Les cérétans de l'ADAC eux-mêmes, ignoraient qu'ils avaient programmé une novillada non-piquée.
Comment pourrais-je vous expliquer ça... Si, peut-être comme ça :
Prenez une vieille souche, de ''la terra Portuguese'' en l'occurrence, laissez gambader les vaches par monts et vallées qu'elles s'accouplent aux mouflons et bouquetins en rut, et pourquoi pas aux cerfs bramaïres des clairières, ignorez la quête libidineuse erratique des machos montant tout ce qui sniffe le mâle soulagement, biches, élans et gazelles Springbok y compris, feignez de ne pas vous apercevoir du mélange des rejetons hybrides génétiquement modifiés bien qu'écolos grand teint ainsi obtenus, qui fauteront allègrement entre eux et surtout, surtout, ne sélectionnez jamais ! En Février, mieux vaut combiner les volutes bleues d'un Lusitania de Partagas au délice d'un Porto, qu'aller se les geler en placita de tienta, non mais.
Eh bien l'ADAC, pas bégueule, vous en achètera quand même un lot de quatre, pour nous évoquer ce que pouvait être la corrida au dix-neuvième siècle. Le premier, je crois, a pris.... quatorze piques épiques... sans tâter même du bout des cornes le caparaçon, gagnant la paix éternelle sans savoir de quoi il était fait. Ils sortaient comme des flèches et galopaient, galopaient... comme des candidats socialistes en vue d'une primaire sans DSK. Je crois n'avoir jamais vu des novillos galoper aussi vite, aussi longtemps. Ils prirent des refilons à toute allure, refilant le tournis aux piqueros débordés, refilons qui les faisait ruer aussi éperdument qu'une Nafissatou soudain empognée par un piquero borracho alors qu'elle tentait de récupérer sous le lit une savate en éponge bouclette brodée ''Sofitel'', offrant ainsi au désir du torero moyen, la céleste vision d'une croupe dessinée comme un cœur, s'élevant naïvement vers les sommets libidineux de la pulsion irrépressible de l'homme, une pulsion souvent sous-évaluée voire carrément ignorée par la ménagère croulant sous les responsabilités familiales.
Pffiouuuu, dis donc... vais aller boire un coup, moi, parce que, rien que d'évoquer la scène... je reviens....
Ces novillos présentaient à peu près tous les avatars capables de rendre le toreo bien élevé, impossible. Les toreros s'ouvraient de cape prenant bien soin de centrifuger les trajectoires au loin de toute la longueur de leurs petit bras et Sbong ! Plein fer qu'ils venaient sur les types, coupant les terrains, comme s'ils avaient été toréés tout le printemps. Ces novillos souvent, avaient un temps d'avance sur leurs adversaires, avec des retours avisés et des accompagnements à la barrière de gala. On a vu des abandons de cape soudains et de redoutables espantadas ''chacun pour soi et Dieu pour tous''. Dans ce contexte, Miguel Angel Moreno et Emilio Huertas ont du s'atteler à découvrir la tauromachie d'ancêtres dont ils n'avaient pas rêvé, comme Bombita ou Machaquito. On saluera donc le peu qu'ils ont réussi et on n'en voudra pas à ces apprentis de 2011, des échecs récoltés avec des bestiaux de 1880 : eux, au moins, étaient là...
Le geste torero le plus applaudi fut la pose des banderilles par le petit peon au costume rouge qui ''dut'' saluer à la barrière. Des banderilles difficiles à exhumer, les noires étant toujours au fond de la caisse vu la faible probabilité d'un usage ici très adapté, ce qui leur conféra un look de porc-épic survolté. Une mansada perdida de catégorie dont l'exemple n'est certes pas à suivre absolument mais Ô combien plus intéressante que des cochons abrutis ridiculisés au profit de fausses valeurs.
Ces novillos étaient à combattre.
3 commentaires:
Il est vrai que ce matin là, tous les toros qui étaient assis à côté de moi dans les tendidos ont beaucoup aimé leur congénères. Ils m'ont dit avoir retrouvé un peu d'honneur de leur conditon de toro, un peu de leur race et j'ai compris leur fierté et leur émotion. Ils m'ont assuré qu'ils reviendraient à Ceret.
Mais les "spectateurs" ?
Entre des fauves de catégorie et des cochons abrutis ils hésiteront à se déplacer et à payer.
Et je me demande s'il est bien raisonnable de préferer l'un ou l'autre. Je ne crois pas que ce soit comme ça que l'on trouvera le compromis.
Allez, en route pour le Moun... Qu'est ce qu'on est cons !
JLB
Le Moun, sa cuvette où ils décidèrent de bâtir l'arène, sa chaleur, son béton brûlant, ses brancardiers évacuateurs d'évanouis... non merci... si tu y vois quelque chose de remarquable, tu peux nous en faire part.
Tiens, amusante ta description du Moun... C'est qui les brancardiers du Moun ? Qui brancardent tout, la corrida comme le "respetable". Tu crois que Simon et Marie ils ont leur brevet de secouristes ? Pour donner un coup d'oxygène et de défibrilateur à la corrida ? Et les évanouis du Moun ? C'est pas plutôt parce que les deux brancardiers ont forcé sur le chloroforme ?
De toute façon, je viens de consulter la météo, il ne fera pas beau. Désolé Isa du Moun, à moins que : "un p'tit coin de paradis contre un p'tit coin de parapluie, je ne perdrais pas au change, pardi". Avec une bonne paella...
JLB
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