vendredi 25 mai 2012

Le Blond, la Brute et le Mutant


C'est vrai qu'il est blond le brun ténébreux Francisco Rivera Ordonez Paquirri, avec les toros. Je ne lui ai jamais rien vu faire de très intéressant et pourtant il torée beaucoup... Il passe sans peine ni gloire comme dans les magazines people espagnols dont il est un pilier. Les noms illustres sont parfois durs à porter pour qui se souvient du Paquirri.

Mais d'abord un mot sur les toros. Si j'étais torero, je pense que j'aimerais bien. En tant que spectateur, bof. Torrehandilla n'est pas le mariage de Torrealta avec Jandilla, non... mais c'est du Juan Pedro pur jus et hélas parfois pur sucre... qui obtint un batacazo par embrouillamini des papattes à tout le monde. Et aussi quelques beaux primo-impacts dans le peto, venus de loin, mais hélas sans fond. Peu piqués pour leur conserver des forces, il leur arriva quand même d'en manquer, surtout pour la deuxième prestation de Juan Pablo Sanchez qui nous avait alerté sur la justesse de son temple et la douceur de son art à son premier. Sinon, de jolis toros bien roulés et armés, avec de la charge, mais faibles et donc souvent compliqués au troisième tiers.

La brute, c'est l'équipe nationale espagnole de ski : El Fandi, reconverti dans les toros depuis lurette. Dans le patio de caballos d'ailleurs, il s'échauffe comme un sportif car la prestation aux banderilles va être explosive. Il est le roi, l'empereur des bâtonnets, en un mot, le meilleur de la planète à ce jeu sans nul doute. Un soliste virtuose du ''Al Violin''. La puissance quadricipitale de Savalli, la science d'Espla, le fighting spirit de Padilla réunis dans le même homme. Il plante et replante les colored sticks dans toutes les positions, rétro pédalage incurvé-templé inclus.
Je poursuis avec constance – et à vrai dire avec plus d'intérêt photographique que les faenas - ma série intitulée ''Waiting for the Bulls'' ou ''Esperando los Toros'' pour faire chic. Et il est vrai qu'à voir les toreros durant ce moment-là on a déjà des indications sur leur personnalité et presque sur leur ''actuacion'' à venir. Fente avant et latérale pour le Fandi, étirement des adducteurs, stimulation des mollets, vérification de la flexion en charge sur les genoux, le type va dépoter aux banderilles !

Ce n'est pas le cas du mutant, cet artiste en devenir, calme et concentré avant la course. Me reste dans la rétine ce dédaigneux et somptueux renversement de cite sans perdre un millimètre de terrain. Juan Pablo Sanchez calme et esthétique coupe la première oreille de cette feria. Pourrait se croiser un peu plus pour émouvoir et transmettre mais comme le disait mon voisin :

  • Eh non, il ne peut pas se croiser plus, il pèserait trop sur ce toro faible...

Et voilà donc la boucle bouclée. Sinon ? Que pensez-vous de notre alguacillila ? Mmm ?

1 commentaire:

el Chulo a dit…

on dirait beatrice dalle en femme!