mercredi 25 janvier 2012

Ivoire Brisé de Ludovic Pautier



On est étonné, on tourne et retourne l’ouvrage, coquet, luxueux avec sa couverture à rabats dorés (Atelier BAIE) pour s’apercevoir que la préface est une postface, une page de garde serait au milieu, ou alors, il y en aurait trois comme autant de buvards ayant absorbé des caractères d’imprimerie rouge orangé ou noir.



Façon élégante de donner du sens – si on peut dire- au contenu poétique du livre.



Des vers libres, qu’on ne pénètre pas aussi librement qu’il y paraît. Non ; les observer, tourner autour des titres et effleurer d’abord. Se rendre ensuite sur Wikipedia pour bien savoir de qui on parle, ou à qui le « je » s’adresse quand on est peu familier du sujet. Au passage, écouter un morceau de chant gitan, puisque ce livre les célèbre, et se replonger dans les poèmes. Lire, relire.



Alors on se laisse porter par le lexique, on flotte sur plusieurs nuages, la réalité des narrations de la vie des gitans cantaores, joueurs de guitare, chanteurs de coplas, portraits, souvenirs marquants de leur vie, visions d’Espagne, de terre andalouse, de villages, de bars, allusions tauromachiques.



« C’est un des matins



baveux, où se joint à la nuit



encore maquillée



la salive du jour proche… »






Dans l’harmonie des assonances et de la mesure variable du vers, bref, coupé, pressé ou ample et lent, qui se plie tantôt à la narration, tantôt au martèlement de la musique, du chant et de la danse, on s’imprègne de nostalgie, de tristesse. Il est question, le plus souvent de vieillesse, de vie dure, de pauvreté, de solitude, de mort. On accompagne le chanteur de coplas qui jette ses sons et ses cris, le danseur quand le sol se martèle, que des bras se soulèvent après diverses contorsions, cambrures et tremblements.



« pour écraser la cervelle du duende, lui, Jose,



Tapait du plat



Et du poing de sa main gauche



Sur le mostrador de la peña.



Les filles éblouies



Derrière avaient cessé de glacer



Les verres en tube où ambraient le whisky. »





La poésie est devenue spectacle à imaginer, à voir, à entendre, à ressentir...



Gina

12 commentaires:

el Chulo a dit…

c'est beau comme du Maja Lola!
bravo!

el Chulo a dit…

bravo gina!

Marc Delon a dit…

Quel démago ce chulo, avec les femmes... bravo lola-gina etc...

Moi je dis plutôt félicitations à Ludo, merde, c'est quand même lui qui l'a écrit ce livre !

el Chulo a dit…

oui mais au départ, la resena n'était pas signée. j'ai pensé à maja pour le coté flamenco mais incontestablement, il y avait du gina ciselé là dedans.
bravo donc aux deux, et évidemment à ludo!

Maja Lola a dit…

Qui mieux que Gina pour nous parler d'un livre de poésie ?
L'exercice est d'autant plus périlleux qu'il paraît difficile de s'immiscer dans l'intimité du poète qui met dans ses écrits sa "musique" propre et très personnelle, sa technique et sa sensibilité.
La poésie reste encore un espace de liberté inclassable dans n'importe quelle école, registre ou technique ... et transmettre ses émotions n'est pas à la hauteur de tous les poètes.
Ludo nous a fait un joli cadeau avec ce recueil.

Merci Gina et bravo, ma belle.
Et pas de commentaires désobligeants ni censure, Don Marcos.

Anonyme a dit…

Merci Chulo, je suis drôlement flattée quand on me compare à Lola, mais pas très douée pour aborder la poésie de Ludo il faut du temps pour se laisse porter...
Gina

Marc Delon a dit…

Bhâââdiii... de pire en pire... je crois que je vais durcir la ligne éditoriale de ce blog et revenir aux fondamentaux : machiste, sexiste, toriste !

Maja Lola a dit…

Techniquement je ne sais pas (je n'y connais rien en photo) mais tu ne l'as pas arrangée l'Eva Luisa sur cette photo ... tu aurais pu ne pas la mettre. Elle était tellemet belle sur les autres ...

Elixirman a dit…

Hello Marcus,

les derniers posts sont vraiment trés chiants...Ca manque vraiment de polémique !

Il faut te resaisir !

Adessiats

Marc Delon a dit…

Tiens il est encore là, l'homme-elixir ?

justement pas Lola, je ne veux pas traquer la "bellitude" de ces danseuses, j'adore leurs grimaces simiesques, leurs grimaces de guenon, leurs attitudes déguinguandées qui en disent plus je trouve sur leur art de l'expression corporelle...
c'est d'ailleurs pour ça que j'hésite toujours à acheter le tirage de Duzert de Rocio Molina (si tu me lis jean-louis...) je trouve qu'elle a le ''défaut'' d'être trop belle ! Trop esthétique, presque comme un lieu commun de la danse Flamenca tellement elle est réussie...

il va m'envoyer un post en me disant qu'il peut m'en vendre une laide tu vas voir... ;-)

Ludovic Pautier a dit…

en cherchant un ancien numéro de la revue "La Caña" qui reprenait une belle photo de manolo Caracol et Paco Camino en la colorisant je suis tombé sur la dite portada "opacquisée" avec en surimpression cet "avertissement" :

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To view this publication, please verify you are 18 or older by logging in or signing up."

Don Manuel et le Maestro peuvent se retourner dans leur tombe : pareil que pour une bonne jacquette de film de cul !
allez, comme je sais que ça brassensise de temps à autre por ahi :

j'suis le pornographe du phonographe, le polisson de la chanson ( por fandangos caracoleros, bien sûr).

sinon, merci pour la reseña. si, si.

ludo

Ludovic Pautier a dit…

ah oui , pour ceux que ça intéresse :

http://issuu.com/faximil/docs/1992-lcf-02

(lien vers la portada X rated )