lundi 27 octobre 2008

UN DIMANCHE EN CAMARGUE

Hokkaïdo, Japon. Il neige. Tout est immobile, immaculé. Givrés, les branches et les troncs. Gelés, les sources et les ruisseaux. Au centre, glacées, des grues du Japon, immenses échassiers blancs, s'ébrouent. On ne distingue que le bec, l'oeil, l'extrémité des ailes, noires. Autour, de gros flocons donnent une touche pointilliste à la photographie. Elle inspire le froid, le calme, l'harmonie, la lenteur, la délicatesse et la fragilité de la vie. Hier, voyant ces aigrettes, j'ai à nouveau songé à cette photo, elle m'a inspiré cette modeste version méditerranéene. Je suis resté deux heures à les observer festoyer dans ce marais poissonneux. Derrière, au loin, des masses sombres glissaient dans les roseaux...
L'aigrette est gracile, le toro massif. Elle est aussi blanche que le toro est noir, elle est à plumes et lui à poils, se dresse sur deux pattes quand il en déplace quatre, se pare d'une pointe aiguë quand il en émousse deux, fuyante à votre approche, lui belliqueux. Elle ne mange pas d'herbe pas plus que lui du poisson, bref s'il est deux créatures qui n'ont rien de commun... Allez donc comprendre pourquoi le peuple de l'arène secoue frénétiquement des aigrettes molles pour exiger les oreilles velues d'un toro à peine couché si ce n'est pour que de son dernier regard il emporte le battement d'aile des voiliers blancs de son pays natal.




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1 commentaire:

Anonyme a dit…

C’est la douceur de l’ensemble qui séduit, les couleurs, les formes blanches sur ces bleu clair, et ce jaune brun qui l’éveille, puis les touches d’encre de Chine comme sur des estampes japonaises, les taches ou les traits de plume qui se suspendent sur ce bleu ou s’accrochent – comme on voudra -, et la terre qui recouvre le ciel, qui va l’écraser sur la dernière photo pourtant plus floue que les autres avec ses deux chiffons blancs.
Tout est paisible et se laisse longuement contempler.