mercredi 29 avril 2009

CONCOURS d' AFFICHE d' ORTHEZ...

Si j'avais été malin, j'aurais, par ce blog, battu le rappel des sympathisants, je vous aurais encouragés à aller voter pour moi sur le site de la ville d'Orthez qui a mis en ligne ici,
http://www.mairie-orthez.fr/ les trente et une propositions de son concours d'affiches pour illustrer sa journée taurine du 26 juillet. Cliquez sur les projets, ils se succèderont. J'en connais qui l'ont battu sur Facebook, leur rappel, mmm ? En page d'accueil et en cliquant sur le + de la petite fenêtre des taureaux, vous pouvez constater par quelle sorte d'embarras le jury va devoir passer. Voici donc mon "visuel" comme disent les pros, à partir duquel j'ai fait ma proposition pour annoncer la descente des Santa-Coloma en ville d'Orthez...
Les propositions ne sont pas obligatoirement finalisées car la charmante infographiste de la ville (je fayote là, non...?) peut reprendre ou créer la présentation, notamment des caractères qui doivent y figurer et, de sa très chaleureuse voix, (ouais, sûrement... elle fait partie du jury !) annoncer une gentille modification. (Même que son prénom rime avec... belle... c'est fou non ?) Dans tous les cas, les photographes auront apprécié l'initiative d'être pris en compte pour ce concours : ce n'est pas si fréquent. Je vous dis la vérité ? Ben, moi, il n'est pas sûr que je voterais pour la mienne... (pas grave, si ce blog a gagné une lectrice ;-)

Le Nu

GLAVIANO
je trouve ici le blog très créatif d'une Adrianna Glaviano : http://adriannaglaviano.blogspot.com/ mais je ne sais pas s'il s'agit du même auteur... (plus tard.... : ) Renseignement pris par Isa notre experte en recherche iconographique, il s'agit de Marco Glaviano et voici donc un deuxième site ici : http://www.photo.fr/portfolios/glaviano/index2.html

lundi 27 avril 2009

VIVRE D' URGENCE !

Les bovins tout fadas s’étaient arrangés pour nous refiler la maladie de Kreutzfeld-Jacob et voici maintenant que du cochon va sortir la maladie du petit oiseau, porc et poulet s'associent pour nous occire un peu mieux. La grippe aviaire n’était pas facile à contracter pourvu que le virus ne mute pas (je mute, tu mutes, mutons-nous ? encore eût-il fallu que vous mutassiez… ou que vous mutâtes itou… j’ai bon ?) en effet, les ‘’H5N1’’, H et N ces capteurs à la surface du virus, n’avaient pas chez l’espèce humaine les prises adaptées pour se brancher aisément. Mais là, ça rigole plus, le porc dont on sait -surtout les femmes- depuis belle lurette, qu’il est éminemment compatible avec l’homme, se combine avec toutes les cochonneries disponibles pour assurer la pleine et entière compatibilité. Le Helouf c’est impur, Mahomet avait raison, pourtant pas quand on le mange. Nous sommes donc en sursis de façon plus évidente et je voulais simplement rappeler que nous n’avons qu’une vie (unicitude) et l’angoisse existentielle afférente (finitude) à gérer : si on récapitule, nous pouvons mourir d’amour –de neurasthénie à ne pas le faire- (languitude) ou de le faire sans capeline latex (négligitude). Mourir de bonne chère –cholestérol, athérome, cardiopathie- (bouffitude) et maintenant fauchés en pleine santé par le mutant por cerdo y pollo ! Ca commence à faire beaucoup, non ? (certitude…) Mais le politique veille : Roseline nous assure que le virus serait aussi bien élevé qu’une catastrophe nucléaire russe et songerait à stopper à nos frontières, (Tcherno-attitude) tandis qu’il se murmure que Ségolène affrète un jet afin d’aller s’excuser auprès des Mexicains du peu de solidarité française où aucun cas ne serait encore signalé. (excusitude-démagogitude-politicitude j’en passe et des plus à l’étude). On rigole, on rigole, mais le bilan de la dernière pandémie relègue une triplette de matadors pourtant pleins de bonne volonté tels que Franco-Mussolini-Hitler à une aimable association d’amateurs empruntés…

La souche dite ‘’espagnole’’ de l’hiver 1918-1919 fait consensus à 60 millions de morts alors que les dernières estimations incluant mieux l’Afrique et l’Asie le porte à 100 millions tout rond !
Il devient donc urgent de vivre intensément, avant de ressembler au Concorde avec ce genre de masque sur le nez : réalisez-vous, entreprenez d’urgence tout ce que vous aviez déjà classé dans ‘’renoncements ordinaires de la vie courante’’, arrêtez de ahaner les prévisions météo à votre voisine croisée jour après jour devant les boites aux lettres, dites-lui enfin que son allure vous transporte, que la salsa de ses boucles brunes sur ses épaules frêles, sa vivacité originale vous enchante, que vous connaissez par cœur la musicalité de ses talons dévalant l’escalier tandis que votre clef peine à trouver la serrure. Dites-lui qu’elle est sublime, que vous adorez monter l’escalier dans le sillage de son parfum, sans essayer d’entrevoir ses jambes parce que vous l’aimez et la respectez déjà (surtout qu’elle est toujours en pantalon…) que vous seriez capable de tuer des toros pour elle, si seulement elle vous le demandait. Retournez chez votre buraliste craquante vous déclarer à elle, au lieu d’acheter cigare sur cigare, à l’unité en plus, vicieux introverti va, pour la voir plus souvent. Pouffez délicieusement toutes les volutes de fumée cubaines arborant la mention ‘’Fumer tue’’ car, je t’emmerde conseil à la noix, je meurs de ce que je veux ! Toréez donc ! Ca a quand même une autre gueule de mourir pénétré de la corne de la passion plutôt que souffreteux au fond de son lit, à cracher son mucus non ? Envisagez la réponse d'outre-tombe que vous pourriez donner enfin ''aux anges'' aux diablotins de l'accueil (oui, car c'est quand même en enfer que vous êtes arrivés) :
- Toi aussi c’est le ‘’H1N1’’ qui t’a emporté, la grippe porcine de poulet, là ?
- Ah, non… moi c’est ‘’Rompecapa’’ un cardeno oscuro d’Escolar Gil qui m’a tué. Et c’est à ma voisine que je l’avais brindé, la brune aux belles boucles à qui j’avais déclaré mon amour la veille et qui m’avait donné la plus belle nuit, les plus belles émotions de ma vie !

vendredi 24 avril 2009

L'EXPO de MONTPELLIER

Si l'Espagne vous tient à coeur, ne ratez pas l'exposition "Hispanique Espagne" qui se déroule jusqu'au 24 Mai au pavillon populaire sur l'esplanade De Gaulle, derrière l'office du tourisme (et en gros sur la place de la Comédie (inratable...!) du mardi au dimanche inclus, de 11H à 18h45. Vous pouvez combiner la visite avec celle de la "Comédie du Livre" assemblée d'écrivains qu'on peut rencontrer les 22, 23 et 24 Mai. Traversez l'allée et le musée FABRE s'offre à vous, pour une coquette somme toutefois... Entre les deux, déjeunez en terrasse, au soleil, parmi plus belles étudiantes de France. Par contre, entrée libre à l'expo photo, pour appréhender la vision de quinze photographes de l'Espagne du 19°S à nos jours.
Saisissant, ce "Nu aux Spectateurs" avec cette femme qui semble s'offrir avec délice, yeux mi-clos, et jouissance aux lèvres, à "l'amitié" d'un public tout en paluches, ce qui devrait plutôt susciter (ou j'idéalise les femmes ?) un calvaire sans nom...
De gauche à droite au premier rang, on reconnait Paul Hermé armant sa dextre, Pierre Dupuy s'apprêtant à toucher au but et Serge Sanchez à la tétée... puis PPDA visage à moitié caché mais déjà caméra en main ! Meuh, nooon messieurs je plaisante... des sosies tout au plus... De toute façon, ne vous inquiétez pas, vos femmes ne naviguent jamais sur le net, elles sont bien trop occupées à la maison. D'Alberto Garcia Alix avec ses contemporains marginaux, en passant par Los Enanos toreros de Benito Roman, jusqu'à la très profonde Cristina Garcia Rodero et la plus esthétique Isabel Munoz, c'est un régal d'emprunter les voies proposées. Celle que suivit Jose Otiz Echague fut de tirer tous ses négatifs par un procédé au charbon Fresson. Cela donne à ses images, une remarquable facture très classique. Je reviendrai vous parler de cette expo.

jeudi 23 avril 2009

QUESTION DE STYLE EN TROIS PHOTOS : ROMAN PEREZ

"clic"
"clic"

"clac"



Ils sont à SEVILLA



Pour voir les paseos de la fête d'avril dans la ville de ferveur et de processions, ils y sont tous allés. En train, en voiture, en avion, à la queue leu leu comme les chenilles urticantes, comme les pénitents, ignorant superbement la crise, celle qui a emmené des tombereaux de vacanciers à la neige, ils sont allés tras los montes et jusqu'aux rives du Guadalquivir, siroter une Cruz Campo entre Maestranza et Tour de l'Or, peut-être à Sol y Sombra de Triana s'ils connaissent la bonne adresse, là où le jamon iberico fond dans la bouche et où les gambitas al ajillo réveilleraient un moribond ; ou encore à la Casa Anselme, ce tablao ouvert et spontané où les clients aussi se lèvent soudain et font le spectacle parce que le flamenco est leur art de vivre.

Comme les mansos, ils sont entrés dans l'arène, tous mes amis ou presque et ce sont eux qui verront les crépuscules bleu marine de la Real Maestranza de Caballeria, qui goûteront aux nuits sans fin. A ces déambulations nocturnes au hasard des ruelles, aux rencontres fortuites avec des personnages improbables ou des tapas diaboliques tapies au fond de bodegas inconnues. Ils m'ont laissé, à Nimes, au travail, ils sont à Sevilla : c'est salaud, non ?

mercredi 22 avril 2009

AREQUIPA PAR GINA


La lecture ne s'aborde pas sans une certaine appréhension vu que le thème se répète chaque année et que passer d'une nouvelle à l'autre n'est pas de se vautrer dans un roman.
Par chance, la variété des registres, la localisation des récits dans des époques plus ou moins lointaines, la maîtrise du sujet et de l'écriture par des auteurs confirmés les rend passionnantes.
Toutes sont porteuses de ce lexique taurin glissé au hasard d'une phrase, espagnol le plus souvent, emprunté aux techniques de la tauromachie, avec des noms de célébrités, hommes ou taureaux, des figures stylistiques évocatrices des grands moments de l'arène, qui en créent la saveur et la singularité.
Les personnages sont souvent en situation de rencontre et de conversation, on se parle, on raconte, on commente des « video », on regarde des affiches et alors surgissent des images d'arènes, d'Espagne, d'Andalousie, de gitans, de flamenco, Nîmes, la Camargue, les Cévennes même, et pourquoi pas du Wyoming avec ses vaches noires et ses chevaux.
Et des histoires taurines de souvenirs glorieux ou malheureux s'enchevêtrent, un parallèle s'établit entre le rêve, ou le cauchemar - les cauchemars sont nombreux dans ce recueil, en début ou en fin de nouvelles ! - et une réalité bien actuelle et difficile, blessure grave, ou licenciement, chômage, reconversion ( voir surtout : Vegas Arenas de M. Jltsch, et Torero, pointure 36 de G. Gruhn..)
La tentation est grande de symboliser la corrida par les affrontements entre humains : par exemple, dans le texte tout en subtilité et humour, Canicule de J. P. Didierlaurent, voici la démarche des VRP-toro « chargé de ses deux mallettes, gesticulant et s'avançant...c'était toujours comme ça. Ils se ruaient tête baissée débordant d'enthousiasme, des mots pleins la bouche... » vers l'acheteur-torero qui n'achetait pas et l' avait épuisé!
Ainsi, tout ce qui résiste est toréé, le gibier, le poisson, même les touristes à la sortie des arènes, par deux escrocs dont on suit les aventures picaresques les plus drôles dans ''Fin de course'' (Nicolas Ancion) jusqu'à leur fuite au galop, l'un d'eux sur fauteuil roulant ! Ou même l'écriture, « les mots, ses toros à lui qu'il tordait sans pitié... considérer le toreo comme une syntaxe, procéder à la lexicalisation des passes, templer le récit par la ponctuation, banderiller d'un phonème... » (Les Haies de cactus, M. Delon).
Le plus souvent c'est par le regard curieux d'un personnage que le récit va transmettre l'idée et l'image de la corrida. Par l'enquête d'une journaliste qui se rend dans "La Maison des Ombres" de G. Flipo, texte sobre et élégant comme le milieu aristocrate où « on ne parlait que de toros », ou alors par les questions d'un enfant naïf que dans ''Mon Oncle, le dimanche'' (de Fr. Garcia) amènera à la corrida, ou par un conte de griots qui en rappelle les grands moments dans ''Les Haies de Cactus'' (M. Delon) alors que la corrida est abolie depuis longtemps dans un monde totalitaire qu'Orwell ne désavouerait pas : interdiction d'en parler mais les curieux se regroupent en cachette pour la connaître jusqu'à ce que la police intervienne pour rompre le charme et alimenter le drame. Chez Céline Robinet les remarques étonnées de Cascabel, la vache, dans "La Première sera la dernière" font surgir les questions et les remarques les plus inédites, soit avec humour soit avec un sérieux d'inspiration psycho-analytique-sociologique (selon que le narrateur est toro ou torero), pas toujours innocentes, et, dirions-nous un peu trop longuement didactiques.
Intéressante aussi, et pleine d'humour et de tendresse, l'arrivée du rancher puritain américain dans ''La Grâce des taureaux'' de Dan O'Brien débarquant de son lointain Wyoming, en France, puis à Nîmes pour récupérer sa fille, étudiante en français, qu'il retrouve « en couple » et le comble, avec un torero « un matador, nom de Dieu. » et qui juge « idiot de vouloir tourmenter un taureau à dessein » dans la corrida, lui, l'habitué des rodeos ! Il s'en retourne prématurément à ses insomnies peuplées de cauchemars taurins. Bullshit la corrida.
Dans les récits d'avant-garde, c'est le contraste entre la vie des personnages et l'actualité qui met le mieux en relief les particularités du spectacle taurin. Dans ''Corrida Transgénique'' De J.C. Lartès, rappelant Houellebecq avec trois toreros, qui reviennent sur terre après leur mort et sont promis à l'immortalité dans un monde où tuer, risquer, s'ennuyer sont formellement interdits. Par chance, la révolution survient et rétablit le risque sans lequel le spectacle n'avait aucun sens... tout comme, dans "Les Haies de Cactus" : après la description d'un monde déshumanisé, alourdi de techniques dans des phrases débordantes de mots scientifiques high-tech. Quand tout est réglementé, sexualité, (« les organes appendus ont subi une atrophie génétique notable , n'est plus couillu qui veut ») procréation, - bien plus perfectionnée que chez Huxley -, alimentation, tabagie, loisirs, quand tout est interdit, que l'humanité est encerclée de haies de cactus comme autrefois les taureaux à présent éradiqués, dans leurs prairies andalouses, seul le mot Corrida est magique par ce qu'il véhicule d'images glorieuses, de plaisirs sensuels, de feria, de fiestas. Vision hardie d'un monde vers lequel on tend, quarante ans après mai 68.
Une seule corrida est décrite dans tout son déroulement : Topographie de l'enfer, d'A. Martin. Avec une précision scrupuleuse, dans un prose poétique parfaite, le narrateur file la métaphore de l'Enfer, focalisant notre regard sur le « il » qui désigne le taureau. dans son désert de sable , son chaudron, cet enfer d'où il franchit douloureusement les cinq cercles parmi des créatures dantesques, jusqu'à sa mort et au-delà. L' univers est surréaliste, l'émotion coupe le souffle, on aurait aimé, jusqu'à la fin...
Que dire du torero ? Sa mort est relatée dans presque toutes les nouvelles dont Faire revenir la Viande de Séverine Gasparini est la plus tragique : le réalisme, la crudité de ce titre, peu engageant, dit le malheur implacable d'une femme qui cuisine alors que le mari vient de périr en toréant. en de courtes phrases qui se répètent, avec force et lenteur, - en attestent les blancs typographiques -, martelant ainsi les obsessions du personnage, le souvenir du passé alternant avec la réalité sanguinolente du présent, la mort du mari, du taureau, l' l'hôpital, l'ambulance, la boucherie, la daube. Est-ce pourquoi ce thème du boucher est récurrent dans les nouvelles de ce recueil ?
Un seul torero est à échelle humaine : Nadège Vidal dans Sparring partners, nouvelle très concise, et alerte s'il en est, crée un torero modeste, qui, lui, ne va pas se plier aux cupides fantasmes d'un père exigeant ou d'un apoderado. Il se contente d'une victoire à sa mesure.
Le torero est ce dieu prestigieux, honoré pour sa virile bravoure et son habileté. Sa rencontre subjugue et influence les jeunes. (Les exemples seraient trop nombreux) : Ricardo Vasquez-Prada dans Le Train de figuras en fait défiler devant son jeune serveur qui veut les « voir de près,» et que le narrateur présente à grands coups d'hyperboles, de noms célèbres. Ils ont de la prestance, de belles voitures, des femmes à gogo, belles, de l'argent et de l'arrogance. Mais parfois, ils descendent de leur piédestal pour devenir des joueurs invétérés, âpres au gain et à l'alcool, dédaigneux des lois... et des mendiants. Et pour le personnage américain du Wyoming, Frédéric, le torero amoureux de sa fille est « un petit enculé...un peu taré, . hein ?..ce petit coq de combat ». Et chez G. Flipo, le comte s'exclame qu'il ne voudrait pas envoyer son taureau favori « dans l'arène, livré au premier fanfaron venu ? ». (Malheureusement, défié par la perfide et attirante journaliste, il se contredit et son jeune fils en mourra).
Mais à nous, lecteurs, ils restent sympathiques dans leur humanité, leur peur, leurs souffrances, leurs amours incompatibles avec le métier. Dans la lettre-nouvelle, Arequipa, Pérou . inspirée de près par Lettres Portugaises de Guilleragues dont l'auteur, Vincent Bourg, dit Zocato, adopte la forme et le ton, les formules, des noms propres à peine déformés, la syntaxe et par-dessus tout la préciosité - superbe exercice de réécriture-invention pour classe de première -. le héros confesse à sa mère, avec l'assistance d'une religieuse, qu'en toréant il a jeté ses yeux sur la belle des gradins « hélas je lui ai menti et détourné les yeux du fauve... A l'aube, un oiseau du paradis me poussa à me lever... Sans doute, de fuir, ai-je perdu l'amour de ma vie. »
Pour terminer sur une note plus joyeuse on ne peut négliger les rencontres d'aficionados toujours réjouissantes car la mentalité mâle traditionnelle s 'y déploie dans tout son splendide « machisme » : voir surtout Fin de course, Les Haies de cactus et Mon oncle, le dimanche. Ernest des Cévennes (de François Capelier). Les aficionados se rencontrent sans leurs épouses pour boire, s'enfumer au cigare, s'informer et informer surtout, causer, se montrer, « tartariner », klaxonner, se vanter de leurs succès féminins passés et présents, toujours assurés, obéis qu'ils sont dans leurs exigences d'autant plus que l' épouse ou la mère reste à la maison en Mater dolorosa après un deuil, pour faire la cuisine, servir «Ana mon rasoir, Ana mes bretelles! »( cf. Mon Oncle, le dimanche.), se réjouir des réjouissances du mari. On emmène le neveu, mais il n'y a pas de fillette aux arènes de nos écrivains, jamais la moindre allusion à une torera – sauf étourderie de ma part - et le petit garçon, on l'initie à la suffisance et aux grivoiseries « déniaisantes ». Dans Faire revenir la viande, la femme une fois épousée par son torero qui l'a conquise et déflorée dans les arènes, n'ira plus. Qu'adviendra-t-il de l'Américaine après des années de vie dans le Sud la France? Pour l'instant, elle tremble d'admiration et d'effroi devant le dieu qui torée. C'est fête dans la rue, c'est animé, bruyant et on mange, bien entendu. Ecoutons Pepote dans Les Haies de cactus, quand il a la nostalgie des repas de feria : «Une chair laiteuse, parsemée de gousses d''ail haché... libérer l'encre de la poche, s'en noicir les gencives jusqu'au délice, se brûler la langue d'une liche d'ail, ...La manzanilla ruisselle aux commissures, les olives giclent sous les dents, des encornets grillent dans une épaisse fumée qui masque celle des cigarillos... »
Aux lecteurs maintenant de consommer à petites doses ces nouvelles émouvantes, drôles et amusantes ou graves dont toutes n'ont pu être citées Au passage, bien caresser des yeux, la couverture du recueil.
GINA


lundi 20 avril 2009

PORTA GAYOLA : Le Concours

MARCO LEAL "clic"
TOMASITO

ROMAN PEREZ
































JUAN DEL ALAMO





























MARCO LEAL






































































Desplante de Muerte, ou Tête-à-Corne...

Une autre version recadrée de cette photo qui, à mes yeux, justifie in extremis le transport d'un lourd matériel photo pour cette après-midi, juste avant qu'elle ne se dilue sous l'orage. Si on désire l'agrandir le clic devrait cette fois opérer. Le toro, lui, est devenu trop inopérant pour que ce desplante soit de bon goût et porte en lui le germe du défi. Dans le "Dictionnaire Tauromachique" de Dupuy et Casanova, les auteurs précisent :
"Attitude de défi prise par le matador face au toro, le plus souvent en fin de faena lorsque la bête est rendue. C'est seulement dans ce cas que le desplante est admissible car son côté spectaculaire ne doit pas cacher l'incapacité du torero à dominer son adversaire. Les desplantes de bon goût sont aussi difficiles à décrire que peu nombreux les toreros qui les distillent. Par contre, les desplantes de mauvais goût sont :
- la caresse de la corne
- le téléphone
- l'action de sucer la corne...
- le saut de grenouille
La liste, déjà longue n'est pas close, hélas ! "
La preuve...

dimanche 19 avril 2009

LES HIRONDELLES DU DELUGE

Franchement, si vous passez ici pour prendre connaissance d'une resena de la novillada de Dos Hermanos, passez votre chemin, vous ne saurez que des bribes éparses d'impressions entrevues entre deux parapluie. La faute à ma charmante voisine, novice en tauromachie donc bombardeuse de questions et avide de réponses, "planteuse de banderilles" aussi, épinglant volontiers les travers masculins, si bien qu'au rendez-vous maintenant quasi rituel de l'aléa météorologique avec les paseos arlésiens, on tira le rideau, déploya le parapluie et fit causette ou plutôt "joute verbale" tout au long de la course. Arles a, c'est évident, de l'avenir dans le toro-piscine... car cette fois-ci l'aléa était de gala, ce n'était plus la petite averse fine de la veille, celle qui désaltère les feuilles délicates mais le bon gros déluge des cultures dévastées, grêlons inclus ! Le premier coup de tonnerre fut synchrone de l'agenouillement de Marco Leal pour une énième Porta Gayola très à la mode cette année. C'est bien dommage, car les novillos de fort tamano, trés armés et durs de pattes méritaient d'être admirés. Cela commença fort : berceau très ouvert de cornes acérées, première pique, premier batacazo ! Badaboum, déluge donc, rangement du Nikon, enfilage des ponchos, déploiement des parapluie et opacification subséquente de la vue sur le sable, démarrage de la joute verbale, vous savez déjà tout. Les femmes, les hommes, l'amour, la vie, le couple, les toros, la paternité, quel programme d'épuisantes discussions ! A l'issue de la course, j'étais plus crevé que Tomasito qui n'avait dû affronter lui, que deux novillos monstrueux et non l'inépuisable féminité d'une voisine très encastée ! De temps en temps on apercevait la fin d'un dérapage incontrôlé tandis que je peinais à contenir les miens -verbaux- pour lui rendre des banderilles machistes, ou le surf d'une zapatilla ou la brasse coulée d'un peon. Tiens, là, pardon, tenez-moi le pépin siouplait, le temps d'une photo - c'est pour mon blog- sans vous commander, merci, sinon, imaginez, la cohorte de mes lecteurs que la connectite aiguë démange, n'aura rien à se mettre sous le clic d'autant que ce manso de "Solysombra" de Camposyruedos qui ne s'est même pas déplacé aujourd'hui ne rendra pas compte : doit pas aimer l'eau douce... Casares le troisième, eut sûrement les gestes les plus inspirés de la séance aquatique, mais ce n'est pas garanti ! On ne pataugera donc pas à décerner des palmes qu'il aurait mieux valu chausser pour surnager. Donc ben voilà, hein, à l'impossible nul n'est tenu, vu que la pluie nous imposait de nous serrer l'un contre l'autre sous le parapluie et que ses bouclettes sentaient bon la noix de coco tandis que ces yeux noirs roulaient dans le blanc de ses yeux à la manière d'hirondelles andalouses virevoltant éperdument dans un ciel d'azur, je trouve que je m'en suis déjà bien sorti... Non, je n'ai pas pu la photographier vu qu'elle était trop près de moi... Si cela vous a plu, tant mieux, mais ne ratez pas la resena de votre quotidien favori pour en savoir plus... ou moins. Cliquez là-dessous sur la piscine, elle s'agrandira. En haut ne me demandez pas pourquoi, ça ne veut pas fonctionner. Ah...si seulement cela pouvait lui faire comprendre quelques trucs de base à Leal de s'enfoncer une corne dans le crâne... beau desplante en tout cas.

JUAN DEL ALAMO

on clique et tout prend une autre dimension...


































































FORT ALAMO, TRES FORT...


Arles est décidemment maudite qui est venue se placer juste sous un nuage à l'heure du paseo pour que les muletas s'ébrouent sous une pluie fine. Ces novillos de Margé pour Roman Perez, Marco Leal et Juan del Alamo ont eu tout l'allant qu'on attendait d'eux, suffisamment pour animer la course. Pas toujours avec style ni abnégation, sortant parfois seuls du peto, ils totalisèrent quand même un nombre de piques (et non picotazos) largement supérieur à la majorité des corridas -cherchez l'erreur- Cette course qui a un temps tourné au concours de Porta Gayola dont on sait bien qu'elles ne toréent pas mais viennent affirmer un postulat de base : "jo soy torero", cri primal d'abord revendiqué par Roman Perez obligeant alors les autres à étaler -et à s'étaler- au tapis "pour voir", tout mettre à plat et égaliser, supprimer l'avantage de l'autre dans ce jeu de poker menteur. Un peu puéril bien que l'enthousiasme ne soit pas critiquable -il est si souvent absent- trois porta gayola de file, une bonne occasion pour le photographe en tout cas et un réchauffement pour le spectateur. Si deux d'entre eux ne furent traversés que par la peur et le doute, le troisième le fut par le novillo, sans trop de mal apparent toutefois, mais je parierais volontiers pour l'expression de douleurs dominicales...
L'impression générale que je retiens de cette course est que Roman Perez et Marco Leal ont certes des qualités. Elles peuvent se lister, nombreuses et détaillées, mais, celui qui a mon sens a "La" qualité pour devenir torero, c'est Juan del Alamo. Leal le vérifia et la comparaison dut parfois être cruelle en son jardin, quand là où ses séries appliquées ne récoltaient que le silence, au mieux la tiédeur d'applaudissements épars, un murmure d'admiration spontanée colorait toutes les attitudes inspirées, pleines de toreria, du jeune Juan del Alamo dans les veines duquel coulait la lenteur reposée de la transe tauromachique. Il avait déjà dessiné une demi-véronique d'anthologie sur le novillo de Perez qui avait alerté l'amphithéâtre, puis quand il reçut son premier de très loin, hiératique, la muleta en arrière du plan de son corps, soudain traversé par le train et qu'il attendit le retour de ce train qui pouvait le couper en deux, de très loin encore, sans bouger d'un millimètre, dos tourné, sans un regard vers lui pour le templer enfin a gusto, l'on sut qu'il y avait peut-être un torero en devenir. Le sixième novillo, son deuxième opposant, compliqué et retors, s'il l'empêcha de réitérer l'art de la première faena, fut une très bonne occurrence pour juger des possibilités de ce garçon qui se battit alors crânement, sans rien lâcher devant un fauve qui l'obligea à muer la muleta inspirée en bouclier martial sans jamais renoncer et démériter . Un émouvant combat sans oreilles qui valait dix triomphes de pacotille. Bravo, à revoir vite, car de tous ses gestes, transpirait un suc peu commun, parfois débattu mais jamais vraiment expliqué, le plus souvent décrit sous le terme générique de "planta torera". Il nous a régalés, nous, spectateurs et jusqu'à son toro si bien adoubé et conduit qu'il semblait en tirer comme le montre cette photo, une langue avide pour lécher sa muleta de miel. Pour son premier, deux trophées, slurp et miam, et sortie a hombros.

vendredi 17 avril 2009

Munem WASSIF : Bengladeshi Photograph




La photographie documentaire de Munem Wasif pose le regard sur des êtres en marge de la société, mis à l’écart, ignorés, oubliés ou opprimés. Ses sujets parlent de la migration, du changement climatique et de la vie quotidienne dans les villes.Munem Wasif s’est penché sur des problèmes graves de son pays natal, le Bangladesh ; où 140 millions d’habitants s’entassent sur un territoire plus petit que l’état américain du Wisconsin.



mercredi 15 avril 2009

POURQUOI ALLEZ-VOUS VOIR LES CORRIDAS ?




RESENA

A.LAVAUD

Et c’est alors qu’apparut El Juli, le petit prince, avec son visage joufflu d’angelot de Lucca della Robbia, sa fragilité adolescente bridée dans le costume de soie rose. Quelques heures plus tard, il me serait impossible de relater le détail de ses deux faenas. Quel intérêt au demeurant ? Nous étions ravis, exultant, dressés pour applaudir ce que je désespérais de ré-applaudir un jour.
Deux faenas. De vraies faenas. Intelligentes et intuitives. Adaptées, l’une et l’autre, au comportement de son adversaire. La première fut récompensée d’une oreille après un pinchazo dans les règles et une entière dans tout le haut. Et la seconde !… De ces choses aériennes à la cape que le vieux revistero a oublié de cataloguer, par devant en véroniques et chicuelinas serrées, par devant mais le capote dans le dos en gaoneras, saltilleras, tout un magnificat de passes pimpantes aux noms exotiques. Aux banderilles, trois paires énormes, athlétiques, millimétrées, au cuarteo, au sesgo de afuera a adentro et de poder a poder. Et à la muleta, l’un des combats les plus inspirés, les plus inventifs, les plus improvisés et les mieux adaptés qu’il soit possible de concevoir : passes militaires hiératiques, aidées hautes sans améliorer le terrain et mouvoir les escarpins d’un pouce, trincheras méprisantes en gagnant vers les medios, firmas et changements par devant ou par le dos, quelques derechazos et naturelles admirablement circonférenciés la main basse, rythmés, templés, souverains, suivis de pechos au cours desquels le toro mettait… des siècles à défiler le long de la poitrine. Tout cela avec une aisance, une maîtrise confondantes.
A qui ai-je pensé pendant la création de cette œuvre éphémère d’anthologie ?
A Mozart, bien sûr, mais la comparaison est trop banale, devenue triviale même. A Jean-François Champollion qui apprenait à lire, seul, à cinq ans, dans le livre de messe de sa mère et qui à douze ans, traduisait en vers tout Thucydide.
A Aymerillot qui prenait Narbonne. A Evgueny Kissin qui, dès deux ans, reproduisait au piano les mélodies qu’il entendait. A David, jeune roi d’Israël… Plus près de notre propos, à l’enfant sage de Camas, à Paco Camino qui subjuguait par sa précocité Luis Miguel Dominguin lui-même. Juli attendait la charge d’Ostero avec la témérité inconsciente de l’adolescent généreux : il se faisait prendre avec violence, projeter en l’air, précipité au sol, fouler et bousculer avant que les auxiliaires n’arrivent au quite, se relevait saignant, blessé, maculé, étourdi, reprenait les trastos et tuait d’un estoconazo jusqu’aux doigts, fulgurant, qui roulait l’animal tandis que le torero était emporté pantelant, désarticulé, vers l’infirmerie où l’attendait déjà le docteur Ramon Vila.
Les deux vantaux de la porte du prince, celle de la gloire, au-dessous de la loge royale, occupée, comme les jours précédents, par la Comtesse de Barcelone, la mère du souverain, à laquelle Juli avait offert la mort de son premier adversaire, aurait pu s’ouvrir et la silhouette de ce petit titan aurait été balancée par la marée humaine au-delà du fleuve.
Mais c’est la porte du sang qui s'est ouverte ce soir pour laisser s’engouffrer une tornade de jeunesse, de courage, de loyauté qui laisseront un impérissable souvenir de tragédie, d’émotion, et de beauté.

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Suerte del telefono pour Emma, visiteuse assidue de ce blog venue admirer son copain Mehdi.
Saludo para ti petite Emma -1,80m quand même...-