mardi 5 juillet 2011

Nouvelle : Appel à Commentaires

Avec cette nouvelle, JP.Combe était dans la short list des finalistes de l'édition 2011 du prix Hemingway. ll nous la confie aujourd'hui pour vous, lecteurs, dont il espère des retours. Eh oui, voyeurs embusqués, celui qui écrit est un solitaire friand de ce que sa prose a provoqué chez l'autre... il est souvent frustré de ne rien en recueillir. Sortez donc du bois, venez réagir à la lecture de cette nouvelle. On s'en fout, de votre orthographe, de votre syntaxe, allez-y franco, dites-le lui, qu'elle était chiante ou passionnante et pourquoi ! Ce blog gratuit n'a qu'un salaire : les rencontres, les échanges, les commentaires qu'il provoque. Alors s'il n'y en a pas, je passe pour quoi, moi, à ses yeux ? (il croit que je suis absolument célèbre et que des milliers de gens intelligents s'échouent par ici...) De toute façon je vais vous dire un truc : tant que je ne verrai pas quatre ou cinq commentaires bien sentis, je ne reprendrai pas le blog. Voilà. Non mais. Oui je sais : maintenant que vous avez "Bonjour Madame" et "Bonjour Monsieur", mon blog vous intéresse moins... Allez, un petit effort, vous devriez y arriver : Gina , Maja Lola, ( ne vous laissez pas impressionner par ces deux pipelettes omniprésentes) Chulo (ça passe dans l'île rouge ?) Isa (s) , Xavier, Benjamin, (sinon rétorsion dès le w-e prochain...), Elixirman (un prolixe), Victorina (la discrète), Antoine "Magic" candidat du prix, et des dizaines d'autres qu'on ne connait pas encore. On ne pourra jamais organiser une paella géante si vous ne vous signalez pas, pensez-y ! Je ne reprendrai pas le blog et c'est dommage parce qu'allait suivre une autre série de photos de nu (JP, j'aurais tout essayé hein, tu notes...?)


A l'attention des autres auteurs ayant participé au prix Hemingway :


Si être lu par le public de ce blog vous intéresse, si vous avez l'autorisation du "Diable Vauvert" dont il ne faudrait pas froisser la fourche, c'est avec plaisir que je passerai vos nouvelles à la moulinette du ouèbe ! De rien, merci à vous, merci aux gens, merci moi-même, on s'aime, il fait beau, les filles sont presque nues, des toros sont à venir, plus personne n'a de rond, tout va bien. Bises.






IL Y AVAIT DU SABLE ET PUIS DE LA CHALEUR

Jean-Philippe Combe






Il y avait du sable et puis de la chaleur. De la chaleur tout autour et du sable sous sa joue, les paumes de ses mains. Il y avait de la lumière en quantité qu’il percevait malgré ses paupières hermétiquement closes.
Il s’était donc passé quelque chose.
Peut-être une naturelle s’était-elle mal terminée. Il ne se souvenait pas de sa dernière passe, il se rendait seulement compte qu’il ne pouvait pas bouger un seul de ses membres. Et puis ses yeux qui refusaient de s’ouvrir.
Il pensa à Christian Montcouquiol et paradoxalement, il ne visualisa pas l’homme dans sa chair mais plutôt sa statue devant les arènes de Nîmes. Dans son costume bronze et bronze. Et au dessus de tout, le fantôme de Julio Robles qui souriait. Il pensa également à un novillero que personne ne connaissait, à part sa mère peut-être pour l’avoir avec malheur mis au monde, qui s’était fait prendre dans une petite arène de campagne par un novillo maintes fois toréé et qui s’était laissé mourir assis sur le bord d’une clôture, la main en visière au dessus des yeux pour mieux apercevoir les Toros dans le lointain. Il se demanda comment il faudrait réagir si son tour était venu de n’être plus qu’une ombre.
Tout à cet instant n’était que paradoxe. Le fait qu’il avait plus la sensation de vouloir se reposer que l’impossibilité physique de faire réagir son corps, cette absurdité que personne ne lui venait en aide alors qu’il gisait ici depuis plusieurs heures. Et puis enfin cette élasticité dans la perception du temps. Dans une fraction de pensée, il évalua le délai nécessaire pour qu’une cuadrilla vienne en aide à son Maestro au sol. Quelques pas avalés en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, une ou deux capes qui volent pour détourner la furie et enfin des bras rassurants qui éloignent de la mort. Au lieu de ça, il y avait de la chaleur et du sable. Au lieu de l’air frais et des draps reposants de l’hôpital, il y avait de la chaleur et du sable.




Il eut envie de regarder sa montre. C’était stupide, personne ne torée avec une montre. Il aurait tant aimé à cet instant qu’on lui donna une idée, même une simple ébauche d’idée, du temps qui s’écoulait. Que quelqu’un remît à la verticale ce sablier devenu horizontal par la main d’un sadique invisible. Et puis quelle bêtise de penser que tout ce qui gît se repose. Une nouvelle tentative d’ouvrir ses yeux se solda par un échec. Il s’était donc passé quelque chose.
Il eut la vision d’une cape valsant sur une corne, mais il ne parvint pas à se souvenir si cette image datait d’il y a cinq minutes ou d’il y a cinq ans. Des cris d’effroi accompagnaient cette image mais ils étaient tellement étouffés qu’ils auraient aussi bien pu venir de la nuit des temps. Il se souvint tout d’un coup de ce Toro qui sortait mal du derechazo, et dont la charge manquait de franchise lorsqu’on le citait de plus de trois mètres. Cet assassin qui donnait des coups de tête dans l’air furieux, borgne de l’œil gauche et parlant meilleur latin qu’un agrégé des Lettres anciennes. L’unique exemplaire explosa alors en milliers de petites bulles, comme autant de défauts, et il comprit qu’il délirait. Puis il réalisa qu’il ne ressentait aucune douleur. La peur lui murmura quelques sons aux oreilles. Et s’il était mort, après tout ? Etait-ce infiniment impossible ?




Ses yeux s’ouvrirent et il but une gorgée immense de cette lumière qui jusqu’alors était tellement immatérielle. La mort s’éloigna à petits pas, respectant sa règle primordiale de ne jamais se retourner. La première chose qui le choqua fut de voir que ses peons qui venaient vers lui à marche lente la croisèrent sans s’en offusquer. Comme si tout simplement et tout bassement ils ne l’avaient pas vue. Puisqu’à priori tout n’était pas terminé, il voulut légitimement et dans un reflexe savoir où la corne avait pénétré. Il fallait pour cela trouver la force de décoller sa main du sol. Lorsqu’au prix d’un effort surhumain il y parvint, de minuscules grains de sable chutèrent comme une myriade d’étoiles qui lui fit penser à Noël. Il savait qu’un bon aficionado pouvait reconnaître un ruedo à la couleur de son sable et il se sentit penaud en réalisant que lui, le Matador reconnu, ne parvenait pas à déterminer de quelle arène cette douce cascade venait. Il lui aurait fallu de la concentration alors qu’il n’aspirait qu’au calme. Calme qu’un éclat de voix déchira.


- Ne bougez surtout pas si vous voulez rester en vie !


Un des subalternes avait hurlé cette sentence dans une langue qui n’était pas la sienne mais qu’il comprenait. Naturellement, il pensa au risque de paralysie et décida d’obtempérer. Reposant sa main sur le sol dans une extrême lenteur, il lui parut bizarre qu’un de ses banderilleros s’adressa à lui dans une langue autre que celle que parlait sa mère mais il décida de remettre cette réflexion à plus tard. On le souleva et en rêve, il vit les areneros ouvrir la porte du callejón située devant l’infirmerie. Incrédule et se sentant flotter en sécurité entre ciel et sable, il se laissa s’évanouir, ne sachant cependant pas s’il s’enfonçait dans une simple inconscience ou plus définitivement dans une mort silencieuse.

***

Il s’éveilla au milieu de la nuit avec la même sensation que l’on éprouve lorsqu’on sort d’un cauchemar. Il n’avait pourtant pas rêvé.
Néanmoins, des tremblements déchiraient son esprit et de la sueur perlait à son front. Sensiblement de la même façon que lorsqu’il venait de revêtir son habit de lumière et qu’il patientait dans sa chambre d’hôtel, après avoir prié son valet d’épée de le laisser seul et avant d’aller affronter le patio de caballo. Il redoutait cet endroit, qui venait pourtant juste après le calme et le recueillement de la petite chapelle. Cet instant ne durait pas très longtemps mais c’était celui qui le mettait le plus mal à l’aise. Ces quelques minutes où les photographes l’assaillaient avant d’entrer en piste, où les gens venaient lui serrer la main avant d’entrer en piste, où l’ombre chatouillait son front avant d’entrer en piste. Cet instant où il espérait l’arrivée du soleil et de la vraie solitude. L’impossibilité vaincue d’être seul quand on est deux, avec la force brute. Non pas qu’il n’aimait ni les photographes ni les visiteurs ni l’ombre, simplement il voulait être lui ce court moment. Il s’endormit sur cette pensée et à son réveil, il aperçut l’infirmière.




Pour avoir parcouru le monde taurin au travers de ses arènes, il savait que rien ne ressemblait plus à une chambre d’hôpital qu’une autre chambre d’hôpital et que toutes les infirmières avaient cette même aura de bonté que seuls les mourants peuvent voir. Aujourd’hui c’était la troisième fois qu’il mourait et pour la troisième fois, il voyait ce halo. La jeune femme le fit penser à Sainte Véronique. Il eut envie de lui dire mais une nouvelle fois, il se heurta à un mur de fatigue. Tenant à deux mains une taie d’oreiller fraîche et douce, la jeune femme se pencha lentement vers lui. Il décida alors de lui parler avec les yeux.


- Vous êtes très faible, monsieur, lui dit-elle presque à voix basse et toujours dans cette langue qui n’était pas de l’espagnol. Vous n’avez aucune blessure physique, mais si vous êtes meurtri dans votre âme, rassurez-vous, nous nous occuperons de vous tout aussi bien. A présent reposez-vous. Vous êtes entre de bonnes mains.


Elle sortit de la chambre tandis qu’y entrait la lumière du petit matin.
Il se culpabilisa de n’être pas inquiet. N’importe qui aurait paniqué en regrettant l’absence de fleurs dans la chambre, en subissant le silence assourdissant des amis qui n’étaient pas là. Lui le premier se serait effrayé. Mais sans un début d’explication, ce ne fut pas le cas à cet instant. Il se contentait d’alterner les périodes d’éveil et de sommeil comme on passe d’un quite à un burladero. Puisqu’il avait construit sa carrière sans ne jamais s’en remettre totalement à son apoderado, se laissant toujours une marge de manœuvre pour s’octroyer des respirations de courses plus difficiles entre deux corridas de bétail bonbon, il se sentait le droit aujourd’hui de se laisser aller entre les mains d’un étranger.


Les deux hommes qui entrèrent dans la chambre n’étaient pas des médecins. C’eut été trop facile de le deviner au fait qu’ils ne portaient pas de tenue d’hôpital, il le comprit d’avantage au manque d’humanité qu’ils dégageaient. Celui qui se tenait légèrement en avant le fixa quelques secondes d’éternité avant de lui présenter une carte.



- Bonjour monsieur, dit-il comme pour prouver qu’il était un être humain. Je suis l’inspecteur Bradley des services de l’immigration. Comprenez-vous ce que je dis ?


Il s’étonna en se rendant compte que c’était la première fois qu’on lui posait cette question pourtant si évidente. Puisant au fond des ses réserves de force, il acquiesça d’un léger mouvement de menton.


- Je sais que vous êtes très faible mais nous aurions besoin de vous poser quelques questions. Une patrouille vous a trouvé gisant dans le désert à la frontière mexicaine. Vous n’aviez aucun papier d’identité sur vous. Etait-ce relatif au fait que votre costume de déguisement n’avait pas de poche, l’avenir nous le dira…
Les agents esquissèrent de concert un rictus sadique de satisfaction.


- Puisque vous n’avez pas la force de parler, contentez-vous pour le moment de hochement de tête. Etes-vous citoyen américain ?



La porte de la chambre s’ouvrit dans un silence tout hospitalier. La voix tonitruante d’un médecin brisa la calme tension qui régnait avant que le Torero ne puisse entamer un geste.



- Bradley, bordel ! Qu’est-ce que vous foutez là ?



- Bonjour Docteur File, répondit le policier sans se retourner.




On ne vous apprend pas la politesse à la fac de médecine ?
Les deux hommes se disputèrent comme le Maestro l’avait déjà vu faire mille fois dans les séries B. Pour compléter le stéréotype, le policier demanda qu’on le prévienne lorsqu’il pourrait interroger son suspect.
L’homme en blouse blanche attendit que les deux fonctionnaires aient quitté la chambre pour se consacrer à son patient. Lorsqu’il se retourna, il découvrit celui-ci profondément endormi.

***

Deux jours passèrent, puis le téléphone sonna dans le bureau de l’inspecteur Bradley. Sans ménagement ni formules de politesse excessives, le docteur File lui annonça que le malade avait récupéré des forces et qu’il pouvait à présent s’entretenir avec lui.



- Je dois cependant vous prévenir qu’il tient des propos assez déroutants ajouta le médecin.



- Pensez-vous que son cas relève de la psychiatrie ? s’inquiéta le policier.


- En aucun cas, monsieur. Je dirais même au contraire qu’il est doué d’une intelligence supérieure.


Tandis qu’il raccrochait le combiné, Bradley songea qu’il était décidément difficile de cerner les hommes de science. Il arriva à l’hôpital en fin de matinée et une infirmière qui avait été informée de sa visite l’accompagna jusqu’à une petite pièce sans fenêtre dans laquelle se trouvait une machine à café. Il vérifia qu’il avait de la menue monnaie dans la poche, se persuada que cette simple table et ces deux chaises seraient bien suffisantes pour un premier contact et demanda à la jeune femme si elle pouvait faire venir son interlocuteur. Elle acquiesça puis ajouta qu’ils ne seraient pas dérangés, qu’elle ferait le nécessaire en ce sens. Bradley s’assit, posa ses coudes sur la table, et, faisant un V inversé avec ses bras, appuya son menton sur ses doigts entremêlés. Alors il patienta.


L’homme qui entra dans la pièce en emboîtant le pas volontairement lent du docteur File avait de la superbe malgré ses traits tirés et son pyjama de convalescent. Même un genou à terre, reste toujours Torero lui avait appris son oncle. Et les postures ancrées au plus profond de ses gènes avaient fait le reste. Le médecin l’aida à s’asseoir puis quitta la pièce sans même un mot à l’adresse du policier. Il garderait bien sûr un œil sur sa montre afin de s’assurer que l’interrogatoire ne fut pas trop long. Bravant les règles élémentaires de courtoisie, Bradley n’avait même pas esquissé le geste de se lever pour saluer l’homme qui le fixait à présent avec insistance.


- Alors… Où en étions-nous, entama l’agent sans transition, comme s’il reprenait une discussion interrompue il y a quelques secondes.



- Vous me demandiez si j’étais citoyen américain, monsieur.



Bradley siffla entre ses dents, visiblement bluffé par l’aplomb de la répartie.


- Eh bien ! On peut dire que la fatigue n’a pas altéré votre mémoire.



- Pour être honnête, dit le Matador, je ne savais pas si je l’avais rêvé où si c’était réellement arrivé. J’ai ma réponse.



- Mais moi je n’ai toujours pas la mienne. Etes-vous citoyen américain ?


- Non señor, je suis de nationalité espagnole.


- Vous parlez admirablement notre langue.


- C’est parce que je l’ai longtemps étudiée à l’Université de Salamanque.



Bradley griffonna quelques notes sur son carnet puis sortit un ordinateur portable de sa sacoche qu’il posa devant lui avant de l’allumer. Tandis que la machine démarrait, il demanda.



- Quel est votre nom, je vous prie.


- Je m’appelle Juan Pedrosa. Mais dans mon pays, je suis plus connu sous mon apodo ; El Jipe.



Le policier fut surpris d’entendre un premier mot qu’il ne comprenait pas dans la conversation.



- Votre quoi ? dit-il en se rapprochant légèrement.


- C’est mon surnom, celui qui apparaît sur les affiches.


- Vous êtes dans le spectacle ?



- Je ne vis que pour l’Art, monsieur. Je suis Matador de Toros.


Bradley se figea, comme si on l’avait piqué avec une seringue hypodermique. Après quelques secondes, le Maestro reprit la main.


- Cela signifie Tueur de Taureau.


- Je sais ce que ça veut dire, trancha l’inspecteur. Il y a bien assez longtemps que je traque des Chicanos pour comprendre leur dialecte.


Le Torero pensa tout d’abord qu’il avait mal compris, mais en découvrant l’expression de dégoût sur le visage du policier, il dût se rendre à l’évidence. Il était bien face au paroxysme d’un racisme ordinaire. Il prit la meilleure des décisions à ce moment-là, celle de ne pas surenchérir.


- Vous travaillez dans un abattoir et vous êtes venu dans notre pays pour trouver du boulot dit le flic en cherchant l’icône de son explorateur internet.



- Non.


- Etes-vous sur notre territoire pour perpétrer un attentat contre le gouvernement ?



- Non, pas du tout !



- Etes-vous sur notre territoire pour préparer ou aider à préparer un attentat contre le gouvernement ?



- Mais enfin, non !


- Avez-vous commis un crime pour franchir la frontière ?



- Ca suffit, s’offusqua la Figura qui sentait la pièce tourner autour de lui.


Un des deux hommes vivait une sensation de vertige, l’autre la percevait. Pour calmer le jeu, Bradley se leva et en marchant vers la machine à café posa cette simple question ;



- Avec ou sans sucre ?



Juan Pedrosa déclina l’offre de la main et essaya de rassembler ses idées tandis que l’inspecteur glissait les pièces dans le monnayeur. Comme le café s’écoulait dans le gobelet, le policier réattaqua.


- Pourriez-vous me dire pourquoi vous étiez seul et évanoui en plein désert, à deux pas de la frontière ?


- J’ai passé deux jours à espérer que vous alliez me donner la raison, monsieur.



- Vous n’avez donc aucune explication…


Un silence pesant accompagna le policier jusqu’à sa chaise.


- Mes hommes vous ont retrouvé dans un accoutrement bizarre, fait de paillettes et de dorures. Je me suis documenté, je n’ai rien trouvé qui ressemble à cela. L’avez-vous fait vous-même ?


Le Maestro songea un bref instant aux heures de travail qu’avaient passé les employés de chez Fermín sur cette splendeur puis enchaîna.



- Cet accoutrement, comme vous dites, vient du plus grand tailleur taurin de Madrid. C’est un habit de lumière. Vous n’avez qu’à taper ça sur internet, vous allez en trouver de toutes les couleurs et de toutes les beautés.


Bradley but une gorgée de café puis donna l’impression qu’après tout, il n’avait rien à perdre à essayer. Il lança Google puis saisit ce terme qu’il n’avait jamais entendu auparavant dans la zone de texte. Le moteur lui renvoya une débauche de résultats mais aucune de ces entrées cependant ne concernait un vêtement. Seule la première ligne reprenait le terme exact et il s’agissait d’une pièce de théâtre créée quelques années auparavant et qui parlait d’un groupe d’illusionnistes.


- Il doit y avoir une erreur, objecta El Jipe, essayez dans ma langue.




Tapez Traje de Luces.
La requête renvoya un grand nombre de résultats mais une nouvelle fois sans aucun rapport avec ce dont parlait le suspect qui s’énerva.



- Ecoutez inspecteur. Je suis célèbre de l’Espagne jusqu’en Colombie, de France jusqu’au Pérou et certainement plus encore au Mexique. Donnez mon nom à votre satanée machine et vous verrez bien !



- Vous m’avez dit Pedrosa, c’est ça ? P, E, D, R…



- Tapez El Jipe, señor, l’interrompit le Diestro. C’est sous ce nom que les gens m’aiment.


Le policier lança cette fois-ci sa recherche dans la section images de Google, conscient de faire d’une pierre deux coups s’il trouvait un résultat probant. D’un simple regard, le Matador comprit que rien ne s’était affiché qui allait dans son sens.


- C’est purement impossible, dit-il d’une voix pleine d’émotion.



- Voyez vous-même, trancha l’inspecteur en faisant pivoter l’ordinateur d’un demi-tour afin que l’écran se retrouva face à son interlocuteur.


Dans la mosaïque de couleur que formaient les vignettes, aucune ne le représentait lui. Il avait l’impression de regarder dans un caléidoscope qui ne parvenait pas à le faire renaître à la vie. Comme si son enveloppe charnelle, pourtant si souvent meurtrie, n’avait jamais renfermé son âme, comme si l’encre des articles de journaux s’était évaporée, les mémoires numériques effacées.



- J’ai besoin d’air, suffoqua le Maestro. S’il vous plaît, faisons quelques pas dans le parc.


La supplique réveilla le peu d’humanité qui restait en Bradley et l’officier accepta, considérant qu’il n’y avait pas grand risque à promener un mythomane amnésique physiquement affaibli.
Les deux hommes marchaient à présent en silence dans une allée ombragée de la cour et Juan Pedrosa avait cette sensation irréversible de prendre part à son dernier paseo. Non pas le dernier de sa carrière mais l’ultime de sa vie. Un défilé de deuil, sans musique ni compagnon de cartel.



- Pourquoi me mentez-vous, monsieur Pedrosa ?


- Je ne vous mens pas, inspecteur Bradley. Je suis Matador d’alternative. Je combats des Toros de quatre ans et de cinq cents kilos. Je les mets à mort et je triomphe souvent, je suis blessé quelques fois. Je ne pose plus les banderilles moi-même qu’occasionnellement, dans les arènes de première catégorie.



Fatigué par la passion qu’il mettait dans son explication, le Torero vacilla. Bradley le soutint et ils s’assirent face à face sur deux chaises qui se trouvaient sur la pelouse.



- Je ne vis que pour la Corrida de Toros, señor. Je ne mourrai que par elle.
Le p


olicier décida soudainement qu’il était grand temps de mettre fin à cette mascarade. Il interpella une infirmière qui passait. D’abord sur la défensive, la jeune femme se rassura en voyant la carte de l’officier.



- Mademoiselle, commença posément Bradley, avez-vous déjà entendu parler de course de taureau ? D’habit de lumière et de mise à mort ? poursuivit-il sur un ton de sarcasme.



- Oui, monsieur.



Le Maestro sentit ses poumons se remplir d’oxygène et son visage s’illumina. Son esprit s’envola vers un campo qu’il reverrait bientôt, et, fermant les yeux, il chevaucha son andalou favori. Ce sale type ne serait bientôt qu’un mauvais souvenir et il pourrait de nouveau revêtir son costume de lueur. Une nouvelle fois, le salut viendrait de ces anges que sont les infirmières.



- Puis-je vous demander en quelle occasion, Matilda ? demanda Bradley après un coup d’œil furtif au badge de la jeune fille.



- En fait, monsieur, c’est curieux que vous me demandiez cela précisément maintenant. Je ne l’ai pas entendu moi-même. C’est une collègue infirmière d’origine Mexicaine qui a écouté un patient délirer pendant son sommeil. Il parlait de l’Espagne et de taureaux sauvages qu’on enfermait dans une arène pour les combattre. Des hommes habillés de lumière les faisaient danser dans une valse lente avant de les tuer d’un coup d’épée. Il se trouve que j’ai de la famille en Espagne, je leur ai tout de suite téléphoné pour leur demander si cela existait encore de nos jours. Ils m’ont répondu que Dieu merci ça n’avait jamais existé et qu’il fallait avoir un esprit bien malade pour inventer des horreurs pareilles.


El Jipe reçut un coup de plat de corne dans la tempe. Tout bourdonna quelques secondes, puis, voyant que le policier était cadré et tenait sa tête légèrement baissée, il se lança dans un volapié foudroyant. Ils roulèrent tous deux au sol et le Torero, profitant de l’effet de surprise, plongea sa main dans la croix et saisit l’arme de Bradley. Il se releva, recula de deux mètres et mis l’homme en joue. L’infirmière hurla mais resta tétanisée.



- Je ne vous veux aucun mal ! Vous comprenez ? Aucun mal, répéta calmement le Matador. Monsieur Bradley, lancez-moi votre téléphone. Je vais appeler mon valet d’épée, chez moi, à Séville. Il vous dira que tout est vrai, que je ne suis pas fou.



Bradley s’exécuta et Juan Pedrosa demanda à l’infirmière l’indicatif pour appeler l’Espagne depuis les Etats-Unis. Elle lui donna en tremblant de tout son corps. De sa main libre, la Figura composa le numéro qu’il connaissait par cœur et qui était le même depuis des années avec calme. Il y eu un long silence, puis une voix robotique annonça ;



- España Telecom, bonjour. Le numéro que vous demandez n’est pas attribué et ne l’a jamais été. Si vous désirez qu’il devienne le vôtre n’hésitez pas à profiter d’une de nos promotions. Un numéro qui n’a jamais été utilisé, c’est l’assurance d’un…




Le Maestro fit glisser le téléphone le long de sa joue puis posa ses yeux sur le cadran. Il n’avait pas fait d’erreur en saisissant les chiffres. Dans le lointain, la voix continuait à débiter sa litanie sans intérêt lorsque l’homme laissa chuter l’appareil dans la pelouse. Tandis qu’il levait lentement l’arme en direction de sa tête, El Jipe songea que si la grâce et la beauté qu’il avait rêvées en perfection, si la lenteur et l’harmonie qu’il avait si souvent respirées n’existaient pas, alors la vie ne valait pas la peine d’être vécue. S’il ne pouvait pas se saouler de la charge d’un Toro, il ne s’enivrerait plus jamais. Alors il pressa la détente.

27 commentaires:

El Jipe a dit…

Cher Marc, que dire ? Ah ben si ; merci ! Et puis surtout, je t’en prie, s’il arrivait qu’il n’arriva aucun commentaire, merci de reprendre le blog dans les plus brefs délais ! Parce que ça va nous manquer sinon, hein… Allez ! Advienne que pourra et merci aussi pour la paëlla à venir.

Anonyme a dit…

Honnêtement ?? Je n'aime pas ,trop fiction,trop américain mode série TV,début et fin morbides,ce n'est pas du tout le style que j'aime (sic kiné ! )Désolée Mr Combe !!
Victorina qui participe pour que le blog ne tombe pas en panne.

Anonyme a dit…

Moi j'aime beaucoup.
Parce que c'est bien écrit, bien construit, bien amené et puis, parce que depuis pas mal de temps déja, je me dis qu'il arrivera bien, le jour où il ne restera sur la terre qu'un unique dernier témoin de la corrida : torero, homme d'affaires taurines ou simple aficionado. Brigitte Bardot et Renaud auront tellement engendré,bien oeuvré et terrorisé qu'il n'y aura plus rien ni personne pour le souvenir : les prochains Pol-Pot de nos sociétés auront éradiqué de nos mémoires et de celles de nos ordinateurs toutes les traces de la tauromachie. Seul ce vieillard en aura le souvenir.* Mais parce que ces temps futurs seront merveilleux, il n'y aura même plus d'arme pour se flinguer.
Tu vois, Marc, je viens d'apprendre que j'avais obtenu mon "bac" et ça va mieux. Enfin, presque.
JLB
PS * : après tout, si c'est pour se rappeler qu'en été 2011 des zozos apprenant à toréer dans les arènes de Lutèce se faisaient insulter par des zantis... Pitoyable souvenir ! Avec Xavier Klein, foutons leur sur la gueule.

El Jipe a dit…

Vous n'avez pas à être désolée Victoria. C'est justement des avis que je veux et je vous remercie d'avoir donné le votre. Amicalement.

Marc Delon a dit…

pardon de ramener le débat à l'une des miennes mais ton commentaire JLB me rappelle celle-là dont je ne sais si tu l'avais trouvée dans les profondeurs du blog. Elle traitait aussi de "l'après". Ici :
http://photosmotstoros.blogspot.com/search?q=les+haies+de+cactus

Moi aussi j'aime bien celle de JP Combe car la tauromachie échappe assez bien au lyrisme. Elle n'existe qu'en creux, par le manque de sublime, comme un contretype photographique, suggérant que justement, même si elle n'existait pas, l'humanité gagnerait à l'inventer parce qu'elle en nourrit des révélations sur l'art, la beauté, la catharsis, la prééminence de l'idée sur l'adversité, la condition humaine, le passage, etc...
Je comprends aussi ce que dit Victorina, à la lecture du mot "Bradley" je déconnectais chaque fois un peu de la "toreria"...

Mais bon, toujours plus de "typique typicité" n'est pas non plus un avantage : on le voit bien dans le choix des vainqueurs

Anonyme a dit…

Cette histoire correspond bien au thème du prix Hemingway puisqu’elle évoque habilement des noms et des moments privilégiés de corridas d'autrefois (même si l'aficionado est plongé dans des problèmes mexicains très actuels). Je la souhaiterais seulement un peu moins longue, plus dense, plus alerte, plus « nouvelle ». Mais Bravo quand même, M. Combe, elle a sa place en finale.
Une des pipelettes

Anonyme a dit…

L'imaginaire, l'onirique ou l'état de flottaison semi-comateux d'El Jipe auraient pu nous mener vers une vibration, des délires ... mais le résultat est plus convenu, moins exaltant. Il n'en demeure pas moins qu'elle est bien écrite, contenant et contenu n'étant pas forcément en adéquation.
Tapenade y rosé

Anonyme a dit…

Ca, pour correspondre au prix Emingoué, ça correspond au prix Emingoué ! Puisque, à la fin, le héros "ne s'énivrerait plus jamais. Alors il pressa la détente" !
Baoum !
Tout à fait dans le ton amerloque. Mais il est vrai un peu vieux jeu.
De nos jours, El Jipe aurait sauté l'infirmière et demandé à Maître Bafman de le défendre.

Quelle mémoire de ton Oeuvre Marc !
J'ai lu "Les haies de cactus" que je ne connaissais pas. J'y ai trouvé ta dictature scandaleusement laxiste et inefficace. Je t'en foutrai, moi, des "sensibilus" ! Bien joué quand même : tu m'as obligé à te lire au lieu de regarder l'émission sur le Front Popu à la télé.
On l'avait pas au programme du bac le Front Popu.
JLB

Anonyme a dit…

Ne voulant pas jouer la pipelette omniprésente afin de laisser champ libre aux contributeurs tapis dans l'ombre .... je ne fais que passer ... histoire de mettre un commentaire de plus au compteur !!!
C'est quand la paëlla ?
L'autre pipelette

ELIXIRMAN a dit…

Et pendant ce temps, après que la Grèce a été mise en esclavage, c'est au tour du Portugal: il sera dépouillé de tous ses services publics, aides sociales, retraites, etc. Lundi soir tard Moodys a abaissé le bon du trésor portugais à BAA1, c'est à dire à la valeur du Moltonel 6 épaisseurs (quand même...). En 2012, comme la Grèce en 2011, le Portugal sera donc vendu corps et biens aux banques, FMI, BCE et autres hedge funds...
mais les TOROS c'est sacré, n'est ce pas ???

Anonyme a dit…

Mais si, on l’avait le front popu, ses congés payés, son camping à bicyclette et ses lendemains qui ne chantaient ni les bouchons ni les pollutions.
Sunshine

Marc Delon a dit…

merci Elixirman de nous informer des soubresauts du monde mais alors moi, tous ces trucs, je n'y comprends vraiment, nibe ! je ne m'occupe de fric que pour déplorer de n'en avoir pas assez, c'est à dire... tout le temps ( ah, merde...) et dès que je vois un chiffre je fuis...

Oui, les toros c'est sacré ! Demain huit heures sur TVE première encierro de Pampelune ! Enfin, je crois... ou alors sur Via Digital ou quelque chose comme ça... ? Si quelqu'un sait qu'il vienne nous informer svp...

la paella... y'en a des qui l'ont cru ? Bon si, on pourrait le faire un jour, mais rien qu'avec ceux qui ont contribué ici, ce serait quand même moins gigantesque...

ELIXIRMAN a dit…

Et si l'on remplaçait les TOROS par un Portugais et un Grec, l'un armé d'un trident et d'un filet et l'autre équipé d'un épée...avec autour des milliers d'excités qui crieraient "Olé..."

Vive les jeux du cirque, 2000 ans après rien n'a changé. Donnons au bon peuple du jeu et du pain !

"Olé...."

Anonyme a dit…

Vous êtes bien finaudement ironique Elixirman.
Le bon peuple n'est pas responsable des soubresauts économiques et des tractations internationales (où l'on peut rajouter guerres et autres joyeusetés).
ON ne donne pas au bon peuple du pain et des jeux : le bon peuple se charge bien de se les approprier pour son bien modeste plaisir qui, soit dit en passant, n'a pas pour ambition de changer la face du monde.
Gaïa

Anonyme a dit…

ah ouais, pas con elixirman.
tu sais que tu as vraiment une excellente imagination.et puis c'est original comme proposition. non, vraiment, chapeau.

Ali Lodelpiton

Anonyme a dit…

J'ai vraiment bien aimé, c'est vrai que ça nous change du Delon, qui aurait glissé au passage quelques scènes sexuelles, rêvées ou pas, avec une infirmière....
C'est pas franchement gai, non plus, et puis le "Pensez-vous que son cas relève de la psychiatrie ? s’inquiéta le policier.

- En aucun cas, monsieur. Je dirais même au contraire qu’il est doué d’une intelligence supérieure."
ça m'a fait penser à un pote qui a une intelligence supérieure, mais qui aurait bien besoin de soins psys, comme quoi... (non là je ne parle pas de Delon!!!)

Ah oui: Merci!!!

une des pipelettes, celle du moun

Anonyme a dit…

C'est quand la paella ?
Simon Opera-Bouffe

Anonyme a dit…

Ah ! ces pipelettes... depuis l'affaire DSK y en a partout et ça fait tâche.
C'est vrai la paella ?
Blue Moun

Marc Delon a dit…

Tu vois El Jipe... on leur demande d'apprécier la littérature et quinze posts plus loin, y'a qu'un bol de riz qui pue la moule qui les intéresse... que peina...

Anonyme a dit…

Ca décoiffe tellement le Marc cette histoire de paella qu'il écrit peina au lieu de pena !
Peina, c'est le grand peigne que les belles espagnoles mettent dans leurs beaux cheveux lors des belles ferias.
Pena c'est ce que le Marc nous ferait s'il zapait la paella.
A bon entendeur bien coiffé salut.
La moule libre

Anonyme a dit…

Monsieur El Jipe appréciera votre "remate" élégamment étudié sur le bol de riz et l'odeur marine ...
Et si sa littérature peut être appréciée ou gentiment critiquée, son odeur sera bien au-dessus de votre fine analyse culinaire ... que lastima ....
Oubliette O'Fonducouloir

Marc Delon a dit…

Et c'est dommage parce que Adeline, ma femme de ménage (en tout bien tout honneur, jamais agressée, juré, craché, main sur le coeur) est de Valencia et je suis à ses ordres quand elle nous la fait : je suis au feu de bois ( oui parce que chez moi c'est très chic on ne la fait qu'au feu de bois )et au rapport :
Mâaaaarrrrrk, allez me chercher ça, vite, Mâaaaarrrk, les oignons ? Au frigo, encore ? Vite ! Les gambas , je vous avais dit de les sortir avant !!! etc Y'a un truc qui va pas : c'est moi qui l'emploie mais je suis son esclave... Faut dire que face à une Espagnole affairée et aux commandes, y'a plus qu'à obéir... tiens ça pourrait faire un petit post typico pue la moule de San Féliu de Guixols

Quoi maja Lola ? Qu'est-ce qu'il y a encore ?

Maja Lola a dit…

ého ! Du calme ! La Maja Lola n'a pas bougé une oreille si tu remarques ...Mais puisque tu la cites elle va à la pique.
Ce n'est pas parce que ta charmante employée espagnole (attendons le résultat de l'enquête : tu as un bon avocat j'espère ?) te malmène aux commandes paëllesques que tu dois t'énerver.
Tout doux, bichillo. Tes moules puantes sont certainement celles que tu as oubliées au fond de ton frigo ou que tu n'as pas pris soin d'acheter chez un bon écailler aux halles. Pas celles qui se vautrent de plaisir sur le riz doré d'une bonne paëlla. Olé.
Je mets le rosé au frais ?

El Jipe a dit…

Paëlla ou pas, merci encore pour vos remarques sur la nouvelle. Mais tout de même, au bout du compte, si on me demande mon avis ; Plus "Paëlla" que "Ou pas." Amitiés taurines.

Marc Delon a dit…

'tain mais c'est pas possible, vous pensez qu'à bouffer ! ;-)

Les moules sont puantes, les gambas avariées, le poulet aux hormones, le lapin aux antibiotiques, les calamars recongelés, le riz génétiquement modifié, Adeline redoutable, le vin trop chaud et le ticket d'entrée est à 50 euros : allez, on s'inscrit...

Non seulement c'est moi qui bosse sur ce blog mais en plus faut que je vous invite ? Non... j'ai une meilleure idée : que chacun d'entre vous m'invite...
Les deux pipelettes sont à jour, elles...

Anonyme a dit…

Bof la nouvelle est un peu plate, on sait dès le début que le type n'est pas dans une arène, rêve onirique, création subliminale ???
Personnellement je n'aurais pas voté pour...
Que monsieur Elixirman parte au Portugal pour aider, c'est vrai ça il tchatche pire que les pipelettes...MAIS POUR AGIR ???
Pour la Paella on peut s'en passer surtout si c'est vers l'île de beauté ou la côte d'Azur...ou alors à Céret peut être

Anonyme a dit…

Oui, voilà, viens au Moun, les cartels ne te changeront pas trop de ceux de Nîmes!

isa