Il semblerait que planait une malédiction sur cette course du samedi après-midi. Après le refus des Couto do Fornilhos non conformes à l'idée que l'Adac et son public se font de toros limpios, on suppose qu'il a fallu faire face au rendez-vous en catastrophe, et, mauvaise pioche, les Conde de la Maza n'ont pas fait l'affaire. Après cette infiltration hippomontée censée révéler la bravoure, ils se révèlaient sans race ni colère. Que malo ! Le premier, chancelant, fut remplacé par un sobrero de Fidel San Roman – quel nom... comment peut-on rester fidèle sans se raconter des histoires ? - aussi chancelant que lui, plus, en bonus, une corne vilainement escobillée ce qui à Céret plus qu'ailleurs, fait désordre. Un costaud ce toro, violent et invalide, donc dangereux qui tenta le démontage des arènes catalanes avant de fournir peut-être à un anti planqué dans les gradins avec une caméra, un argument très probant de ce que peut être une atroce agonie de boucherie. Lardé par Rafaelillo de coups de verdugo inefficaces, ce toro prit le parti de rassembler les forces qui lui restaient pour fuir au pas, tout au long des planches, en présentant son cul de trois quart arrière pour mettre sa partie vitale – nuque, bulbe rachidien - qu'il fallait soustraire à l'avalanche maladroite d'un torero de plus en plus exaspéré, en passant sa tête par-dessus la barrière, dans le callejon... vous voyez le truc ? Et ça durait, et ça durait... affreux.... J'ai failli prendre ma carte au CRAC ! Heureusement la perspective certes fantaisiste de me rapprocher de sa médiatisée présidente et pourquoi pas de faire un jour crac-crac avec elle – elle est si douce et aimable – m'a instantanément remis dans le droit chemin de la pensée taurine orthodoxe. Bon, ben voilà, je crois que c'était le fait taurin le plus remarquable de la tarde... avec celui qui a sauté... - clique sur la photo, lecteur - ah si, avec l'arrivée de Serafin Marin coiffé de la berettina. Si vous avez lu les Stroumpfs, c'est exactement la forme de leur chapeau, mais en rouge. Il poussa le catalanisme jusqu'à en affubler ses collègues de cartel espagnols ainsi ''démonteratisés'', ce qu'ils firent de bonne grâce.... ça ne mange pas de pain et ça fait toujours plaisir... Je propose d'ailleurs qu'à Nîmes où on n'a pas de ''capeou'' national, si ce n'est une casquette à visière imprimée ''pigeon'', on s'oigne le front de brandade de morue, qu'on machouille un croquant Villaret et qu'on se carre une picholine dans le cul pendant la faena. Recta. A Bayonne on pourrait se coiffer d'une chistera, tandis qu'à Collioure on se pèguerait un anchois sur les sourcils, non... ? Je le savais, vous n'avez pas d'humour... comme tous les séparatistes. Et puis si on veut vous garder en France c'est qu'on vous aime, nous ! Et puis bon, si le Breton ne peut plus parler à l'Alsacien qui ne peut plus rire avec le Provençal, etc, on revient à ce qu'on a déjà connu : le Moyen-Âge ! Eh bé... c'est pas comme ça que j'aurais mon callejon l'année prochaine... Enfin, ils le donnent à Colmont, alors tous les espoirs sont permis. Si, cette catalanité revendiquée a un sens, j'allais l'omettre, piètre tacticien que je suis : rappeler qu'ici, aficion et catalanité (mettons que ça se dise...) vont très bien de pair. Un signal tras montanes.
Le troisième homme était le murciano Ureña auquel échut le plus beau – cardeno claro - et plus noble des toros de la tarde qu'il tua mal après deux avis, assassinant son second d'un horrible golletazo... si mes souvenirs sont bons car je ne prends pas de notes, tout exprès pour voir ce qui surnage... Bises à vous, lecteurs anonymes.
2 commentaires:
Et ben ... le traje de luces surmonté d'une barretina ! On aura tout vu. Et pourquoi pas les espadrilles à cordons lacées aux mollets du torero.
Et comme j'ai parfois de mauvaises pensées je serai moins positive que toi. Mais il est vrai que je pense aux autres catalans, ceux qui sont tras montanes ... sens de l'humour y es-tu ?
Putain, c'est violent dans le callejon... : je reconnais un photographe qui fait un gâté à son arenero préféré... ;-)
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