jeudi 29 avril 2010

Un peu de médecine...

José Tomas absent des ruedos les sept prochains mois ? Les sept prochaines années, peut-être, nous ne savons rien de l'impact de cette blessure sur son psychisme. Mais pourquoi ne serait-il pas entre les cornes dans sept semaines alors qu'il courra, jouera au football avec les gamins d'Estepona ? Fonctionnellement, il pourrait.
Mais cette réparation vasculaire a vraisemblablement causé des dégâts tels que des prothèses artérielles et veineuses ont été nécessaires. Et ces tronçons de tuyauterie artificielle, tant qu'ils ne sont pas revitalisés naturellement par la constitution d'une tunique interne, présentent des risques d'apparition de caillots avec les conséquences gravissimes que l'on sait en cas d'embolie. Donc le patient est placé sous anticoagulants. Et qu'arriverait-il, sous anticoagulants en cas de nouvelle blessure hémorragique, mmm ? Voilà, vous avec compris pourquoi les revendeurs de billets au marché noir s'arrachent les cheveux....
Je voulais écrire quelque chose sur ce que m'inspirait cette blessure, José Tomas, sa future absence, l'attente et la frustration suscitée et puis j'ai lu le papier d'André Viard. Et je me suis dit que ce n'était plus la peine. Si on ne peut recommander ses éditos tous les jours - déjà parce qu'on ne le lit pas si souvent - quand il touche juste, pourquoi pas. Son "Esthétique de l'Effroi" est parfois trop ampoulé à mon goût, mais j'ai trouvé très juste le sens profond, en tout cas la traduction juste de ce que Tomas m'inspire quand il torée. Donc merci dédé (putain on aura tout lu...). C'est là :
http://www.terrestaurines.com/forum/actus/01-04-10/26-04-102.php
Ah bon ? 'l'aviez d'ja lu ? Bon... Et alors ? ça vous avait plu ?

17 commentaires:

el chulo a dit…

moi ça ne m'a rien exprimé, sinon que depuis quelque temps, dede fait profil bas, plus de pub pp, quelques hommages aux castes infumables. on peut supposer que ses soi disants suiveurs et affidés lui ont demandé de mettre la pédale douce.
ce que je sais pour l'avoir vu par exemple chez ostos et le béni des dieux curro vasquez, c'est que le corps a une mémoire, et que la tête ne le soumet pas toujours.
reste bien sûr que derriére tout celà il y a une telle logique libérale, que tout est possible, au nom que les toreros seraient des êtres d'exception, ce qu'ils croient souvent.
quant à moi, pour l'avoir vue revue re revue je ne comprends pas ce qui s'est passé. peut être un coup de vent, (pourquoi ce remate devant le toro? réflexe de protection?), ou un extrano, dont tous les toros sont capables.
j'espère que tomas est le type bien que je suppose qu'il est, et qu'il réfléchira bien avant de foutre ses fémorales devant.
dede quant à lui déplore maintenant ce qu'il a toujours vanté, la nécessaire soumission aux figuras.

Bernard a dit…

Marc - et Chulo,

Je suis allé lire DD (!), et je crois qu'il dit l'essentiel lorsqu'il écrit : "José Tomas effraie"!... Ce registre-là s'appelle "tremendisme" me semble-t-il, et il est tout sauf esthétique (DD titrant son édito "L'esthétique de l'effroi"!). Il est même antinomique à toute esthétique - et par là à toute prétention artistique, parce que l'art, d'une façon ou d'une autre, est toujours une médiation - une mise à distance. Alors qu'avec cette mise en effroi, on serait plutôt dans une forme de pornographie - au sens où dans la pornographie n'existe aucune médiation... Et s'il est possible, je m'autoriserai ici très directement de l'avis de José BERGAMIN: "La trouble émotion physique que peut donner le risque mortel encouru par le torero d'être pris par le toro, et qu'il exploite en le provoquant délibérément pour se faire applaudir du public, est une sorte de pornographie de la mort qui dévie et nie le jeu vivant, l'art de toréer" (in "La solitude sonore du toreo", Verdier poche 2008 - page 31)

Abrazo - Bernard

el chulo a dit…

et faut lire les trois scenarios del dede qui tout simplement rassure les organisateurs inquiets:c'est bon, dans 2 mois le type revient!
boxer, philosophe, peintre, juriste, sculpteur, matador de toros, universitaire distingué, (comme wolff, mais surement un peu mieux), taurino taurineando,admirateur du pp, propagandiste de la casa, adulateur des pensée putrides de mundotoro, ah, j'oubliais, journaliste, photographe, charmeur de sénateurs, dompteur de catalans, maintenant docteur es medecine.

incorrigible et lamentable! mesdames, messieurs achetez des abonos, IL SERA LA!

el chulo a dit…

bien sur, ami bernard!

sauf que je pense que tomas qui est un type intelligent, avait renoncé à cette prétention de faire la même faena improbable devant n'importe quelle sorte de toro, qui est la marque du vrai tremedisme.

là, on commence à chipoter sur la gravité de la blessure, et on sait ce que le retour prématuré a donné avec le malheureux fundi.

en tous cas, ami, un tres fuerte abrazo de dax.

Marc Delon a dit…

je ne partage pas ton avis bernard. Rien de plus vulgaire en effet que le "regardez comme je n'ai pas peur" ego et reins cambrés, menton fier à la Loré et regard perdu dans le public à la Padilla... Je l'ai dénoncé souvent, Bergamin à l'appui, aussi.
Tomas lui, vu qu'il est intelligent, n'est pas ce tremendiste-là. Il ne propose pas un grand spectacle censé faire frissonner le public en lui décochant ces messages au premier degré. Non, lui c'est presque le contraire : pas de simagrées, économie de moyens, sobriété, profondeur, introversion, il est dans sa bulle et se fout bien de faire réagir le public. Il dit sa messe, propose sa liturgie et c'est alors que nous communions avec lui. Il ne brandit pas ce que décrit Viard, il nous le suggère, c'est nous qui l'éprouvons.
C'est pour ça que "l'Esthétique de l'Effroi" est un bon titre, un oxymore, une expression contradictoire qui éveille la curiosité, stimule et appelle à la lecture.
je ne parle que pour moi, toutefois, évidemment...

Anonyme a dit…

Dédé il écrit : "S'il nous permet ainsi de régresser au sens noble du terme,"...

C'est quoi le sens noble de la régression ?

Qu'on m'explique...

Marc Delon a dit…

se départir de toutes les scories, effectismes, afférences de toutes sortes, parasitage du paraitre et recoller enfin et d'un coup à sa condition de mortel vulnérable tiens, pardi ! Ce pouvoir étrange de te connecter à l'essentiel en ravalant toute autre considération au rang de bullshits ! Non ?

el chulo a dit…

terme psychiatrique très utilisé en psychanalise.
aux nombreux titres de dede, il faut certainement ajouter "psychanaliste".
la régression peut effectivement signifier un "travail" qui n'a rien de péjoratif lorsqu'il s'agit de revenir à certaines sources ou aux sources.
ceci dit, je ne pense pas que celà ait quoique ce soit à voir avec le débat, mais nous sommes habitués.

el chulo a dit…

bullshits?

Bernard a dit…

Marc,

Il est vrai que, chez l'aficionado, la tauromachie est en ceci une auberge espagnole (!) que chacun y amène... ce qu'il vient y chercher! Je m'en tiendrai donc, pour ne pas compliquer les choses, à ceci que les postures tomasiennes - que tu décris comme "être dans sa bulle" ou "dire sa messe" - ne me disent rien à moi (et que, sans le moindre esprit polémique et encore moins à ton endroit, je ne vois pas en quoi l'ascétisme à la Tomas vaudrait mieux - sauf à y mettre une intentionalité a priori positive - que l'estrambor vulgaire à la Padilla!)

Reste l'inconnue de base de l'équation: "Si no hay toro..."

Bien à toi, et merci pour tes récentes et si belles minéralités sahariennes - Bernard

Marc Delon a dit…

Bullshits, bullshits... littéralement "merdes de toros" ,non ? Qu'on traduit par "conneries" soit ici "quantité négligeable" mais comme il y avait "Bull" ça m'a plu !

Si je traduis mal l'anglais, que Gina accoure ! (she is a specialist of the Shakespeare langage... she pratice very often... she goe's soon in Tijuana to see exotics corridas... i'm joking )

Bernard on peut polémiquer avec moi, j'adore... au contraire, oui alors ascétique, taiseux, stoïque, ça vaut mieux pour me faire courir le pelizco sur la peau. Apparemment je ne suis pas le seul !
Te gusta Padilla ? Moi je le respecte infiniment, il s'envoie de ces tios... et il pèse sur eux, lui ! Mais il me fais rire, il m'insupporte, me gonfle. Geulard, vulgaire, possédé... vire le piquero, pique à sa place (très bien d'ailleurs...) je le suspecte de marcher à la coke... ou alors il est fou. mais c'est bien qu'il existe, plus je le vois plus je trouve Tomas extraordinaire. C'est un parfait contrepoint en terme de style. Et comme il faut avoir connu beaucoup de bruit pour apprécier le silence...

Anonyme a dit…

se départir de toutes les scories, effectismes, afférences de toutes sortes, parasitage du paraitre et recoller enfin et d'un coup à sa condition de mortel vulnérable tiens, pardi ! Ce pouvoir étrange de te connecter à l'essentiel ...

Ce charabia aurait plutôt à voir avec la notion de minimalisme, d'épure, une évolution au contraire et certainement pas de régression....

C'est bien de se regarder écrire, encore faut-il que ça veuille dire quelque chose...

Bernard a dit…

Marc,

No me gusta Padilla! (j'ai rassemblé là tout ce que je sais d'espagnol pour te répondre "a gusto" de ta question)... Et tant pis pour moi de m'être emberlificoté dans mes propres mots: nous qui sommes de l'Est du Sud, "estrambor" ça nous parle - mais là mon second degré m'est revenu dans la figure!... En fait - et humainement, Padilla je le supporte plus depuis que - et je tiens ça d'un membre de l'ADAC - le jour de la gravissime blessure d'Espla à Céret, pendant que les médecins tentaient de le "stabiliser" dans le tunnel - et que nous le pensions mort, l'affreux Padilla tentait de renégocier son contrat - au motif qu'il y avait du vent!... Depuis ce jour-là, je me suis tranquillement fixé de ne plus assister à aucune corrida où figurerait au cartel le sus-nommé Padilla (et j'insiste sur le "tranquillement")...

Quant au style "ascétique, taiseux, stoïque" j'y préférais El Viti... Bon, d'accord, ça me (nous?) rajeunit pas, mais j'assume...

Abrazo - Bernard

Marc Delon a dit…

Cher anonyme inamical (pourquoi pas, je ne tiens pas à être aimé de tout le monde...)je suis bien content d'être ainsi stimulé, ça faisait longtemps qu'on me foutait une paix royale et je m'emmerdais un peu avec les gentils commentaires de Gina (pardon Gina...).
Ce n'est pas de ma responsabilité si "régression" a été le mot choisi par l'auteur de cet article ni si une demande d'explication de votre part à soudain déchiré l'air.
je n'avais pas capté tout de suite qu'elle était cynique et déjà persuadée qu'elle ne voulait rien dire. J'y ai répondu au boulot, avec ce que j'avais entendu moi, et donc avec mon charabia onanique - j'ai bien compris et c'est bien vu : les mots, à leur emploi, y la masturbation tambien, donnent du plaisir. Alors se mastuber le cerveau, premier organe sexuel, avec les mots, quel bonheur ! Je sais, j'ai de la chance. C'est pas grave, vu que rien n'oblige à me lire.
Que ça ne veuille rien dire pour vous est possible et ne m'empêchera pas de m'endormir ce soir, d'autant que ce qui par contre en dit long sur vous, c'est que vous ne vouliez pas décliner votre identité à la fin de vos messages. C'est un tort, plutôt que de me détester comme maintenant vous vous seriez rendu compte qu'il n'y a rien de grave à jouter verbalement.
Quant à la question de fond, sémantique, oui je trouve aussi que l'épure peut être un stade ultime d'une évolution mais cela décrirait alors plutôt le style de son toreo, alors que le parti pris de Viard était d'expliquer l'écho que provoquait ce toreo chez le spectateur, si j'ai bien compris.
Et là, effectivement, je trouve que ce toreo sans concessions, engagé et millimétrique ne convoque plus que les enjeux de base : vivre ou mourir ; extase sublime d'une arène qui chavire ou angoisse et cruauté de la blessure mortelle.
Mais bon, personne n'a dit que cela devait inspirer ça à tout le monde. Pour moi ça le fait, vous pouvez éprouver tout à fait autre chose.
je crois d'ailleurs que l'an passé après Madrid, des voix se sont élevées pour dire que le toreo ça n'était pas ça, ça ne devait pas être quasi suicidaire mais au contraire la démonstration d'une maîtrise. C'est pas faux non plus mais là encore c'est du style qu'on parle pas du ressenti provoqué. Il n'y a guère que quelques revisteros bien connus pour s'arrêter à la technique. Je suis sûr que l'histoire de la tauromachie retiendra une dimension plus universelle à l'impact sur les esprits du toreo de José Tomas !

Marc Delon a dit…

Ah oui Bernard je comprends mieux... et je connaissais l'anecdote ventée.
El Viti torero impressionnant : humble,courageux et authentique dont Magnan disait qu'il "s'attachait à la plénitude dans la sobriété"
le tout avec des adversaires bien coriaces !

el chulo a dit…

voilà!

gin(eta) doit bien avoir une idée non?

Marc Delon a dit…

Chuloooo... pas vilain avec Gina, hein ! ;-)