En tauromachie, les organes virils font partie du contexte. On s’y réfère souvent et que ce soit dans la littérature ou le langage courant, les "cojones" ou les "cojonudos" fleurissent. Et l’on sait chez les revisteros – mais à l’oral – ce que toréer en « mettant ses couilles sur le grill » veut dire. Même Curro Caro asséna soudain devant la France entière à une Mireille Dumas médusée que, pour toréer, il fallait avoir de "grausses couyes" avé le même assent languedocien, bien gras et traînant d'Alexandra Rosenfeld qui a l'avantage sur Caro d'avoir de plus jolies jambes. Elle venait de lui demander de quelle qualité prépondérante selon lui, il fallait faire montre pour devenir torero... c'est là qu'il les lui a balancé... Elle poussa un petit cri, tressaillit sur sa chaise, avant de maîtriser gênée, sa déglutition dans un rire emprunté. Un grand moment télévisuel. Il est sûr qu’après une telle affirmation la transition est difficile. Mais, la frange gitane du toreo est-elle la plus à même de disserter sur le courage ? mmm ? On ne l’en blâme pas, notez bien, car sa susceptibilité à la chose crée parfois de sublimes délicatesses dans cet art labyrinthique d'entrevoir la lumière. Quelques femmes sont venues altérer le mythe en toréant aussi, sans vraiment convaincre ou durer - simple constatation - prouvant au passage que les molécules du courage ne sont pas exclusivement hébergées dans les gonades. Preuve vaine et pas forcément grâcieuse, on était déjà persuadé qu'elles étaient courageuses avant qu'elles toréent. J'ai vu l'héroïque Miurada de Béziers en 1983 qui blessa les trois toreros présents, Milian, Mendes et Nimeno II. On avait peur jusque sur les gradins. Je ne retrouve plus la photo de Richard Milian entrant à matar l'appareil génital à l'air. Cela n'avait pas l'air de le déconcentrer, sa virilité découverte face au public proche, il se prépara longuement. Sur les gradins personne n'esquissait le moindre sourire, tout le monde était en haleine avec lui, les peones dans les starting-blocks, les compagnons toreros et l'équipe médicale aussi. Je n'ai d'ailleurs pas d'autre souvenir où la solidarité entre les toreros d'une course fut si grande et belle. A ce moment-là, quand il s'élança, couilles au vent, l'enjeu était réel. On espérait juste qu'il n'allait pas trépasser sous nos yeux. Sur la photo ? Heureusement un peu floue, l'émotion sans doute, j'ai recadré pour ne donner aucun indice, j'ai enlevé la tête du torero car... Oui...vous avez bien vu... Il faut dire que placés où ils sont, les testicules comme l'artère fémorale, sont la cible naturelle des cornes. Remarquez, d'un Krach boursier aussi, on peut mourir, si on ne suit pas le conseil prêté par Charlie Hebdo à feue soeur Emmanuelle pour se sortir de la crise mondiale : « Tous au paradis fiscal !!! » Non, parce que si on commence à parler de mort qui rôde, il faut bien dédramatiser un peu, vous êtes d'accord.
On n'est vraiment pas obligé de cliquer sur la photo...
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