Récemment quelqu’un me parlait de sa classe de 1° en Juin 1951 dans un lycée de Nîmes où il était interne.
« Il faisait très chaud, sans « réchauffement climatique » dénoncé. Certains élèves révisaient, allongés sur du carrelage, un gant de toilette mouillé sur le front. Les journées s’allongeaient sur les nuits. Certains avalaient des ampoules d’ « actiphos amphétamine » pour se stimuler avant les épreuves écrites qui se déroulaient sans interruption pendant deux ou trois jours et l’oral, une semaine après pour les reçus de l’écrit.
Les résultats cette année-là, à la session de juin, avaient donné deux reçus à l’écrit sur une classe de trente élèves. La rumeur accusait des maths trop difficiles. Mais il y avait la session de septembre sur laquelle la plupart se rattraperaient après un travail soutenu durant toutes leurs vacances. ».
Rappelons-nous. Il y avait la première partie du bac. On passait toutes les épreuves, pas seulement le français. La deuxième partie était à peu près une réplique de la première, si ce n’est que le français était remplacé par la philo. Puis, on est passé au « français du bac », à une liste bien précise de textes à préparer pour l’oral. Ensuite on a multiplié les baccalauréats pour donner ses chances à tous, jusqu’à ce qu’on atteigne 80% de reçus. On a parlé aussi de suppression du bac, de contrôle continu.
Mais ces changements au fil du temps ne signifient pas que le bac n’a plus rien de sérieux. Au contraire peut-être, cela signifie qu’à son existence, des gens sérieux et responsables, profs, parents et enfants, plus que jamais y tiennent. Des Américains nous l’envient pour les efforts exigés des jeunes et de leurs professeurs. N’est-il pas un rite d’initiation moderne par lequel chacun se mesure à lui-même et aux autres et annonce à la face du monde son changement de statut, sa progression vers la société des adultes, vers l’autonomie, vers une vie enfin choisie, l’entrée dans une université ou un IUT, ou dans le monde du travail ?
Alors qu’on ne dise pas, après des tricheries honteuses, que le bac ne sert plus à rien et ne prouve rien. En revanche des tricheries prouvent - et cela d’autant plus qu’elles sont impunies ou traitées à la légère - que notre monde dégringole...
N’est-on pas dans un pays de tricherie banalisée ? On nous fait régulièrement le bilan de ce que coûtent aux contribuables les tricheries à la SNCF, à la SECU, l’arrivée des sans-papiers, l’usage de faux-papiers, les mariages blancs, la polygamie, les dégradations de magasins, de véhicules, de biens publics ETC...
A quoi bon, on n’entend jamais parler d’amélioration ou de sanctions suivies de résultats.
Il est arrivé qu’on voie quelques contrôleurs dans les couloirs de métro ; ou bien on demande aux voyageurs de s’adresser au contrôleur quand – pauvres étourdis – ils oublient de composter leur billet de train. Comme on est gentil en France, comme on doit faire envie aux Américains, aux Allemands, aux Britanniques, aux Australiens, aux habitants de tous ces pays où on sent que ça marche, que chacun se soumet aux lois de la démocratie (Y a-t-il une honte à cela ?) où finalement on se sent bien en sécurité. Que penseraient-ils du spectacle de plus en plus répandu de ces gens qui franchissent sans honte, en plein jour, d’un saut, la barre du métro sans que les employés derrière leur guichet n’y trouvent à redire tandis que les voyageurs ravalent leur indignation. Et cela n’est qu’un exemple, petit, de cette mentalité tricheuse installée sur toutes les marches de la société française. Par chance, les tricheries au bac, émeuvent encore !
« Il faisait très chaud, sans « réchauffement climatique » dénoncé. Certains élèves révisaient, allongés sur du carrelage, un gant de toilette mouillé sur le front. Les journées s’allongeaient sur les nuits. Certains avalaient des ampoules d’ « actiphos amphétamine » pour se stimuler avant les épreuves écrites qui se déroulaient sans interruption pendant deux ou trois jours et l’oral, une semaine après pour les reçus de l’écrit.
Les résultats cette année-là, à la session de juin, avaient donné deux reçus à l’écrit sur une classe de trente élèves. La rumeur accusait des maths trop difficiles. Mais il y avait la session de septembre sur laquelle la plupart se rattraperaient après un travail soutenu durant toutes leurs vacances. ».
Rappelons-nous. Il y avait la première partie du bac. On passait toutes les épreuves, pas seulement le français. La deuxième partie était à peu près une réplique de la première, si ce n’est que le français était remplacé par la philo. Puis, on est passé au « français du bac », à une liste bien précise de textes à préparer pour l’oral. Ensuite on a multiplié les baccalauréats pour donner ses chances à tous, jusqu’à ce qu’on atteigne 80% de reçus. On a parlé aussi de suppression du bac, de contrôle continu.
Mais ces changements au fil du temps ne signifient pas que le bac n’a plus rien de sérieux. Au contraire peut-être, cela signifie qu’à son existence, des gens sérieux et responsables, profs, parents et enfants, plus que jamais y tiennent. Des Américains nous l’envient pour les efforts exigés des jeunes et de leurs professeurs. N’est-il pas un rite d’initiation moderne par lequel chacun se mesure à lui-même et aux autres et annonce à la face du monde son changement de statut, sa progression vers la société des adultes, vers l’autonomie, vers une vie enfin choisie, l’entrée dans une université ou un IUT, ou dans le monde du travail ?
Alors qu’on ne dise pas, après des tricheries honteuses, que le bac ne sert plus à rien et ne prouve rien. En revanche des tricheries prouvent - et cela d’autant plus qu’elles sont impunies ou traitées à la légère - que notre monde dégringole...
N’est-on pas dans un pays de tricherie banalisée ? On nous fait régulièrement le bilan de ce que coûtent aux contribuables les tricheries à la SNCF, à la SECU, l’arrivée des sans-papiers, l’usage de faux-papiers, les mariages blancs, la polygamie, les dégradations de magasins, de véhicules, de biens publics ETC...
A quoi bon, on n’entend jamais parler d’amélioration ou de sanctions suivies de résultats.
Il est arrivé qu’on voie quelques contrôleurs dans les couloirs de métro ; ou bien on demande aux voyageurs de s’adresser au contrôleur quand – pauvres étourdis – ils oublient de composter leur billet de train. Comme on est gentil en France, comme on doit faire envie aux Américains, aux Allemands, aux Britanniques, aux Australiens, aux habitants de tous ces pays où on sent que ça marche, que chacun se soumet aux lois de la démocratie (Y a-t-il une honte à cela ?) où finalement on se sent bien en sécurité. Que penseraient-ils du spectacle de plus en plus répandu de ces gens qui franchissent sans honte, en plein jour, d’un saut, la barre du métro sans que les employés derrière leur guichet n’y trouvent à redire tandis que les voyageurs ravalent leur indignation. Et cela n’est qu’un exemple, petit, de cette mentalité tricheuse installée sur toutes les marches de la société française. Par chance, les tricheries au bac, émeuvent encore !
Gina
6 commentaires:
Quitte à dire des bêtises approximatives, je me lance : à l'origine le bac était une épreuve qui servait à déterminer qui serait capable de suivre des études supérieures, non ? Exactement comme la tienta détermine si on ne va provoquer aucune compassion chez les antis en envoyant cette vache à la boucherie ou si on va les indigner en la qualifiant "de ventre" pour enfanter des toros pour la corrida...
Il n'y en avait que 30% qui avaient le bac et puis il est devenu plus démagogique d'autoriser tout le monde, même ceux qui ne savent ni lire, ni écrire ni parler ni comprendre : mon fils m'avait raconté des trucs assez ahurissants de sa première année de droit - à perdre leur temps en première année de fac ( qui se vide dès Noël, d'ailleurs)
Alors oui, ce bac là ne sert à rien puisque tout le monde l'a.
J'entendais un correcteur dire que de toutes façons, le bac est corrigé en fonction du résultat qu'on veut obtenir et en ce moment c'est neuf élèves sur dix qu'on veut recevoir... Alors... beaucoup d'agitation pour rien il me semble.
Il faut s'indigner énergiquement et tolèrer abondamment. Et tout cela fait d'excellents humanistes dans une merveilleuse démocratie.
JLB
Tout ce que vous dites est vrai et explique aussi les déchets à l’université où les professeurs sont parfois obligés d’assurer des cours de rattrapage, niveau collège, et de baisser les niveaux.
Quoi qu’il en soit tout élève qui a suivi ses trois années de lycée a profité de programmes bien faits, qui lui permettent de se situer pas trop mal dans le monde et l’époque qu’il traverse.
En outre, vu que cet examen mobilise à fond l’intérêt des profs et des familles, de la société dans son ensemble, il oblige une grande partie de la jeunesse à donner le meilleur d’elle-même, intellectuellement et moralement. Sinon...
Gina
Oui. Même s'il demeure encore dans les mentalités un passage initiatique, un passeport pour les études supérieures, démagogie il y a.
Le donner au plus grand nombre donne l'illusion que ce "passeport" sera utile à tous selon le principe de l'égalité des chances ... la suite est bien moins optimiste. Et les constats bien amers ...
Et toute cette agitation n'aurait pas été faite s'il ne s'était agi d'une épreuve de maths du bac scientifique... encore vu comme la "voie royale" !!!
Comme me disait un ami à Séville :
"Ahora, no protestan. Roban".
Bieeeeen Gina, comme l'on dit aussi à Séville.
JLB
JLB is "bac" !
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