mardi 25 mai 2010

BILAN




Le bilan qu'un aficionado lambda peut tirer de ce cycle nimois de Pentecôte 2010 quel est-il ? Il est abrupt, impossible à nier sauf par quelque journaliste au raisonnement spécieux et s'entache d'une évidence. Aucun des huit lots de toros vus n'échappe au désolant constat : faible. Tous les lots, sans exception, frappés du sceau de la faiblesse. Cinquante-six toros aux pattes plus fragiles que celles des gazelles vues dans le grand erg Saharien qui fusaient comme des balles dans le sable. Eh oui, le rapport poids-puissance, je sais... Des toros qui n'étaient plus que l'ombre de l'idée que notre imaginaire s'en fait. Si j'avais photographié tous les fléchissements vus, ne serait-ce qu'un par toro, on ne serait pas loin d'un taux de 100%. C'est inadmissible. Certains couples payent jusqu'à 1500 euros aux premières pour voir ça. Les vuelta al ruedo pour toros faibles, les sorties triomphales de mayoral aux pupilles "monopicotazés" ne sont là que pour désinformer. Lundi j'ai fait l'impasse, je commençais vraiment à saturer de ces toros effondrés d'autant que l'affiche précisait : "toros de différentes ganaderias"... Trop c'est trop. J'ai fait l'impasse mais le Midi-Libre pas vraiment connu pour sa sévérité ne laisse pas planer de doutes : "toro au soufle court"... "face à un animal sans jus" ... "Or, plus rien ne fut limpide durant cette corrida plombée par la faiblesse générale des toros". Quelques jours avant et à trente cinq kilomètres de nous, Alès, elle, avait trouvé des toros.

Je ne suis pas vétérinaire mais il me semble qu'il y a tout à risquer - la preuve - à vouloir moduler un toro. A cause de son format et de ce fameux rapport poids-puissance. Vous rappelez-vous à vingt ans comme vous voliez pour monter les escaliers ? Vous ne sentiez pas votre propre poids parce que votre masse musculaire très tonique en avait peu à transporter. Vous aviez un rapport poids-puissance très favorable. Et puis, petit à petit...

Alors un toro, s'il a grossi trop vite et au toutaliment, il est bouffi-mou... obèse au lieu de musclé et son appareil locomoteur peine à transporter sa masse, il a donc toutes les chances de s'effondrer dans le quart d'heure où on lui demande un effort énorme. Et c'est ce que l'on a vu.
Alors messieurs-dames ? Contents ou cocus ? Certains apparemment savaient à quoi s'attendre. Il y en a même un qui les a en travers de la gorge... Bien sûr certains nous objecterons le nombre d'oreilles. Oui, mais on leur répondra que lorsqu'on exporte un tant soit peu son coussin de tendido sous d'autres cieux, on sait ce que valent les nôtres, merci. Il me restera trois faenas des toreros El Juli, Aparicio et Morante de la Puebla. Pour le reste, pas de quoi se soulever de son siège, fût-il Napoléon III.

Enfin pour le meilleur et pour le pire, on retiendra ce commentaire en fin d'un article qui s'intitule :

Encierro de grande qualité mais un tantinet faible

il se rapporte à un lot dont tous les exemplaires fléchirent et deux furent changés...

Les Juan Pedro Domecq sont loin d'être dépassés aux vues de la qualité de la camada envoyée hier matin dans notre amphithéâtre. La faiblesse de certaines de ces pupilles fait partie du risque d'avoir des toros qui embistent autant. C'est le revers de la médaille... On aurait pu s'attendre à pire comme revers, non ?

Comprenne qui pourra, recopié tel que.

6 commentaires:

Maja Lola a dit…

"Mais bon sang, c'est bien sûr" comme dirait Bourrel (Les cinq dernière minutes).
Voilà donc la raison de la faiblesse des toros cuvée féria nîmoise 2010 : ils sont bouffi-mous, mal nourris au toutaliment. Ne reste plus aux sélectionneurs qu'à s'adresser aux coachs diététiciens de "Marie-Claire". Apparemment les alésiens connaissent mieux les vertus de la bonne herbe à qualité écolo garantie (bon sens cévenol sans doute).
Bref, on voit bien que Marc, en pétrisseur averti, connaît bien les recettes qui permettent de produire .... du bon bétail !

Marc Delon a dit…

Hola Lola que maja, mais c'est qu'elle se moque maintenant ! Contrairement à ce que le chulo insinue souvent, l'éradication de la cellulite représente 0,0001 % de mon activité (et encore c'est la mienne qu'on perd puisque c'est moi qui travaille...)surtout quand je leur dis que moi, leurs petites rondeurs, là, c'est ce que je préfèrerais, ce dont je serais amoureux si j'étais leur compagnon, ce qui est doux et féminin, et qu'à leur place j'emploierai mon argent à autre chose : j'adore déstabiliser leurs bonnes résolutions !!!
Pour mincir je leur indique un truc infaillible, de la diététique sauvage : se fracturer la mâchoire. Ferraillé pendant trois mois à n'ouvrir qu'une fente pour aspirer des jus et de la soupe. Le dernier obèse soigné chez moi, réfractaire à tout les traitements des services les plus pointus depuis des décennies à qui c'est arrivé a perdu 50 kg en trois mois.
Ou alors je leur dis : photographiez-vous tout nu et mettez le poster sur la porte du frigo...
Et puis que d'Auschwitz personne n'est revenu gros et que moi, je vais au restau ce soir. Du coup ils ne reviennent plus et moi ça m'arrange de pas les avoir ceux-là, qui arrivent affolés à un mois de la plage. Mais oui, je suis vilain, parfaitement...

Maja Lola a dit…

Meueueu ... non ! Je ne me moque pas. Juste un petit clin d'oeil amusé détourné vers les problèmes existentiels que posent les rondeurs à mes congénères. Le coup de la photo sur le frigo ? Déjà fait ! Mais il y a bien longtemps que mes états d'âme sur le sujet sont classés et que j'ai compris que les courbes sont nécessaires à un hédonisme assumé.
Bon appétit !

Anonyme a dit…

Pour avoir vu les jean-Pierre je reconnais que le "tantinet" de l'intitulé est savoureux...

Serait pas un "tantinet" de mauvaise foi l'Antonito ?
Ou un "tantinet" aux ordres du grand Manitou ?

Marc Delon a dit…

Bon appétit, bon appétit... Attention, Maja Lola, cela peut ressembler à une invitation pour un festin ...!

Marc Delon a dit…

igual ! Simon Casas dans le Midi-Libre d'aujourd'hui tire le même bilan que moi à une différence -de taille - près :
il retient aussi les trois toreros que j'ai cité et regrette la faiblesse des José Vasquez...