mardi 17 mai 2011

Guilty or guili-guili ?

Je vous joue souvent le mec au courant de tout, qui ne s'étonne de rien, un peu blasé, pas étonné par la dernière averse, non ? Celui qui traine sa carcasse désinvolte avec décontraction au milieu des affres de ce monde. Oui, je sais, cela me donne un charme fou, même à Orthez... Pourtant, à propos de cette affaire de Dotation Spermatique Kompulsive, j'avoue, je n'en reviens pas, de tout ce que j'entends.


De l'affaire elle-même et des réactions publiques qu'elle suscite. Je pourrais même employer cette expression grossière très adapté au cas, qui commence par "troue" et finit par cul, vu là où voulait se nicher l'affection soudaine de l'inculpé pour le petit personnel hôtelier. Mais comme vous le savez, je suis très bien élevé. Un fait divers unique, ahurissant, apte à rester dans les annales - aïe - judiciaires.


En effet comment comprendre, si les examens médico-légaux et les descriptions des rapports de police s'avérent conforter les allégations de la plaignante - il semble que ce soit le cas - comment comprendre qu'un hyper communicant comme DSK capable d'apporter avec brio la contradiction face à n'importe quel animal politique, soit incapable de convaincre une femme par les voies normales de la séduction ? Ou soit si mal équilibré qu'il préfère épanouir ce goût pour le sexe, dans la violence ? Que sont les femmes pour vous, DSK ? Des grosses putes à torturer ? Des salopes à violer ? Des rosbeefs à pénétrer ? Un terreau défoulatoire de tout ce qu'on n'ose pas proposer à madame ?


Faudrait nous dire un peu, ce besoin de prédation inversement proportionnel à l'élégance supposée que les femmes seraient en droit d'attendre d'un homme éloigné du Cro-Magnon, hyper cultivé et rompu aux négociations ardues...

Mais bon, nous les Français, on n'est pas des pères-la-morale, hein, on est apte à tout comprendre, et puis y'a des donjons à louer, avec des maîtresses Dominia et des soumises aussi, liens compris pour attachage et bondage, pourquoi se compromettre à ce point, si connement, alors qu'on est voué à un destin de portée historique ? Comment comprendre qu'un homme qui voyage toute l'année dans tous les pays du monde "choisisse" ou au moins n'arrive pas à se maîtriser dans le plus prude, le plus sévère, ne serait-ce que pour garantir son salut personnel ? Le complot, l'attentat politique ou bien la pathologie, je ne vois que ça.


Heureusement, nous vivons dans un pays merveilleux, celui des droits de l'homme mais apparemment pas de la femme, où en 48 heures, l'agresseur est devenu la victime de cette ''justice infernale'' (jack Lang), de ce "Poujadisme judiciaire" (Badinter) tout ça parce que l'on vient subitement de se rendre compte, qu'aux USA, la justice n'est pas au service des agresseurs comme dans le plus laxiste des pays, le nôtre, mais plutôt là, pour servir les victimes. Le mega scandale ! A priori cela parait logique mais effectivement peut être choquant par rapport à nos habitudes. Est-ce en effet bien nécessaire de menotter un homme obèse de soixante-deux ans au milieu de cinq gaillards de 1m90 ? Menaçait-il de partir en courant ? Ou d'essayer d'étrangler un policier de ses petits doigts boudinés ? Non, il n'y a qu'avec les innocentes victimes qu'il peut être dangereux, pas fou. Mais bon, est-ce si traumatisant que ça de voir des menottes aux poignets d'un mis en cause ?


Alors le complot... fomenté par une UMP pour se débarrasser de son concurrent principal pour les présidentielles ? Bof... Les langues - de pute, bien sûr - commençant à se délier on apprend que le petit problème de DSK était connu de tous, à Paris. Hier matin, un journaliste expliquait même le contraire d'un complot, sur les ondes : que Sarko et DSK, sont potes dans la vie et que le chef des chefs connaissant son penchant lubrico-maniaque l'aurait même prévenu qu'aux USA faudrait pas déconner comme à Paris ou dans la Bunga-Bunga italienne, parce que cela ne se passerait pas comme ça... A cette table ronde, tous ces journalistes s'engueulaient d'importance, avouant savoir ce penchant mais ne rien n'en avoir dit jamais parce-qu'ils


<< n'étaient pas là pour dicter la morale sexuelle >>


mais que traînaient dans Paris plusieurs femmes, noires notamment, parait-il très appréciées, qui auraient subi les ''Sex Attacks'' du prédateur...


<< Où sont les plaintes, alors ? >>


Reprenait alors un des leurs... le plus jeune et le plus niais, sans doute.


<< Quelles plaintes ? ça s'achète une femme pour qu'elle se taise... >>


Rétorqua le briscard le plus aguerri et désabusé...


Mais bien sûr, tout le monde se tenant par la barbichette, ayant des dossiers sur tout le monde, personne ne jacte, préférant sortir de fausses affaires, faisant semblant de s'offusquer de la Porsche que son conseiller en communication n'hésitait pas à proposer à son auguste fessier entre deux visites chez les éditeurs pour négocier la coupe de passages des ces auteures parfois trop bavardes. Bon sinon, la morale sexuelle elle est très simple, je pense :

Le consentement de la femme n'est pas facultatif !


Alors oui, la pathologie... c'est emmerdant car on a donc vu que la justice américaine qui offusque les copains tolérants moins scandalisés par le viol que par les menottes - donnez-lui donc vos filles ! - ne fonctionne pas, mais alors pas du tout comme la nôtre... C'est ça qui est con ! Par exemple, chez nous, lors de multiples chefs d'accusations, ils se confondent pour n'en retenir que le plus grave. Là-bas, ils se cumulent ! De vingt ans on est donc passé à soixante et quatorze ans ! Je reconnais que ça pose un drôle de problème, même à moi, baptisé nouveau réac grand teint... Car enfin, on n'aurait jamais droit à l'erreur ? A la rédemption ? Au pardon ? Bigre ! S'agit pas de se rater une seule fois, sinon t'es ensapiné en taule dis donc !


La philosophie générale serait aussi très différente concernant la dignité de la personne. En France on considère qu'il faut à tout prix préserver celle de l'inculpé, même et surtout s'il a commis les pires exactions : viol , torture, barbarie, peu importe, jamais au grand jamais on ne prendrait le risque de justifier dans sa pensée qu'il avait raison de commettre ces actes puisqu'il n'était pas considéré et on lui indique donc par là, ce qu'on attendait de lui envers les autres. Aux USA où tout est plus direct, on considère que si un homme s'est conduit de manière indigne, sa dignité à lui n'a plus aucune raison d'être respectée et qu'on est pas mécontent de la lui faire ressentir, cette déchéance qu'il a imposée à un autre.

Enfin, je reprends le clavier pour ces ultimes réflexions. J'ai remarqué une différence entre les deux systèmes que je trouve très symptomatique : la victime était protégée concernant son image, ce qui lui permettra de reprendre le cours de sa vie plus facilement ; en France elle est exposée, pourchassée et mitraillée sans vergogne et c'est l'inculpé qui a ce droit, d'être recouvert d'un drap ou d'un blouson à sa sortie...
Pourquoi cela ne choque-t-il pas nos grands esprits défenseurs des droits et des libertés ?
Mystère...










8 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment pouvait-il se supporter avec tant de noirceur en lui ? Au moins la voilà en pleine lumière. Toute morgue disparue, place à une infinie pitoyable misère.

Il n'y a que dans ce blog qu'on pense à la femme.
Gina

Maja Lola a dit…

Ironie mise à part, après le premier étonnement sur les moyens financiers de DSK pour calmer ses ardeurs viriles (et il n'a pas dû souvent s'en priver), il semble qu'apparaît la réalité bien moins hypocritement explicable : le déréglement sexuel d'un personnage dont la bestialité ne peut même plus être contrôlée.
J'ai souvenir de Sexus Politicus qui évoquait cette fascination qui, sans faire des hommes de pouvoir des érotomanes en puissance, les présentait avec l'oeil gaulois condescendant en séducteurs ou en chauds lapins.
Mais là, finie la gaudriole, la badinerie de salon rive-gauche, la grasse plaisanterie du café des sports ...
Si les faits sont avérés, la "machination" écartée, c'est toute la bestialité d'un prédateur qui serait mise en lumière .... et tant mieux alors que l'affaire se soit produite à NYC !

Anonyme a dit…

Non... merde... c'est pas sympa... arrêter la curée, puisqu'on vous dit qu'il n'y est pour rien dans l'état gravide de Carla

Anonyme a dit…

ça pose le problème de la quasi omerta de nos "grands reporters" chantres de pacotille de la liberté d'expression, qui savent et ne pipent mot : ils auraient laissé sans vergogne élire un criminel en puissance ! Quelle démocratie de merde ! Et encore ils la ramènent à longueur d'année avec leur anti-américanisme primaire alors qu'ils pourraient aller y prendre des leçons!!! Là-bas tout candidat "subit" une enquête de moralité en règle de son propre camp, pour valider sa candidature.

Maja Lola a dit…

Entièrement d'accord. Le cinquième pouvoir a toujours eu des rapports très intimes avec la politique. Tant que cela s'est cantonné à des histoires d'alcôves, de compromissions et de petits arrangements entre gens qui se "tiennent", sous le couvert hypocrite du respect de la vie privée, tout se passait en famille. Sauf que dans ce cas le sens du mot "respect" aurait subi une dérive ignoble.
Hypothèse, bien sûr, au nom du respect de la présomption d'innocence !

Marc Delon a dit…

je comprends pas trop, moi, cette présomption d'innocence vu que le Larousse donne comme définition à présumer :
croire en se fondant sur des indices.
En me fondant donc sur les indices de cette affaire, de cette femme qui pleure, qui témoigne de son agression, je présume donc plutôt en faveur de la culpabilité de DSK... ! non ?
le Droit a parfois de curieux détours...
Une fois qu'on a des preuves, on ne présume plus, on sait !

el chulo a dit…

mais non, justement, je pense que sachant les casseroles qui allaient lui dégringoler dessus, en campagne électorale, il n'était pas si chaud que ça pour y aller.

pour le reste, si c'est vrai c'est dégueulasse, si c'est monté, il a été très con de tomber dans le piège, si c'est faux, ben j'y crois pas trop! mais bon, wait and see, non, au nom de la présemption de non culpabilité possible ou du soupçon de doute?

Anonyme a dit…

Faut croire que c'est lui qui est bien "monté" et que devant "la possibilité d'une fille" il n'arrive qu'à être con...