasses philosophiques. Car jamais personne ne les a entendus plaindre les animaux du cheptel recalés en tienta et illico presto orientés vers la boucherie ; tout se ramène finalement à une affaire de sensiblerie liée au fait que la corrida est un spectacle quasi impénétrable voire trop dérangeant.
Avoir tué Cannelle n’est pas excusable, c’est juste profondément humain et pas au meilleur sens du mot. Cannelle était un véritable animal sauvage en charge d’un petit et elle appartenait à une espèce protégée. Nous autres aficionados, nous pouvons nous payer le luxe, au sujet de la corrida, d’abattre tout complexe de bêtise ou d’irresponsabilité car par notre simple regard, nous fortifions l’élevage d’un animal qui pourra mourir dignement en pleine conscience de la fin de toute vie. Se dire plus choqué par la mort d’un bravo dans l’arène après ses cinq années de liberté, que par la fin sournoise d’un bovin de dix-huit mois dans un abattoir lugubre et nauséabond, c'est finir par avouer son hypocrisie, son manque de clairvoyance et de sensibilité. Une carence doublée d’une sorte de totalitarisme qui tend à instaurer - ce qui désole tant l’anthropologue Claude Lévi-Strauss - la tendance du monde à se précipiter dans ce qu’il définit comme une "volonté de monoculture universelle".
Quand sur la soie des canapés, ne survivront que des caniches dominants, quand toute la planète mangera, boira, chantera et dansera la même chose, vénèrera un seul et même Dieu (l'argent ?), quand toutes les richesses culturelles auront été fondues dans leurs particularités par le grand chaudron de l’Ordre mondial, sans doute, ces gens-là se sentiront-ils enfin rassurés de n’avoir jamais eu l’envie de croquer la pomme. Peut-être s'approcheront-ils de la sagesse, d’autres plus sages encore vivront de magnifiques émotions : c’est tout ce que l’on souhaite à nos enfants.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Ne vous inquiétez pas Marc. J’ai aperçu la nouvelle sur mon portail d’ordinateur, hier : un loup a été aperçu en Lozère, à la grande joie de Certains. L’article ne disait pas quel était le point de vue des agriculteurs éleveurs.
Parlez-nous de ces belles photos.
Gina

Xavier KLEIN a dit…

Marc,
Tu as bien entendu raison.
On ne sait plus distinguer ce qui doit procéder de la raison et ce qui relève de l'émotion.
En ce qui concerne le chasseur incriminé, je l'ai rencontré plusieurs fois en vallée d'Aspe, c'est un homme brisé et dépressif: il ne comprend pas comment on peut lui faire grief d'avoir songé à sauver sa peau.
En fait le fond non dit du problème c'est de faire d'un épiphénomène, une affaire d'état. Derrière tout cela il y a le procès de la chasse, de la corrida, du gavage des oies, etc., c'est à dire une conception anti-spéciste qui consiste à mettre homme et animal sur un plan d'égalité.
Dans les vallées pyrénéennes, l'ours a toujours représenté l'ennemi irréductible. Jusque dans les années 70, le chasseur d'ours était un héros. Je connais personnellement plusieurs "tueurs d'ours". C'est loin d'être d'abominables viandards.
La dictature de l'émotion c'est bien, mais il faudrait qu'elle s'applique à tout et à tous.
On n'a guère entendu de plaidoyer contre la disparition des pox-virus, après l'éradication de la variole! Mais ces charmantes bestioles avaient aussi le droit de vivre! Comme les rats! Les guèpes! Les pucerons! Les poux! Etc.
De grâce, sortons de ces discours affligeants et sachons raison garder...

Anonyme a dit…

quand il n'y aura plus que des caniches dominants sur les canapés,les humains auront perdu le sens commun...
quand je vois les pubs sur les aliments pour animaux, je me dis que le monde marche sur la tête...les chats et les chiens ne sont plus à leur place dans cette société.
quand on adopte un chien on n'adopte pas un enfant.un chien ça garde et ça débarrasse les reliefs comestibles des repas.on doit lui parler comme à un chien,pour lui lui faire comprendre que le maitre c'est pas lui.mais ça n'empêche pas de l'aimer, de lui prodiguer ses soins , de jouer avec et de lui apprendre quelques trucs.le bon maitre fait le bon chien...
pour les chats c'est pareil sauf que ça ne garde pas, ça ne débarrasse pas, ça empêche juste les rongeurs de squatter la maison...en ce qui concerne les ours on a atteint le sommet de la connerie...la biodiversité a bon dos. Mettre des ours des Carpates dans les Pyrénées et et pourquoi pas des lynx ou des tigres blancs.
isa

Marc Delon a dit…

Gina vous me décevez... pourtant j'essaye de vous cultiver sur le plan photographique ;-) ce ne sont pas du tout de "belles photos" mais des photos-bateau de touriste lambda en goguette pyrénéénne (un mot que je n'ai jamais réussi à écrire sans fautes...)

Anonyme a dit…

pyrénéenne
De Pyrène (Πυρήνη), fille du roi Bebryx, engrossée par ce gros dégueulasse d'Hercule (que des muscles! Incapable d'inventer la capote!) et qui avait accouché d'un serpent. Très déçue de la qualité du produit, elle s'en fût cacher sa déception dans les silves où elle se fit bouloter par les carnassiers (dont l'ours).
Penaud, Hercule lui construisit un tombeau majestueux: les Pyrénées.
On ne mégotait pas sur les mausolées à l'époque!
Xavier

Xavier KLEIN a dit…

A propos, avez-vous lu la dernière: http://www.torofstf.com/actions/090129abolitiondelaviande.html
Une journée pour l'abolition de la viande!
La journée pour l'abolition de la connerie n'est pas programmée mais devrait faire des dégats

Anonyme a dit…

Pomme de discorde... Pomme de discorde... ah oui ! Pomme-cannelle bien sûr !!! Du miel que tes titres, que je savoure comme un ours !

Anonyme a dit…

Marc,

Je crois que nous sommes là au coeur de ce qui nous sépare des "antis": le Paradis n'a jamais existé, sauf dans notre nostalgie de l'avoir perdu. Et, à cette aune, toutes les postures écologistes ramènent plus ou moins à cette nostalgie, où les ours deviennent peu à peu - si l'on n'y prend garde - des "bisounours"... Mais, comme l'a si génialement écrit PASCAl: "Qui veut faire l'ange fait la bête". Cela dit, il est aussi très probable qu'une des plus grandes difficultés que doive affronter l'être humain est justement la prise de conscience de cette absence de paradis...
Enfin, du moment que dans notre Paradis à nous il y a des toros, le reste on s'en fout un peu!
Suerte para todos - Bernard

Xavier KLEIN a dit…

Pas d'accord Marc.
Il y beaucoup de systèmes de pensées qui ont été élaborés sans "paradis" ou au delà.
Ce n'est pas un besoin systématiquement inhérent à l'homme, et systématiquement lié à une religion.
On peut-être croyant, catholique, etc. est ne pas avoir besoin du paradis (c'est mon cas).
L'après, je n'en sais rien, c'est inconnaissable, et je n'est pas besoin d'une sucette ou d'une carotte pour régler ma vie.
Donc nuance à apporter au propos...
Amitiés.

Marc Delon a dit…

marc ou Bernard ? serais plutôt infernal comme garçon, moi.

Anonyme a dit…

Xavier et Marc,

Je crois que la réponse dernière de Xavier s'adressait à moi... Si je peux rajouter une réponse à sa réponse - une couche comme on dit à présent (?), je dirai que mon "paradis" peut se lire aussi soif de pureté et d'absolu, et que cette soif est inhérente à la "nature" humaine - et qu'une de ses manifestations serait justement une posture nostalgique d'un avant nous qui aurait été obligatoirement parfait (paradisiaque donc)... D'où la génialité du raccourci (quasi court-circuit) pascalien : il n'y a jamais eu de perfection à quoi référencer l'Homme (Homo sapiens sapiens), et son tragique est de devoir accepter cet "entre deux" (ni ange ni bête). Mais la tentation demeure - qui se traduit par la posture nostalgique que j'ai appelée "paradis perdu", car cette tentation procède d'une autre soif en nous, celle de la rassurance (face à nos peurs si multiples): s'il existe quelque part un paradis perdu, comme il serait doux de penser en être un jour!... Et dans ce paradis, il n'y aurait que des gentils et des "bisounours", et surtout pas de pulsion de mort à assumer!... Alors, quand d'horribles gens (nous) s'assemblent en public pour assister à la lutte à mort - codifiée jusqu'à l'obscène d'ors et de paillettes que chacun sait factices - entre un animal qui n'a rien demandé et un homme qui l'a voulu, là est le scandale impardonnable (au sens quasi évangélique, qui voue à l'Enfer). Voilà pourquoi sans doute, pour les "antis", nous sommes essentiellement "infernaux"...

A suivre (?)
Bien à vous - Bernard

Marc Delon a dit…

A Bernard et Lionel s'ils repassent par là : j'apprécie vos commentaires et je voulais vous signaler que si vous aviez des vélléités d'articles (tauromachie, critique littéraire ou gastronomique...autre ?) et pas de colonne pour les publier, je vous déroule (virtuellement comme de bien entendu...) un tapis rouge épais et moelleux afin de tous nous régaler de vos textes. Xavier l'est déjà pris, lui...
Vous me dires si ça vous intéresse, aucun impératif sinon le plaisir, d'écrire, de lire et d'être (un peu) lu...
marcdelon30@orange.fr

Marc Delon a dit…

et Isa aussi.... !