lundi 13 octobre 2008

NAISSANCE D'UN BLOG

Autrefois, au temps où l'euro était encore en gestation, quand la sage-femme observait la dilatation du col, elle avait pour décrire les stades de cet espèce de diaphragme photographique en attente de petit oiseau, des termes bien codifiés : un franc, cinq francs, petite pomme et grosse pomme. Et puis venait l'accouchement. Eh bien vous êtes le calot sur la tête et la blouse sur le ventre dans l'écartèlement mac et pc, face à la naissance de mon blog ! Le papa c'est moi, Marc Delon. Et c'est, je vous l'assure, par une sorte d'opération du Saint-Esprit que je le conçois parce que le PC et moi, nous ne sommes pas vraiment les deux doigts de la main mais plutôt deux logiques dissemblables et têtues...
Bien qu'il y ait pour l'instant devant l'heureux évènement de cette page, autant de monde que sur les gradins de l'arène ci-dessus, je me dois d'en cerner la motivation. J'ai trois passions principales : les photos, les mots et les toros. Cinq ''O'' en trois mots, vite un divan de psy, je dois aimer le cercle, celui des ruedos, les courbes du toreo, la volupté d'un texte qui boucle la boucle, le giron des femmes où pousse la vie, le ventre d'une passe, l'arrondi des bouches qui s'étonnent, l'éclosion du regard des nourrissons. J'aime le cercle du soleil qui rend si tributaire de lumière tous les méditerranéens même s'ils savent mieux que personne s'abriter dans l'ellipse de l'ombre. J'aime cette lumière intérieure qu'allume le mystère des toros bravos, que joue la musique des bons textes et l'interpellation des photographies. C'est ce qui me conduit aujourd'hui à rejoindre la blogosphère seule à offrir le libre accès public et l'alléchante faculté de la conjugaison des trois. Une sorte de prisme, de trichromie fondamentale par lesquels percevoir le relief de la vie qui me plait. La décision n'est pas si simple à prendre : comment ne pas rejoindre le monton des bloggeurs pour qui "parlez-moi de moi, y'a que ça qui m'intéresse" est plus ou moins la seule justification, avec le "je" de l'écriture engagée et sincère ?
Comment trouver une place entre cet écrivain soit-disant incomprise pestant jour après jour contre les agents littéraires et les éditeurs qui la refusent, signant ses billets par la posologie des anti-dépresseurs ingurgités (aujourd'hui un AD et 1/2) et ceux qui ont réellement une compétence ou un talent avéré ? Il est modeste de se poser publiquement la question et... prétentieux de n'y pas céder ! Des ''O'' ne se cacheraient-ils pas aussi dans l'embounigue, le nombril si vous préférez, l'ego quoi, qui finalement s'arrange avec la notion de plaisir, rarement barré par l'éthique, réalisant toujours ce qui est le mieux pour lui ? (hors personnes irréprochables dont je ne fais bien sûr pas partie) Ma mère m'a toujours inculqué l'idée qu'offrir était plus jouissif que recevoir. Elle aura réussi à me contaminer, emballer un cadeau m'excite bien plus que déballer celui qui m'est offert. (Oh ? ben tiens je ne suis pas si mauvais...) Mais en l'occurrence, déclarer entreprendre ce blog par plaisir, serait aussi court et vulgaire que serait prétentieuse la suggestion qu'il pourrait en donner... Donc, au final, que déclarer comme postulat de base ? Pour moi l'intérêt est évident : saisir toutes les occasions d'écrire, donner mes textes à lire et mes photos à voir après des années de pratique solitaire, est une confrontation à laquelle j'aspire naturellement surtout par les retours, les rencontres et les participations que cela sous-tend. Participations désirées et acceptées pourvu qu'elles me plaisent, sur un seul critère quasi arbitraire : qu'elles touchent ma sensibilité ( C'est fou le pouvoir que me promet déjà ce blog...)
Pour ceux qui ne sont pas amputés de leur index, s'annonce désormais une nouvelle question existentielle à résoudre : sur mon blog, cliquer ou ne pas cliquer ? Cela ne devrait pas trop provoquer d'insomnies. Ce blog, j'aurais pu l'intituler "RESENAS" si je n'avais pas craint de trop le connoter ''tauromachie'' d'une langue qu'en outre je ne possède pas. Des toros y apparaîtront souvent puisque tel est mon goût mais ne feront pas de ce blog la spécialité exclusive. "TOUS COMPTES RENDUS" aurait pu me plaire aussi, mais n'évoquait en rien le contenu sur lequel donner son sentiment. Car il s'agit bien de ça, donner son sentiment, à propos d'un film, d'un livre, d'une corrida, d'un bon repas, d'une discussion agréable, de ce qui m'aura ou vous aura fait vibrer. Le "BLOG A DELON VIENT NOUS SERVIR A VOIR" était envisageable aussi, mais le côté jeu de mots à deux balles d'un temps que les moins de cinquante ans n'ont jamais entendu chanter... poussif, non, pour le ouèbe ? Et puis vous savez comment sont les gens : quel egotique celui-là, etc...

Ce bébé mesdames et messieurs, dont la plaisante particularité oblige à revenir sans cesse à la gymnastique de sa conception, s'appelle donc :


DES PHOTOS, DES MOTS et DES TOROS !


Là... vous venez d'en apercevoir la tête... Des photos, des mots et des toros, je sais, n'est pas un trés bon titre et a priori ça fait beaucoup...maaais...n'aurait-on pas plus tourné en rond si ma passion s'était épanouie dans les motos, les tombolos et les roploplos ? mmm ?







10 commentaires:

Anonyme a dit…

Bienvenue au bébé et félicitations au papa !
Certes, au début, un bébé c'est pas rigolo, ça bave, ça se souille, ça mouille, ça gargouille, c'est rien qu'un tube digestif. Alors il faudra le nourrir : toujours la logique du O qui se vide et se remplit. Et on pourra le nourrir au pitchoun ? On pourra lui raconter des histoires ?
Que le papa se blinde de philosophie et de patience envers ceux qui vont venir mater le pequelet ! Tous ces vieux cuits et recuits à la baston de dizaines de blogs, tous ces mateurs matois qui vont se pencher sur la poussette pour examiner le petit, et même tous ces naïfs aux gestes maladroits qui risquent de nous l'escaner !
Nous t'aiderons Marc !
Viva !
Bien cordialement
La garrigue

Anonyme a dit…

Bonjour et bravo pour ton blog, je te fais confiance pour que celui-ci ne soit pas un de plus sur la corrida et qu'il se perde, comme tant d'autres dans la nébuleuse Internet. J'ai souvent eu le plaisir de te lire par le biais de tes bouquins "sentiments d'aficionado" ou dans le forum aficion, j'espère que ce blog sera le reflet de tes humeurs.
Suerte
Raymond "el de Almeria"

Anonyme a dit…

Salut Marc.
Il est vrai que l'autre liste se mourant, pour ceux qui te connaissent (même sans te fréquenter), ton irrépressible besoin d'écriture, d'échange, voire de joutes orales ou épistolaires, devaient FORCEMENT trouver un exutoire.

Bien que tu n'aies pas besoin d'encouragements : Vas-y, balance nous tes textes, tes états d'âmes, tes mots doux et aigres, même si cela devait être teintée d'une mauvaise foi tellement spontanée qu'elle est par avance excusée.

Jeff (El Rojo, no El Inglés)

Marc Delon a dit…

Merci à ceux qui m'ont écrit ici ou en privé pour m'encourager : c'est toujours sympa dans ce monde de brute un peu d'affection...

Anonyme a dit…

ce qui m'a le plus plu ,c'est la tranche de vie nimoise,on rigole mais on ne sait pas comment on sera au même âge !Les photos sont trés belles et les textes trés longs et denses,un blog voilà une belle occupation,surtout par temps de pluie!

Anonyme a dit…

"J'aime le cercle du soleil qui rend si tributaire de lumière tous les méditerranéens même s'ils savent mieux que personne s'abriter dans l'ellipse de l'ombre"
ole ! comment se jouer du topique et le renouveler tout en lui gardant sa vérité.
longue vie à des roploplos,des photomotos et des torobolos.

ludo

velonero a dit…

J'ai beaucoup de plaisir à te lire dans Toros (mais trop rarement ces derniers temps).
Bienvenue sur la planète Blog.

Anonyme a dit…

Heureuse de te retrouver Marc , et de te lire .. Sois certain que je viendrai régulièrement faire un petit tour sur ton blog, histoire de suivre ton évolution photo et de me régaler de ta poésie et tes délires . Génial en tous cas l'idée de tout balancer sur la toile .. Ta fidèle admiratrice !!

Marc Delon a dit…

euh.... oui...merci... mais c'est qui ma fidèle admiratrice ?

Marc Delon a dit…

Si elle vient d'un pays de vaches laitières, de chocolat, de secret bancaire, de drapeaux et d'horlogerie, que cette fidèle admiratrice sache que je suis particulièrement sensible à son gentil commentaire...