Louise 2Z, vous vous rappelez, la fofolle toulousaine... a fini par retrouver ses photos et m'adresse celle-ci. On ne dira donc plus qu'elle n'est pas fiable mais juste qu'elle a des difficultés avec l'instantanéité des moyens de communication moderne...
N'étant pas très mondain, je ne connais pas tout le monde. A gauche toute, avec des bugnettes sur sa liquette - c'est le risque en feria, à force de trinquer - ne serait-ce pas Marianne Lamour, membre du jury ? La jeune femme si sympathique et moderne au look glamour décontracté, c'est Marion Mazauric - un peu de fayotage ne peut pas nuire pour l'année prochaine - membre du jury itou et éditrice de diableries en tout genre. Ensuite, la grande prêtresse qui déchiffre le mail du vainqueur avec des yeux plein d'amour, sur l'Iphone de JOL, vous avez reconnu l'immense Laure Adler... Puis, Jacques Olivier Liby, bras droit multicartes doué en toutes choses qui ferait mieux d'enlever son doigt du milieu... Il est surveillé par Annick Mallardeau, avocate du diable, à qui le rouge et le noir vont si bien ; ne vous fiez pas à son attitude bras croisés, elle est très active. Entre les deux, une silhouette cachée, ça tombe bien, j'ignore son nom. Ai-je vraiment besoin de vous présenter le distingué moustachu toujours bronzé, conquistador de la page blanche, vêtu d'un élégant camaïeu de gris qui s'accorde si bien à ses tempes de vainqueur de l'année passée ? Pour les incultes, j'ai nommé Antoine "Magic" Martin. Et enfin un autre monsieur, qu'il me pardonne, dont j'ignore tout également : importateur de morues ? D'anis étoilé ? Vite, si quelqu'un sait, qu'il vienne réparer cet impair. Le torero sur l'affiche, c'est le célèbre james Dean vous l'aviez reconnu. Pour les plus jeunes : non, James Dean n'était pas un footballeur Américain. Un rappeur ? Non plus, ça n'existait pas. Voilà pour la photo.
Voici donc la nouvelle de JP. Didierlaurent, un beau texte qui répond très bien aux critères de la nouvelle et démontre comme l'avait réalisé aussi "Toreo de Salon" d'Olivier Deck, les liens d'universalité que peut tisser la tauromachie avec la vie, là où on n'aurait pas pensé l'attendre. Ce qui était une erreur vu la similitude des enjeux essentiels convoqués. C'est tout le pouvoir qu'a la littérature, comme la photographie, de révéler.
On espère que Gina, grande lectrice, viendra nous donner son avis puisqu'elle est "l'autorité littéraire" de ce modeste et néanmoins génial petit blog !
BRUME
Douze ans. Douze ans déjà que je suis ici. A cause de Maria, l’aînée de mes deux filles. Oh, tout ça ne s’est pas fait du jour au lendemain d’un simple claquement de doigts. J’ai lutté, je me suis battu. J’ai réussi dans les premiers temps à repousser l’échéance, malgré les arguments toujours plus nombreux de ma fille. Elisabeth, ma deuxième, était plutôt sans avis sur le sujet. Elle a toujours su faire preuve d’une neutralité passive pour les prises de décision délicates. Elle a délégué les pleins pouvoirs à sa grande soeur qui ne s’est pas fait prier pour prendre la tête des opérations. Oui, pendant longtemps j’ai rechigné donc. Joué du sabot telle une vieille mule entêtée pour repousser les assauts répétés de Maria.
« Ça sera bien plus simple pour tout le monde, elle disait. L’établissement n’est qu’à trente minutes de voiture de chez nous. On pourra venir te voir toutes les semaines. Et puis je serai beaucoup plus tranquille à te savoir entre de bonnes mains. »
J’ai eu beau lui faire remarquer que la banlieue de Châteauroux, c’était pas vraiment l’endroit où j’avais pensé finir mes jours, que depuis mon plus jeune âge, j’avais toujours eu la mer à portée de mollets, elle n’a jamais lâché prise. Maigre consolation, au final, ce n’est pas Maria qui a eu raison de mes défenses. Non, c’est la chute dans la cuisine et ce foutu fémur qui a craqué comme une vieille branche de bois mort. C’est Rose, l’aide familiale, qui m’a trouvé étendu de tout mon long au pied de l’évier. Impossible de me relever. Je gisais là depuis la veille au soir et avait fini par me faire une raison.
Les six semaines de convalescence passées chez Maria ont fini par grignoter le peu de volonté qui me restait. Les Glycines ! Rien que le nom m’a foutu la chair de poule la première fois qu’elle l’a prononcé devant moi. Je crois bien que l’hexagone compte autant de maisons de retraite qui portent le nom "Les Glycines" que d’hôtels répondant à l’étrange appellation de "Cheval blanc". Pour couronner le tout, il n’y a jamais eu l’ombre d’un début de glycines autour du bâtiment. Ni dans le parc, ni poussant, comme toute glycine qui se respecte, contre les murs. Pas plus d’ailleurs que vous ne trouverez de cheval blanc à proximité des hôtels du même nom ! Aujourd’hui encore, ces appellations restent des énigmes pour moi. Des énigmes dont personne ne semble détenir la réponse. D’ailleurs, je vois bien que tout le monde se fout royalement du pourquoi. Ici, on vous fait vite comprendre que les "pourquoi" ne sont plus de votre âge. Ici, on a droit à deux alguazils intraitables, deux infirmières en chef qui font régner l’ordre et respecter les règles sans jamais fléchir. Une pour le jour, une pour la nuit. Jamais relâche !
Le soleil me manque. Sa chaleur comme sa lumière. Une clarté qui semble à jamais s’en être allée, remplacée par cette saleté de brouillard qui vient d’on ne sait où et qui n’en finit pas de s’écouler sur le monde. Ce matin encore, la brume noie tout. Une énorme masse de coton sale qui a avalé le parc, les arbres et l’immense portail en fer forgé de l’entrée. Ici, en novembre, c’est normal parait-il. C’est sournois, la brume. C’est comme la vieillesse. Ça profite souvent de la nuit pour forcir. Ça vous envahit sans bruit, s’insinue jusque dans les moindres recoins, vous engourdit les pensées et vous éteint les souvenirs sans même que
vous vous soyez rendu compte de sa présence. Au matin, elle est là, omniprésente et ne vous lâchera plus.
vous vous soyez rendu compte de sa présence. Au matin, elle est là, omniprésente et ne vous lâchera plus.
Comme d’habitude, je suis arrivé le dernier au réfectoire. J’ai toujours conservé cette drôle de manie de me cantonner en queue de peloton. Ce n’est pas que je
sois moins rapide que les autres, il y en a beaucoup ici qui avancent au rythme de leur déambulateur, ni que mon appétit soit moindre, mais il y a toujours ce vieux réflexe de puntillero qui est resté en moi. N’arriver qu’à la toute fin, lorsque tout a été dit, ou presque, et qu’il me faut terminer ce qui doit l’être. Je me suis assis en face de mon bol. Gisèle Levasseur, la fille de salle, m’a demandé si je préférais du thé ou du café. Ça fait douze ans que tous les matins que Dieu fait, je prends du café avec une larme de lait et tous les matins, cette brave fille me demande si je veux du thé ou du café ?
sois moins rapide que les autres, il y en a beaucoup ici qui avancent au rythme de leur déambulateur, ni que mon appétit soit moindre, mais il y a toujours ce vieux réflexe de puntillero qui est resté en moi. N’arriver qu’à la toute fin, lorsque tout a été dit, ou presque, et qu’il me faut terminer ce qui doit l’être. Je me suis assis en face de mon bol. Gisèle Levasseur, la fille de salle, m’a demandé si je préférais du thé ou du café. Ça fait douze ans que tous les matins que Dieu fait, je prends du café avec une larme de lait et tous les matins, cette brave fille me demande si je veux du thé ou du café ?
« Café, s’il vous plaît, avec une larme de lait, merci, mademoiselle Levasseur. »
Ma voisine de droite geint. Le pain est trop dur, le beurre trop mou. La confiture trop sucrée. J’ai envie de lui dire qu’elle est trop geignarde mais j’avale ma phrase avec le verre d’eau posé devant moi et les trois petits cachets qu’il me faut prendre tous les matins de peur de ne pas pouvoir assister au prochain lever du soleil, s’il daigne bien faire l’effort de pointer son nez. Une pilule rose pour la tension, une blanche pour la thyroïde et une bleue claire pour je ne sais plus quelle autre malédiction que la vieillesse a inventé pour nous égayer l’existence.
Certains ici ont droit à toutes les couleurs de l’arc en ciel et passent plus de temps à ingurgiter la ribambelle de cachetons posés devant eux que la tranche de pain tartinée avec l’ersatz pâlot à zéro pour cent de matières grasses qui tente de se faire passer pour du beurre ! Ici, tout est à zéro pour cent. Ils veulent que l’on meure en bonne santé.
Certains ici ont droit à toutes les couleurs de l’arc en ciel et passent plus de temps à ingurgiter la ribambelle de cachetons posés devant eux que la tranche de pain tartinée avec l’ersatz pâlot à zéro pour cent de matières grasses qui tente de se faire passer pour du beurre ! Ici, tout est à zéro pour cent. Ils veulent que l’on meure en bonne santé.
Cette nuit, il y a eu un nouveau départ. Aux Glycines, le mot décès est soigneusement proscrit. Toujours cette fichue persistance à ne pas oser affronter la mort en face, même ici, où elle a ses quartiers et où l’on peut la croiser à tout instant ! Alors on tourne autour, on fait des ronds de jambes et on l’habille de beaux mots comme "départ". J’aurais aimé pouvoir vous dire que l’atmosphère qui régnait ce matin dans le réfectoire était au recueillement mais il n’en était rien. Les bruits de succion et de mastication humide de mes congénères semblaient juste un peu plus discrets qu’à l’accoutumée. Les bouches peut-être un peu moins avides. Les coups d’oeil plus furtifs, les tintements de couverts un soupçon plus feutrés. Le seul signe extérieur de l’absence était cette place libre qui attirait tous les regards : la chaise vide de Marcel Garnier qui faisait comme une béance intolérable au milieu du réfectoire !
On l’a retrouvé sur le petit matin, sagement couché dans son lit. Son départ n’a été une surprise pour personne. Victime d’une attaque, nous a annoncé tout à l’heure Madame Vergelet, la directrice de l’établissement. J’ai étouffé dans ma serviette de table le gloussement qui s’échappait de ma bouche. Rupture d’anévrisme, crise cardiaque, embolie pulmonaire, quelle que soit la cause, ils finissent toujours par appeler ça une attaque ! Ils n’ont jamais rien trouvé de mieux comme expression pour dire que la grande faucheuse en avait terminé de son troisième tertio avec l’un d’entre nous. Je dois être le seul ici à avoir déjà assisté à une estocade. C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit. Une estocade en
bonne et due forme ! Et avec la horde de vieillards qui déambule aux Glycines, elle n’a jamais grand mal à la porter, son estocade, la mort. Cela faisait un bon bout de temps qu’il promenait son lot de banderilles, Marcel Garnier. Avec son taux de cholestérol galopant, son diabète fluctuant et ses artères fatiguées, il faisait partie de ces sursitaires qui n’en finissent pas de mourir, comme il en existe des dizaines d’autres ici, aussi discrets que des fantômes, passant l’essentiel de leur temps à attendre l’heure de la soupe, ne quittant leur chambre que pour aller remplir leur estomac au réfectoire avant de s’en retourner vers
leur fauteuil, le dos voûté d’arthrose et de soumission devant la vieillesse, déjà dans l’attente du repas suivant. Marcel Garnier était de ceux-là, à patienter à longueur de journée l’oeil rivé sur le réveil de sa table de nuit en lissant du plat de la main la serviette posée sur les genoux. Des êtres déjà en partance, errant sur le quai dans l’attente de ce foutu départ qui tarde à venir. J’ai regardé la chaise vide de Marcel Garnier avec envie.
On l’a retrouvé sur le petit matin, sagement couché dans son lit. Son départ n’a été une surprise pour personne. Victime d’une attaque, nous a annoncé tout à l’heure Madame Vergelet, la directrice de l’établissement. J’ai étouffé dans ma serviette de table le gloussement qui s’échappait de ma bouche. Rupture d’anévrisme, crise cardiaque, embolie pulmonaire, quelle que soit la cause, ils finissent toujours par appeler ça une attaque ! Ils n’ont jamais rien trouvé de mieux comme expression pour dire que la grande faucheuse en avait terminé de son troisième tertio avec l’un d’entre nous. Je dois être le seul ici à avoir déjà assisté à une estocade. C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit. Une estocade en
bonne et due forme ! Et avec la horde de vieillards qui déambule aux Glycines, elle n’a jamais grand mal à la porter, son estocade, la mort. Cela faisait un bon bout de temps qu’il promenait son lot de banderilles, Marcel Garnier. Avec son taux de cholestérol galopant, son diabète fluctuant et ses artères fatiguées, il faisait partie de ces sursitaires qui n’en finissent pas de mourir, comme il en existe des dizaines d’autres ici, aussi discrets que des fantômes, passant l’essentiel de leur temps à attendre l’heure de la soupe, ne quittant leur chambre que pour aller remplir leur estomac au réfectoire avant de s’en retourner vers
leur fauteuil, le dos voûté d’arthrose et de soumission devant la vieillesse, déjà dans l’attente du repas suivant. Marcel Garnier était de ceux-là, à patienter à longueur de journée l’oeil rivé sur le réveil de sa table de nuit en lissant du plat de la main la serviette posée sur les genoux. Des êtres déjà en partance, errant sur le quai dans l’attente de ce foutu départ qui tarde à venir. J’ai regardé la chaise vide de Marcel Garnier avec envie.
Dimanche est le jour des visites. J’ai passé l’après-midi avec quelques autres dans le hall, assis sur le banc qui fait face à la porte d’entrée, à regarder la vie du dehors venir se cogner contre la baie vitrée. Je peux rester là des heures durant, à somnoler à demi, tandis que s’engouffrent en petites grappes bruyantes les familles. Comme tous les dimanches, j’ai attendu Maria, avant que mon cerveau engourdi me rappelle qu’elle est partie l’an passé, emportée par une saleté de tumeur mal placée qui l’a vampirisée en trois mois. On ne devrait jamais avoir à enterrer ses enfants. Le père avant sa fille, aussi logique que deux
et deux font quatre ! Elisabeth vient encore me voir parfois. Rarement. Nîmes est loin de Châteauroux. Elle appelle tous les dimanches, après le repas du soir, mais je n’entends plus guère. Même la voix de ma propre fille, une voix que j’aurais pu par le passé reconnaître entre mille, même cette voix ressemble de plus en plus à une bouillie inaudible que je n’ai plus la force de déchiffrer. Alors je fais semblant, je donne le change, marmonne des "oui", des "non", des "ah bon !" qui se veulent intéressés et puis on finit par se dire au revoir, à la semaine prochaine, porte-toi bien Papa, je t’embrasse. Je n’aime pas les dimanches. Ils sont comme des rappels à l’ordre, pour nous dire que la vraie vie n’est plus ici, entre ces murs, mais bien au-dehors, au sein de ce brouillard épais qui nous est à présent inaccessible.
et deux font quatre ! Elisabeth vient encore me voir parfois. Rarement. Nîmes est loin de Châteauroux. Elle appelle tous les dimanches, après le repas du soir, mais je n’entends plus guère. Même la voix de ma propre fille, une voix que j’aurais pu par le passé reconnaître entre mille, même cette voix ressemble de plus en plus à une bouillie inaudible que je n’ai plus la force de déchiffrer. Alors je fais semblant, je donne le change, marmonne des "oui", des "non", des "ah bon !" qui se veulent intéressés et puis on finit par se dire au revoir, à la semaine prochaine, porte-toi bien Papa, je t’embrasse. Je n’aime pas les dimanches. Ils sont comme des rappels à l’ordre, pour nous dire que la vraie vie n’est plus ici, entre ces murs, mais bien au-dehors, au sein de ce brouillard épais qui nous est à présent inaccessible.
Tout à l’heure, ils ont emporté la dépouille de Marcel Garnier. Dans ma tête, a raisonné le bruit de l’arrastre. J’ai de plus en plus souvent le sentiment que la mort ne veut pas de moi. Qu’elle a encore besoin de son vieux puntillero ici bas, pour leur faire accomplir le grand passage. Je sais maintenant que ma place est ici. Comme elle était dans les arènes, il y a près de soixante dix ans. Car même aux Glycines, parfois, malgré les coups d’estocs, la fin tarde à venir. Il reste cet infime filet de vie qui s’évertue encore à circuler et qui ne veut pas se tarir. Alors, au creux de la nuit, il me faut me glisser hors de mon lit. Oublier un instant le sac de douleur qu’est devenue ma vieille carcasse et me faufiler dans le couloir
au milieu des ténèbres. Remonter une à une les chambres, le coeur battant, à la recherche de la bonne porte, priant pour ne pas tomber sur l’alguazil de nuit ! M’avancer jusqu’au lit. Alors, comme je le faisais par le passé sur le sable de l’arène, je coupe le dernier fil et les libère. Etrangement, je ne me suis jamais senti aussi vivant qu’en cet instant où ma main tranche le cordon invisible. Le dernier souffle du père Garnier n’a pas été bien difficile à cueillir. Comme tous les autres, l’oreiller plaqué sur sa figure a bu le peu de vie qui restait encore dans ses poumons. Lorsque tout est fini, je les contemple toujours une dernière fois. Malgré la pénombre qui voile leur visage, il me semble parfois déceler des traces de soulagement dans leur regard éteint.
au milieu des ténèbres. Remonter une à une les chambres, le coeur battant, à la recherche de la bonne porte, priant pour ne pas tomber sur l’alguazil de nuit ! M’avancer jusqu’au lit. Alors, comme je le faisais par le passé sur le sable de l’arène, je coupe le dernier fil et les libère. Etrangement, je ne me suis jamais senti aussi vivant qu’en cet instant où ma main tranche le cordon invisible. Le dernier souffle du père Garnier n’a pas été bien difficile à cueillir. Comme tous les autres, l’oreiller plaqué sur sa figure a bu le peu de vie qui restait encore dans ses poumons. Lorsque tout est fini, je les contemple toujours une dernière fois. Malgré la pénombre qui voile leur visage, il me semble parfois déceler des traces de soulagement dans leur regard éteint.
Demain, j’aurai cent deux ans. Demain, je vais prendre du thé, rien que pour voir la bouche de Gisèle Levasseur béer de surprise.
Jean-Paul Didierlaurent
39 commentaires:
mouais!!!!!!!!!!!!!!
Quouais ? Que passa chulo ? No te gusta la novella ?
cher marc,
si j'omets de doubler certaines lettres tu abondes dans ce travers en ce qui concerne la langue castillane. le "ll" est une lettre en fait.et "una novela" est un roman. "relatos cortos" convient mieux pour un recueil de ce genre.paradoxe des idiomes. on disait fuax-amis quand j'étais au bahut.
abrazo.
ludo
ps : je lirai à tête reposée.
Comme j'étais sur ce praticable, je peux t'apporter les quelques précisions sur l'identifications des personnalités qui te manquent. Derrière le bras de Jol, c'est Daniel Pruvot, président de l'association Les Avocats du Diable.Et le monsieur à droite, dont j'ai oublié le nom (Antoine quelque chose), c'est le directeur d'antenne de France Bleu Gard Lozère.
A part ça, je pense que tu as dû perdre un pari stupide, pendant la feria, qui t'oblige à citer mon nom chaque jour dans ton blog, non ?
Un abrazo
AM
merci Ludo pour la précision, c'est pour ça que je m'amuse comme un petit fou en Espagne : n'ayant jamais étudié la langue à l'école, je n'ai aucun complexe et j'essaye tant que je peux, sur le tas, ce qui fait beaucoup rire mes interlocuteurs... a côté de moi, j'en connais qui l'ont étudié en première langue et qui restent coi, les mansos ! Comme quoi, l'influence néfaste des professeurs qui font naître des complexes rhédibitoires par leurs mauvaises notes... méfiez-vous les profs vous avez une grande responsabilité...
Antoine, vraiment pas ma faute si dés qu'il y a une jolie photographe tu te précipites sur l'estrade... mais c'est une bonne idée le pari. dorénavant je placerais "Antoine Martin" dans tous mes posts...
Pitié, non !!!!
AM
trois remarques:
ce pourrait tout aussi bien être un boucher ou un abatteur de volaille ou que sais encore.
ensuite il a préféré l'oreiller à la puntilla,
enfin, je vois mal le lien que tu fais avec "toreo de salon" de mon ami olivier deck, qui déborde de fantaisie et aussi de ce regard si particulier et tendre qu'il porte sur le genre humain, regard qui peut aussi être particulièrement pénétrant, mine de rien et par petites touches, sans jamais chercher ni le sensationnel ni la provocation.
pour le reste bien écrit, de mon point de vue un peu court pour ce qu'on nomme une nouvelle, ici en france voir en espagne (récit court).
Petite précision de la fille aux bras croisés :
Brume sans s
Jean-Paul Didierlaurent en un seul mot
Abrazo fuerte à tous, aux ex, actuel et futurs lauréats du PH ^?^
AM
casas a l'académie française!
Chulo ! Tu es trop pragmatique ! C'est l'âme qui intéresse la littérature et ce type est resté puntillero dans l'âme, peu importe qu'il n'en ait plus l'outil ! Pour la longueur, je ne crois pas qu'il y ait de minimum syndical, regarde celle de ton ami Deck : très courte, à peine 3 pages ! Regarde celle de Zocato... Il n'est pas dit que l'année prochaine le jury reçoive de ma part la plus courte jamais présentée. Ca ferait comme ça :
OLE !
couillu, non ?
Quant au lien que je fais entre eux il est expliqué dans mon intro ! Faut demander à laure Adler ses lunettes en forme de coeur...
Alors, alors... nous attendons les impressions d'autres piliers de ce blog : Gina, Ludo, les 2 Isa, Maja Lola, lionel, Nicolas Ancion... qui n'était pas dans les 5 premiers mais carrément "le" finaliste, chuuut faut pas lui dire, c'est la plus mauvaise place... d'ailleurs si de rage, il veut bien nous confier sa nouvelle, nous publierons volontiers (sauf que moi, après je ne vais plus oser publier la mienne...)
Allez Nicolas ! Sinon dans tous mes posts je rajoute "Nicolas Ancion" à côté de "Antoine Martin"...
Petit précision : le dernier (avant celui-ci) des commentaires signés AM est de Annick Mallardeau. Les autres non.
AM
Stop ! "AM" déjà pris par Antoine "Magic" Martin... signe "Annick" stp annick !
bon les gouts et les couleurs! hein?
troisième tercio et pas "tertio".
sinon, c'est effectivement assez éloigné du jubilatoire "justino" dont je t'ai parlé. je préfère d'ailleurs cet ex-puntillero à celui de didierlaurent. je parle du personnage et du parti-pris psychologique choisi par chacun des auteurs pour illustrer ce vieillard au métier si peu ordinaire. après ,il y a un livre et il y a un film, donc les comparaisons artistiques s'éloignent. c'est bien "monté". sobre et efficace. avec cette pointe de mélancolie qui passe et qui touche. voilà.
ludo
je crois comprendre ce que tu ressens chulo. Cette nouvelle n'a rien de spectaculaire de prime abord, presque banale. Mais plus on l'a "passe" à la lecture, plus on l'apprécie. Il n'y a pas une phrase à dégraisser, elle est très bien construite, ça "monte" inexorablement vers la délivrance.
Si A "magic" M repasse par ici peut-être pourra-t-il nous donner le sentiment du jury... des éclaircies...
certes, du point de vue technique c'est bien, mais il est vrai que dans un pli de ma vieille mémoire fripée, il me semblait que ce thème avait été traité, donc, cf ludo.
de plus, ce vieux ce pourrait être n'importe qui et le puntillero me paraît de convenance dans le mesure où il utilise un moyen finalement assez banal en ces circonstances, quand ce ne sont pas de coups de canne, et non son "outil".
donc à mon avis de vieux couillon, ça fait un peu artificiel, au moins la référence au puntillero, aussi bien psychologiquement que dramatiquement où, dans les deux cas, elle me semble sous utilisée.
enfin, j'ai un autre malaise, un peu comme le sentiment qu'un zanti serait entroduit dans la place, ou qu'un zanti gentil aurait pu écrire celà. mais peut être est ce l'universalité du thème!
pour le reste, belle construction, belle écriture et beau climat.
J-P. Didierlaurent, après Canicule ou Puntilla, entre autres, nous a habitués à des récits qui se lisent bien, qu'on se rappelle. Ici, la prose familière séduit encore plus que d'habitude, peut-être ; on se prend à regretter d'avoir manqué la lecture de cette nouvelle, on souhaiterait l'entendre dans notre savoureux accent du midi.
Bref, par le choix du thème de la vieillesse, très actuel, aussi banal que « les glycines » et « le cheval blanc », dans cette brume à la douceur angevine qui, insidieusement se glisse dans choses et gens, le héros-narrateur, mine de rien, garde, lui, un esprit lucide et clairvoyant pour observer son univers carcéral. Tout se délivre au fil de cette métaphore taurine, en douceur, par petits détails, sans acrimonie ; on n'a pas le temps de s'attrister, on sourit, on attend de comprendre le sens de « ce gloussement étouffé » jusqu'à ce que se révèle et éclate dans une chute aussi surprenante que brève, particulièrement réussie - et rarement aussi bien dans les nouvelles - le gloussement du lecteur.
Gina
T'as compris chulo maintenant ? Bon ! Gina a parlé... Hugh ! ;-)
et n'oublie pas de regarder Madagascar demain ( Thalassa )
Nouvelle bien écrite, plume maîtrisée, académiquement irréprochable. Comme un ouvrage bien ciselé, un tableau joliment décoratif.
Mais je n'ai pas vibré. J'espérais quelques fulgurences, aspérités, piques et banderilles plus canailles ou plus théâtrales, peut-être même un peu de soufre : la tauromachie me semble plus proche de ces états.
La maison de retraite, lieu conventionnel et souvent triste est certes un choix original mais enlève du "corps" à l'originalité de l'intrigue, à la chute fatale. Finir sous un oreiller manque un peu de panache et de style : c'est feutré, sournois et propret.
Cette douceur appréciée par Gina (et voulue certainement par l'auteur) enlève toute sa brillance à la mise à mort que j'aurais aimée plus spectaculaire.
Il n'en demeure pas moins que c'est un beau récit.
ole maja!
tout à fait d'accord!
"un tableau joliment décoratif", comme elle y va maja lola. on dirait la définition du "toreo moderne" si prisé en certaines plazas. je n'ai pas dit nimes!
hasard?
Si chulo y lola sont d'accord maintenant c'est moins drôle... de toutes façons je vous rappelle qu'il s'agissait d'un concours et que les autres sont donc moins bonnes. Déjà qu'il y a huit nouvelles sur dix où un mec meurt à la fin si en plus ça se doit d'être spectaculaireet lyrique...
ça ferait concours de nouvelles de Saint Quentin la Poterie (un petit village)
On ne vibre peut-être pas très fort mais longtemps... Il y a beaucoup de nouvelles comme ça chez Hemingway, plutôt linéaires, qui ne font pas forte impression à la première lecture mais qui restent là, à résonner dans la tête. Ce sont celles-là les plus "puissantes". Maintenant évidemment si vous préférez Ruben Pinar le torero qui tâche, à José Tomas le torero qui se tâche... (de sang )
oui, voir carver pour le style profond et ultra depouillé
Pas d'accord Marc ... pas sûr que les autres nouvelles soient moins bonnes (je demande à lire). Sans faire offense au docte et compétent jury, il est admis que l'objectivité est parfois élastique et répond quelquefois à des raisons diversement appréciées.
Au fait, je ne vois par le rapport avec St- QUENTIN LA POTERIE, charmant village par ailleurs.
J'avoue par contre ne pas aimer en effet le linéaire dont aucune empreinte curieusement de reste résonner dans ma tête. A chacun ses sensibilités.
Mauvais exemple pour les toreros cher Marc. Je n'aime pas ce qui tâche (fut-ce le rouge que j'apprécie par ailleurs) et adore celui qui se donne avec générosité y compris jusqu'à l'offrande de son sang (je préfère au sens figuré, bien sûr).
saint quentin la poterie ? tu sais que c'est le village d'origine du côté de mon grand-père paternel. pujolas. du mas de lycon ( je t'interdis les jeux de mots ).j'en ai ramené un très petit vin foutrement bon.parce que le mas ça fait un bail qu'il n'est plus dans la reata.
tu connais ou c'est juste comme quand on dit quintopino de las encinas ?
ludo
tiens, il me semblait que je t'avais envoyé un commentaire? non, sur steinbeck et carver!
un beso si elle permet à maja, et à ludo un abrazo. 'tain on rigole!
Ludo : oui je connais je le traverse chaque fois que je fais Nimes-Bagnols sur Cèze... c'est pas comme si je disais "Villasequilla de Yepes"
Maja Lola : le rapport ? ben en fait on peut supposer que dans un village ceux qui jugent savent moins bien "lire" (l'aficionado du coin, l'adjoint au maire, l'arenero, les notables bien cathos, tout ça...)que de plus éminents et libres piliers du monde de la culture. On peut... mais c'est pas garanti bien sûr...
Saint Quentin parce que je ne voulais pas citer, par exemple, Mugron... où j'ai gagné...!
Bon sinon quand est-ce qu'on se boit un canon de gros rouge qui tâche pour "disputer" nos sensibilités ?
je suis le seul à être censuré!
mais non chulo cherche bien... tu te trompes de message parfois peut-être...
non, non!
bon je répète.
outre que comme maja et ludo je m'insurgeais contre certaines discriminations, je voulais dire que j'avais commencé par un mouais, et que certainement, je n'aurais jamais poursuivi sans ton encouragement.
donc, j'ai commenté et dit ce que je pensais, tout simplement.
j'ai tout à fait conscience de ma qualité de trou du cul vivant près de mugron, ceci dit, dans n'importe coin peuvent exister des gens sensés, en dehors de lécheurs de culs des "parisiens".
ce dit, un trou du cul peut prendre la parole en pétant, s'il est hypocrite il louffera.
je préfère le pet!
inutile de dire que je partage à 1000 pour cent les avis de maja et de ludo.
j'ajouterai toutefois, pour plus de clarté, qu'hemmingway n'est pas toujours ma tasse de thé, même si c'est un immense écrivain.
je préfère effectivement de beaucoup steinbeck dans certains de ses romans ou nouvelles qui se laisse aller à des situations extrêmes, avec certes du lyrisme mais aussi, ce qui compte le plus un don de soi total.
et dans un style totalement différent, j'ai la même vénération pour carver qui fait des histoires courtes avec des riens.
tu dis que les autres nouvelles sont moins bonnes, je n'en sais rien.
je reste persudé que ce texte existait et qu'il a été "habillé" pour l'hemmingway, avec l'invraisemblable ici, puntillero.
c'est mon ressenti. en tous cas, c'est du travail de pro, parfait par ailleurs, mais totalement du domaine du faux anticonformisme.
je suis ravi pour toi que tu aies été lauréat de mugron, près de chez moi, mais peut être est ce qui te plombe pour le très "bling bling" prix hemmingway.
mis je pense qu'ici, nous sommes dans le vrai problème de la littérature française.
Chulo tu as bien le droit de trouver cette nouvelle pas terrible. Moi je la trouve très bonne, j'en écris et je juge celle-là réussie; Encore une fois elle est apparue la meilleure au jury qui ne doit pas dire si elle est extraordinaire mais si c'est la meilleure du lot de l'année. Maintenant, il ne faudrait pas tout mélanger : ce n'est pas parce que Casas productions finance le prix et qu'il se passe à Nimes qu'il est bling-bling ! Je trouve les gens du Diable vauvert pleins de délicatesse et d'amitié notamment avec les auteurs qui ont perdu ! je me souviens du coup de fil long et presque maternel de Marion Mazauric l'année où j'étais pressenti pour gagner et puis finalement déçu... elle n'y était pas tenue et j'ai apprécié. D'autre part son aficion est réelle : à la muleta elle est meilleure que toi et moi réunis (je déconne pas ! ) Passionnée de cheval on l'a voit surtout Alguazil dans les petites arènes et elle ne dédaigne pas sauter au cou d'un anouble pour le marquer au fer avec ses 38kg toute mouillée. ça se passe dans les champs et sans coupette de champ. Maintenant, que ce soit une professionnelle qui travaille à promouvoir son prix, c'est bien normal. Ensuite ce n'est pas parce qu'on a du talent (jean Nouvel, etc...) qu'on est bling-bling ! moi je préfère être lu et jugé par des gens comme ça, que je n'aurais jamais pu approcher. Quand Nouvel à la buvette des arènes m'avait dit ce qu'il pensait de ma nouvelle "Les haies de cactus" j'étais très intéressé d'avoir sa "fiche de lecture" ! Au fait je vous l'ai produite celle-là dans le blog ?
A propos de Mugron : je ne pense pas du tout que cela soit plombant vu que tout le monde l'ignore ! Et même si ce n'est qu'un village, j'ai été très content et honoré d'être distingué. Objectivement, il y a bien une petite voix qui me trotte dans la tête pour me susurrer qu'effectivement la victoire là-bas correspond mieux à mon petit niveau de littérarité (mais si, mais si !) et que l'opposition y est moins forte.
c'est pour ça que dés le début du PH je me suis dit : allez évite de flatuler pus haut que... (pour reprendre ta métaphore ventée) et considère que si tu es finaliste, c'est ta victoire à toi ! Maintenant, y'a un truc c'est que adorer Hemingway, être Nimois, passionné de toros et quatre fois finaliste ça finit par titiller un peu. je suppose que je me sentirais plus entier si je gagnais un jour. Mais le niveau se relevant, j'y crois moins. l'an passé detambel était sélectionnée (15 livres chez gallimard c'est pas rien !)
Pourquoi Chulo serait-il désolé ? On a le droit de ne pas aimer ce texte, de le trouver banal, décevant pour traiter d'un sujet taurin qu'on espèrerait plus &clatant, surtout quand on est aficionado.
De même que je sais que d'autres nouvelles entendues sont très intéressantes aussi. En général, quand on les lit toutes, on est frappé par les particularités d'expression et par l'imagination des auteurs.
Gina
Carver, Steinbeck, Camus, et bien d'autres, l'important est le don soi.
Le reste est technique, qu'ils ont aussi, évidemment, tous, mais chaque mot, chez eux, est une pierre qui, lorsqu'on la soulève, libère un poisson lumineux, et non une bouillie.
Le parallèle avec le duende, ce merdeux vicelard qui dort dans nos tripes, celui qui a besoin de l'odeur de merde et de pisse aux corridas et de la poussière qui colle au front, et des langues qui collent, me paraît évident.
Il me semble, que fait de société, la littérature s'aseptise, comme la corrida. comme le bel canto qui n'est plus, victime de callas, ou le toreo victime del cordobes.
Mêmes causes mêmes effets.
Est ce grave? non?
Vaut t'il la peine d'en parler? non!
Alors, rideau!
Marc se dévoile. Il est vrai que les éditions du Diable Vauvert sont une référence doublée de gens fort sympathiques.
Mais être primé dans un village n'est pas dépréciatif et je suis moins dure que vous sur la description des notables moins brillants que les piliers du monde de la culture. Disons que le prix est peut-être moins gratifiant pour l'ego.
Au fait, à StQ.L.P, comme dans tout l'uzège, ce n'est peut-être pas le bling-bling qui prédomine (quoique) mais du bourgeois branché et international, plus bobo que bling-bling. Ils doivent se moquer des prix littéraires comme de leur premier Mas provençal.
Alors pour le PH, Marc, pas de complexe. Quatre fois finaliste donne entière légitimité pour aller ..... hasta la victoria !
Vale. Un beso para El Chulo y un tinto brindado à Marc.
J'adore la définition du chulo pour le duende :
"ce merdeux vicelard qui dort dans nos tripes"
Maja Lola y chulo qui se font des besos... On aura tout lu ici !
un beso para usted tambien maja, con su permiso.
j'aurai au moins gagné celà, et c'est une bien gratifiante récompense.
jaloux marc?
Claro que si ! Muy...
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