samedi 1 janvier 2011

Bôaa...nneu nâaannéeeez

Je ne vois pas mieux que l’écriture pour commencer l’année... Alors Résumons : si là où stationnait votre voiture, ne refroidit qu’un amas distordu de tôles fumantes, si votre front n’est qu’une barre douloureuse, si votre langue est verte et même s’il est inconvenant de pousser le réalisme jusque-là vu la distinction naturelle des lecteurs de ce blog, si vous avez, disons-le tout net, une chiasse infâme… : pas de doute, vous avez réveillonné ! Pire, si vous êtes une célibataire accorte de trente-cinq ans, peut-être avez-vous, pour tourner définitivement la page du dernier décevant en date, laissé ce gros beauf aux mains moites, vous rouler une pelle à l’heure de souhaiter la bonne année. Le coup classique. Qui évite les longs discours d’approche préparatoire. Qui évite le meilleur. Parce que le meilleur, rappelez-vous, c’est le désir, c’est la quête de l’amour de l’autre, ce qu’il y avait dans ses yeux. Pas la quiquette. Quoique. D’autant qu’au petit matin il est beaucoup moins fringant que la veille si tant est que ‘’fringant’’ soit le bon vocable vu qu’au moment où vous étiez prête à recevoir dans votre petit calice lubrifié l’élixir de sa virilité, ben… il a préféré aller dégueuler. Ce qui a dépoétisé le contexte car jamais vous n’avez éprouvé une quelconque attirance pour l’haleine de fennec intoxiqué dépourvu de brosse à dents. Bon enfin, c’est votre problème, maintenant qu’il est à l’agonie dans votre lit, et qu’il n’a rien à articuler de plus intéressant que les caractéristiques de ses selles, débrouillez-vous avec ça. L’épisode ‘’WC’’ du petit matin a toujours été le moment délicat du couple en formation…

Evidemment, taisant vôtre réveillon, vous attendez que je me répande sur le mien. C’est pour ça que je n’arrêtais pas de recevoir des mises en garde la nuit dernière. C’est finalement à ça, je crois, qu’on reconnaît qu’on est un bloggeur sinon célèbre du moins impudique : chaque fois que, champagne aidant, on me faisait une confidence, on poursuivait après un temps de latence par cette requête affolée :

« Déconne pas, c’est du off, hein… ne le répète pas sur ton blog ! » oh putain comme y’en a qui doivent trembler, là, tout de suite ! Nâaaan… z’inquiétez pas…

Bon, ben moi je me suis retrouvé par accroc chez des jeunes, genre vieux cons pour mon fils de quinze ans, mais pour moi, des jeunes : 35-40 ans. Trente personnes, trente bouteilles de champ – il en a manqué – une tripotée de top- models ignorées par leurs godelureaux qui ne pensaient qu’à se bâfrer au buffet en rendant compte du dernier exploit sportif de leur choix, tandis que les quelques quinquas eux, les charmaient de leur compagnie plus attentionnée – à chacun ses plaisirs - On sentait dans leurs yeux toute l’ambivalence de la situation : mais pourquoi mon novio il est pas aussi gentil et prévenant que lui, aussi intéressant et spirituel ? Mais quinqua c’est vieux, non ? Ah ben oui, mais c’est comme ça, on peut pas tout avoir, enfin je veux dire à part quelques êtres exceptionnels à qui vous n’avez pas encore été présentées.

Il y avait une brune magnifique à la sono. Elle devait culminer à 1m80 juchée sur ses talons. Elle n’arrêtait pas de bidouiller son iphone. Entre parenthèses, je suis le seul clampin qui n’ait pas d’iphone à exhiber… on me demande parfois que fait mon vieux Motorola ? Ben…il téléphone, que je réponds… pas plus… Le pauvre type quoi… La preuve ? Y’a eu un débat chez les fumeurs : comment était orientée cette terrasse ? Moi je connais ma ville, j’ai dit : au nord. Mais tous les godelureaux dégainaient déjà leurs iphones, application boussole, pour après force contorsions et conciliabules, arriver un quart d’heure après à la conclusion Calabrussienne suivante : au Nooord ! Sauf qu’eux arboraient l’air satisfait de celui que la technique a soutenu.

Donc la DJ amateur, je lui fais :

- Tu enregistres tout sur ton iphone ?

Style, ouais, je connais la High-Tech… vu que mon fils, toujours le quinze berges, il appuie sur un bouton quand il entend un air qui lui plait, et au bout de quelques secondes ça lui donne : le titre du morceau, la maison de disque, le parolier, l’arrangeur, les mensurations de l’interprète et, au besoin l’endroit où il a acheté ses shoes… Magique, non ?

Aussi sec elle love son corps de rêve tout du long contre le mien qui n'a jamais été de rêve, lui, pour me susurrer à l’oreille au milieu de la furie des décibels – les femmes ne se rendent pas compte de l’effet qu’elle peuvent nous faire ou alors – les salopes, enfin, les coquines…- elles le savent et s’en amusent -

- Mais non, mon bichon maltais, c’est le contraire, c’est moi qui génère la musique à partir de mon iphone vers la table de mixage…

Bon, le bichon maltais, je viens de l’inventer, mais vu la pointe de condescendance dans le ton, style : mais de quelle planète il débarque, lui, il habite Orthez ou quoi ?

(un pays ou les principaux de collèges qui n’ont jamais fait de stage à Créteil ou à Marseille, pensent qu’une jeunesse qu’on peut encore encadrer comme dans les années cinquante est représentative de la France d’aujourd’hui… tu sais Xavier qu’il y a plein de profs internés en psychiatrie dans ces régions… ? Que plus personne ne veut faire enseignant dans notre pays ? Qu’ils demandent tous leur mutation dans ce bout du monde préservé qu’est le Sud-Ouest ? Où la volaille est encore fermière et le foie, gras… ;-)

Très sympa la DJ et assez atomique je dois dire comme ''bombe''. Mais nature, voyez, jeune, naturelle et sans artifices. Son tube préféré, qu'elle nous a passé quatre ou cinq fois c'était : ''ça m'énnerve'' vous savez ce type qui chante avec le même accent que Karl Lagerfeld. C'est vrai que c'était assez énervant de la regarder et de se dire ben non, elle n'est pas pour toi... Mais l’élue ''Miss sexy'' de la soirée, c'était une petite quadra blonde – ex brune vraisemblable - qui ''transmettait'' un max quand elle bougeait dans sa robe ultre courte lamée noir. Mine de rien, tous les godelureaux accompagnés, c’est sur elle qu’ils flashaient, enfin au sens propre, avec leurs apn ce qui devait être une bonne métaphore de leurs émois intimes… d’autant plus frénétiquement qu’elle était venue seule et libre comme l’air. Ils vont avoir l’air fin quand leurs moitiés se rendront compte que 80% des photos du reportage de la soirée représentent ''Miss sexy''… Elle se lovait, lascive et suggestive dans les bras de ses copines en s’amusant des carburateurs qu’elle incendiait plus sûrement que les pauvres de nos banlieues sans chauffage, obligés de sacrifier leurs bagnoles pour ne pas mourir de froid. C’est là que je me suis vengé sur les tartines de fois gras. C’est comme ça les vieux, pour compenser les frustrations sexuelles, heureusement qu’on a la bouffe et l’éducation de sa maman !

Ca suffit, non ? C’est que je n’ai pas que ça à faire moi, ''raconter''… Vous pouvez m’envoyer la copie de votre resena perso, je diffuserai… Dans les cordes de Isa du Moun ça … non ? Je vous ferais la resena du gâteau des rois, la prochaine fois, où mon beau-frère – un médecin, avec l’humour qui va avec…- ne rate jamais son mot d’esprit annuel :

- Et si on tirait les reines cette année ?

MDR, non ? Ouais mais bon, c’est un sportif, lui. Putain, merde, c'est vrai, il est karateka...

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Je sais ce qu'elle a fait Isa pour le réveillon. Mais chut, nous ne dirons rien, ni elle, ni moi. C'est entre Ma Isa du Moun et moi. Ah Ma Isa !

Anonyme a dit…

Tu me crois donc si conservatrice pour croire que je réveillonne?
Le dernier jour de l'année, n'est qu'un jour comme les autres, la suite du précédent. Mais l'Homme a besoin de ça pour espérer se renouveler, car il est souvent incapable de le faire par lui-même...
A 23h je dormais paisiblement!

isa du moun

Marc Delon a dit…

Putain de festaïres au moun... !

Anonyme a dit…

Hestayre serait plus adéquat...
et puis les fêtes c'est l'été!

Marc Delon a dit…

Hestaïres ? Festayres ? Gestiayares ? Suis-je bête : c'est connu, pourtant, que les fêtes de Noël c'est toujours en été...

Xavier KLEIN a dit…

Oh, je sais, Marc, malheureusement, je sais!
Même ici, on désaffecte de temps en temps un enseignant usagé.
Le problème dans l'Education Nationale (qui n'est que le reflet de notre société) n'est pas tant les mômes, que les adultes (profs et surtout parents). Et le fait que les gamins, qui sont ce qu'ils ont toujours été, ne trouvent plus d'adultes dignes de ce nom en face d'eux. Je veux dire des adultes qui s'opposent aux pulsions éternelles, et viennent poser des limites aux désirs de toute puissance des enfants-rois.
Nous sommes passés de la société outrancièrement paternelle d'avant les sixties à une société outrancièrement maternANTE (je n'ai pas dit féminine). Ce qui me désespère, c'est de constater qu'apparemment on ne peut qu'être dans un excès, et rarement dans l'équilibre entre ces deux pôles. Un équilibre qui suppose du bon sens de la part des «décideurs», quand nous en sommes à la gestion des peurs, au juridisme et la politique de l'ouverture du parapluie pour toutes réponses.
Une problématique qui n'est ni de gauche, ni de droite mais sociétale.
Je suis né dans le monde ancien.
J'ai connu la société de l'économie, celle où l'on ne jetait pas, où les frusques se transmettaient de l'ainé au cadet, avant de finir rapiécées chez les cousins. Celle des derniers labours avec des boeufs, des dernières meules de foin, des lessiveuses où l'on mettait le linge à bouillir.
Le «bon vieux temps», je n'y crois pas, et je n'aime pas le passéisme, mais tout de même, tout commence à aller trop rapidement pour moi, dans un monde que je ne comprends plus, dont les valeurs (ou leur absence...) et les normes me paraissent absconses.
Vieillesse?
Gatisme?

Marc Delon a dit…

Non, sagesse, expérience. Je souscris sans réserves à ce commentaire.

Anonyme a dit…

Oui, Isa et moi dormions paisiblement à 23h !

Marc Delon a dit…

On est très content pour vous de ce repos. Cependant, ne sachant pas si c'était ensemble ou séparément et cette contribution n'étant pas signée, il sera difficile de lui accorder un intérêt quelconque...

Anonyme a dit…

Si c'est de celui qui m'a réveillé pour me souhaiter une bonne année, c'est au contraire très intéressant.
On le reconnaitra facilement: il avait plein de mains!

isa du moun

Marc Delon a dit…

Un mime rapide ?
Un Kiné au boulot ?
Un ostéo zélé ?
Shiva ?
Pressait-il convulsivement certaines zones en révulsant les yeux et en poussant des grognements d'ours Slovènes trop heureux de retrouver les bergers pyrénéens ?

ludo a dit…

all of us, we're always the beauf of someone.

le renne n°12