C'est toujours rentable le coup du vieux ponton de bois vermoulu qui tend désespérément ses planches disjointes vers le plouf du rien... Ça plait, c'est comme ça, comme une belle inutilité agréable à regarder. Parce qu'au bout du ponton, vu qu'il n'y a rien, c'est l'imagination qui s'envole. Alors tu reçois des mails privés - trois ou quatre, que chacun s'étant reconnu ne se sente pas visé à lui/elle tout seul...- qui te disent que c'est bô. Pourquoi en privé ? Parce qu'il y a tellement de "convenu" dans une telle image, que l'on se sent peut-être si conventionnel à aimer ça... Et fuse même le pire des compliments qu'un photographe puisse entendre, le fameux : << on dirait un tableau >> y'a pire avec la carte postale, remarquez... Espèce de peintre raté, et de photographe convenu, va...
18 commentaires:
Moi c'est la photo du jour qui me fascine. Par incompétence je ne dis rien de ses qualités techniques. Mais comment ne pas s’installer sur ce vieux ponton vermoulu qui attend, on ne sait quoi, et respirer l' odeur saumâtre qui mont des galets en fixant les couleurs de l'eau au soleil de l’après-midi. On s’interroge encore banalement (si la modestie de Marc ne devait en souffrir !!!), « le photographe est-il un artiste » ? Gina
eh voilà, tombée dans le piège du vieux ponton ! Sinon vous avez tout faux : il n'y avait pas d'odeur et c'était à huit heures du matin...
La réalité ne m'intéresse pas. C'est ce qu'éveille en moi cette photo et qui explique que je l'aime.
Gina
En revanche, en ce qui concerne mes photos personnelles, la réalité m'importe car je cherche à conserver en mémoire ce que j'ai fait et aimé. Voilà pourquoi je garde ce qu'un photographe appellerait "des horreurs. Et Maja Lola n'est pas là pour me défendre !
Gina
j'ai aussi une belle correction "d'horreurs" sur mon disque externe. je ne me résouds pas à les détruire; pour la raison que vous indiquez.
pour le reste il y a une différence entre "faire de la photo" et être photographe. ma fille journaliste parle "d'eil". elle dit aussi que mathilde "a l'oeil", à la différence de moi.
et c'est vrai que ce n'est même pas une question d'appareil.
Et pourquoi n’est-ce pas un compliment « on dirait un tableau » ? Cela ne signifie-t-il pas que l’œil du photographe a saisi du beau dans un phénomène naturel, que son cerveau a reconstitué, à son insu, souvent, un assemblage harmonieux, de forme de couleurs, une atmosphère qu’on ne peut analyser car trop subjective. « On dirait un tableau » , c’est qu’on est captivé par quelque chose comme quand on appréhende sans réfléchir une belle toile de maître.
Gina
si je comprends bien tu as a fait la balade "sel et nature" en 4x4, la sortie "classique" en petit train c'était trop popu...
Mais suis je bête,tu y est allé pour faire des photos originales!
Pourtant ç'aurait été rigolo les photos des gens du petit train...
isa
c'est en effet tout le problème de l'art. l'immédiateté animale pour celui qui le reçoit, (le duende), puis un appel à ma réflexion, individuelle. l'artiste est "un medium", conscient ou inconscient. l'inconscient me paraît plus intéressant, sinon, on va au système. c'est bien tout le problème de tous les arts, lorsque l'artiste devient "incontournable" quel vilain mot. un artiste est t'il capable de produire 1000 chefs d'oeuvre? personnellement j'en doute.
mais je peux me tromper!
Ce n'est pas que c'est pas un compliment... c'est que c'est la pire injure !
parce que ce sont deux medium de nature différente, parce que si je veux faire un tableau je prends des pinceaux et des tubes, parce qu'il n'y a pas à sous-entendre que la photographie serait inférieure à la peinture et ne l'approcherait que lorsqu'elle est très réussie, parce que ce qui est beau n'est souvent pas photogénique, parce qu'une photo peut-être bonne en représentant de la laideur ou de la banalité, etc...
je ne pense pas avoir dit celà. je considère aussi la photo comme un art. et puis les musiciens les chanteurs les écrivains les danseurs n'utilisent pas des pinceaux. te le dirais je aussi, voyant ces blancs et rouges, je pense aussi à une serviette hygiénique de l'ancien temps qui trempe.
je répondais à Gina, chulo...
Un tableau de serviette hygiénique usagée qui trempe ! Amis poètes...
ben oui!
ha ha ha, c'est bien la meilleure depuis longtemps sur ce blog.
C'est ce que l'on doit appeler de l'art brut.
Alors celui là, il est brut de décoffrage!
C'est pas beau Marco, tu aurais du utilser ton droit de retrait sur ce post.
je savais bien qu'il était "Chellou" celui-là ...
Marc, chez l’artiste quel qu’il soit, musicien, écrivain, poète, peintre, comme chez le photographe d’art, il y a une technique à connaître : tous les créateurs ont besoin d’apprentissage et de travail pour transmettre à d’autres leurs émotions esthétiques. Mais inversement les apprentissages ne donnent pas du talent. Hélas ! ou tant mieux !
Le talent, c’est le don, le duende dont parle Chulo, fait d’une espèce de sensibilité, de subjectivité, de particularités mentales innées et mystérieuses qu’on ne peut que fort mal analyser. On n’en voit que le résultat qui, en plus, n’atteint pas forcément à l’universalité ! La preuve, les discussions intéressantes dans les commentaires du moment.
Et le Beau, Marc, peut être fabriqué avec du laid, j’en conviens. Baudelaire a bien écrit un beau poème Une Charogne, d’autres célèbrent des ruines, des pièces de boucherie, ou des ossements, ou des femmes laides, décharnées ou obèses ou de vieux pontons sur une eau saumâtre!!!
Quant à ce rassemblement de flamants roses, c’est un beau désordre de taches de plus en plus précises et grandissantes en formes et en couleurs. Moi, j’aime.
Gina
et quand on est laid vous croyez qu'il ne faut pas du talent pour suggérer soudain à une femme de vous trouver beau ?
le plus dur c'est quand on est con... ou fla... alors là, c'est dur...
mais personne la voit la guillotine, dans cette photo?
isa
ou alors flo, ou co...ou héli... mais là non seulement c'est dur mais c'est énorme,limite obèse.
isa
Isa, en regardant bien, je pense que s'aventurer sur ce ponton serait risqué.
Marc, si, il faut du talent pour plaire en dépit de tout ; on s'y emploie toute sa vie si bien qu'à force de chasser le naturel, il ne revient même plus au galop, on l'a perdu !
G
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