samedi 22 mai 2010

Remise du PH



Je le reconnais, l'effet du post précédent tombe à plat : j'ai cru que "L'épée de Rodrigue" de Marc Thorel allait gagner... Et puis, comme à chaque fois, le favori se fait coiffer sur le poteau. Jean-Paul Didier-Laurent is the winner. Ce Vosgien qui n'a jamais vu de corrida raconte dans "Brumes" la vieillesse abritée en maison de retraite d'un puntillero qui n'arrive pas à perdre ses réflexes et achève les autres pensionnaires vus un peu comme les toros au bout du rouleau, qui "demandent" l'estocade. J'espère que je ne me trompe pas trop sur le scénario, je ne l'ai pas lu mais écouté dans les chiqueros. Une idée que j'aurais pu avoir tiens, puisque je fréquente ce genre d'établissement... Non, pas en raison de mon âge, pas encore... mais de mon métier. Nicolas Ancion puisque vous venez nous dire bonjour, sachez que vous avez été cité dans les cinq derniers qui tenaient la corde. Sinon ça y est, Marion Mazauric m'a confirmé que je deviens le Poulidor officiel du prix -toujours placé, jamais gagnant- avec mes "quatre fois finaliste", je remporte la casaque du perdant d'habitude. C'est vachement mieux, non, l'étiquette d'écrivain maudit ? Un truc à entrer dans la légende, pas comme écrivain gagnant du prix machin, comme tout le monde...

Moi monsieur, moi qui vous parle, sachez que je l'ai perdu quatre fois de peu, le prix Hemingway...! Je pourrais dire des trucs comme ça entre deux crises d'Alzheimer à la "Montagnette"... La Montagnette c'est ma maison de retraite préférée... au milieu d'un quartier planté de pins d'Alep et d'oliviers. C'est là que mon puntillero fatal m'attend. Au fait, arrêtez le saumon c'est plein de mercure et d'aluminium et ça refilerait l'Alzheimer. Restez à l'anchois de Collioure, à la dorade, la sole et au loup. Ouais, crions au loup tous ensemble : je vais gagner ! Si ! Un jour. Ouaip ! Quand je serai grand. En 2038. C'est vous dire si j'ai le temps de virer au pathétique. Au pâté aussi, oui. Et puis, soudain, comme ça, surgie de nulle part, fendant la foule, une jeune femme est venue me féssédéliter, me fidéliser, me filicété, me fé-li-ci-ter ! J'ai du lui dire un truc comme :

- D'avoir perdu ? ou bien encore : Qu'est-ce que j'ai fait ? dans mon brouhaha intérieur...je ne savais pas d'où tombaient ces féssilititations... mais bon, j'étais content, ça réchauffait un peu mon petit coeur

- pour tout, pour le blog, que je fréquente...

Et je n'ai même pas eu l'a-propos de lui demander qui elle était... moi, d'habitude si liant... j'ai dû balbutier un vague remerciement et je suis revenu vers Gina qui sirotait son moscatel (ouais, Gina me fait un marquage individuel à la culotte pour tout ce qui concerne le prix Hemingway... je n'arrive plus à la semer...) Une Gina perspicace qui me dit :

- Maaaais qui c'est ? C'est pas "Maja Lola" ?

Non mais et puis quoi encore ? Chaque fois que je vais m'adresser à une jeune femme il va falloir faire un rapport à Gina maintenant ? Je le crois pas...

- Ben j'en sais rien, moi, si c'est "Maja Lola"... elle n'a rien dit, j'ai pas demandé...

-C'est elle ! A tous les coups...

Qu'elle m'assène, la Gina. Genre, à moi on ne l'a fait pas, l'intuition féminine, etc... Enfin, voyez le genre de situation où vous apparaissez comme un gros benêt qui ne comprend rien... Et ce matin confirmation, donc, Maja Lola nous laisse un commentaire qui ne laisse plus planer aucun doute. Je suis un gros benêt. Je suis fort marri ! On aurait pu beber une copita together... Gina aurait fait une nouvelle copine, elle aurait été aux anges ! Sinon j'avais soi-disant hier soir ma photographe perso, Louise 2z (nom d'artiste) à qui j'avais demandé de me prendre une photo du prix pour illustrer ce post, là oui, celui-là, maintenant. Mais bon, vous savez ce que c'est les trentenaires... guère fiable...elle doit pioncer grave à c't'heure la toulousaine... a fait la fofolle toute la nuit...

Nous après on est allé (puisque vous demandez...) faire un tour au "9" de la rue de l'étoile. Bon... tous les friqués étaient bien là, assis en rang d'oignons, dégustant sagement leur menu - 36$ - mais comme il fallait encanailler un Parisien du 16e et le détouner un peu des trois étoiles Michelin, direction Pablo Romero et ses assiettes en plastique mou... mais c'est qu'on a failli ne pas pouvoir entrer ! Incroyable, t'as manié la pelle et la pioche là-dedans, sorti des centaines de brouettes de gravats, etc, et t'as un gros vigile qui te dit que tu n'entres pas !

- Mais je suis de la pena....! C'est chez moi, ici !!!

-Ouais, c'est ça ouais... ce soir vous êtes cent mille à être du club...

- Mais moi, c'est vrai !!!

- Et moi j'ai gagné le prix Hemingway !

Et l'autre hé, me cherche ou quoi ?

Bon sinon, comme on ne peut pas passer la matinée là dessus, faut que je vous dise quand même que la corrida d'hier est certainement dans le tiercé de tête des corridas les plus chiantes que j'ai jamais vues...

Quant à Julio Aparicio qui nous avait tant fait plaisir la veille allez un peu voir là ce qu'il lui est arrivé... et ça, ça relativise une défaite.

http://feriastaurinas.plus.es/player_video.html?xref=20100521pluutmtor_2.Ves

7 commentaires:

ludo a dit…

cher marc,
deux réflexions :
un, lola que muy maja a eu plus de chance que moi lors du festival flamenco. il faut dire que tu "bossais" ce soir-là et que je n'ai pas la voix de stentor ( en tout cas pas la posture du stentor ) qui aurait pu arrêter ta course vers la scène armé de ton pied photographique et tout le toutim en bandouillère. mais on s' était déjà embrassé à vic. donc, un partout avec lalola, que muy maja.
deux, le résumé quat' de couv' du gagnat du prix papa me fait furieusement penser à "justino, un asesino de la tercera" , film en NetB de La Cuadrilla qui date de 1994, film de genre, noir et un peu gore, vu dans un ciné à huesca et que j'avais trouvé fameux grâce entre autre à l'interprétation du Puntillero joué par saturnino garcia.je te laisse le lien de la fiche wiki.
http://es.wikipedia.org/wiki/Justino,_un_asesino_de_la_tercera_edad

étonant, non ?

bien à toi et puis un prix tu sais ce n'est jamais que le plus petit dénominateur commun de l'ego et de la culture et des accointances et des humeurs et de la subjectivité d'une dizaine de personnes.à partir du moment où tu as 10 lecteurs ( moins qualifiés que les estampillés, moouuaaiiiis, les autres y lisent avec leurs pieds ? )tu es premiado.

ludo

Maja Lola a dit…

Même en rêvant à une fin à la Montagnette (choix louable), il me semble que le titre de Poulidor doit rester provisoire !
Dès la sortie de la corrida (nulle) de l'après-midi, je me suis littéralement précipitée à Chouleur. En saluant J.O. LIBY je lui ai demandé de m'indiquer (discrètement) qui était Marc Delon. Il l'a fait avec sa délicatesse et discrétion habituelles. J'ai attendu patiemment la possibilité de venir vous saluer mais n'ai pas "osé" interrompre le cercle autour de vous. Et oui, j'ai parfois des timidités inexplicables. Je suppose que Gina était à votre gauche ? Elle est en effet perspicace et je la salue bien.
C'est juré, dès la prochaine occasion, je me présente. Una copita me agradaria.

Nicolas Ancion a dit…

J'étais dans les cinq derniers ? Voilà une nouvelle qui fait plaisir. Je repartirai donc l'an prochain pour une quatrième tentative...

Nicolas

Marc Delon a dit…

Ludo : étonnant prend deux "n". nan, je déconne...
Bon ben oui, c'est la vie... tout le monde s'inspire de tout le monde, c'est un peu inévitable, non ? Une année j'avais retrouvé chez je ne sais plus quel concurrent, en tout cas un chevronné qui faisait tous les concours de nouvelles, mais étranger total au monde de la corrida, la structure exacte d'une de mes nouvelles de "Fantasmatadors"... Il l'avait quasi réécrite à une autre sauce...
Je reconnais avoir apprécié qu'il ne gagne pas...!
Si un "spécialiste" (comme moi tombé dedans tout petit) est trop spécialiste, un candide a forcément besoin de sentir quelque part le parfum de ce sur quoi il doit écrire. Et s'il y arrive c'est finalement une preuve supplémentaire qu'il est très doué !
Là, Gina qui lit trois cent livres par an a reconnu dans "L'épée de Rodrigue" une étrange ressemblance avec un roman de Philippe Toussaint.
Bon... voilà quoi...

Maja Lola : la prochaine fois, je demande à JOL de m'indiquer sans montrer du doigt qui est "Maja Lola" car je ne suis pas sûr de vous reconnaître. Sinon, Poupou il était gentil et Anquetil méchant...
Un peu comme Bourvil avec De Funès...
De toutes façons, un jour ils vont me le refiler pour que je leur foute la paix... ;-)

Nicolas : Ouais ! Vous en aviez éliminé 82... Votre décision de vous représenter au PH est la seule mauvaise nouvelle de ce post : je cherche de ce pas un malfrat pour cambrioler votre PC avant le 31 janvier prochain. Toutes les copies papiers, les sauvegardes, les clés USB, tout!

Marc Delon a dit…

Au fait, j'ai cherché en vain les toasts à la brandade...

Nicolas Ancion a dit…

@Marc : inutile de voler mon PC, ça n'évitera que les posts sur ce blog vu que j'écris de préférence sur de bons vieux cahiers quadrillés, au sylo à plume. Pas même sur une vieille Remington, c'est dire.

el chulo a dit…

bon, ceci dit poulidor a fait une meilleure carrière qu'anquetil