mercredi 18 janvier 2012

NFF : Rosa de los Vientos


Maravillosa Rosa de los Vientos

Ce soir nous avons eu un récital presque intime. Juan Ramón Caro, guitariste maître total de son art, a démontré que sa guitare était le prolongement complice et naturel de sa virtuosité.

Discret, attentif et tout à l’expression de sa musique, il nous a emportés littéralement avec soléas, seguiríyas, alegrías, tangos … Ses délicats effleurements de cordes, sa façon d’étreindre et de jouer de sa guitare évoquent l’amour de l’artiste pour la féminité de son instrument. Et il en joue en amoureux transi et fusionnel, pour notre immense bonheur.

David Dominguez lui a servi des percussions qui se mariaient harmonieusement à son toque … ces deux-là savent se parler, c’est une évidence.

Seule déception : le cante du « Salaito », un peu faible et poco salao au début, a fini par donner plus de corps en fin de récital … au moment des bulerías.

Passons de l’étouffement à la révélation : un Marco Flores brillant de grâce, de beauté et de technique.

Ses zapateos sont énergiques sans être lourds. Il ne démonte pas le plancher mais rythme son corps par des piqueteos mesurés tant le temple de ses pieds est tout en classe et maîtrise. Corps droit et élégant qui garde sa virilité malgré ondulations et braceos.

Dans une rapidité d’exécution étonnante, son visage expressif danse au rythme du phrasé inaudible que ses lèvres articulent pour nous « parler » sans mots, émettre, de sa danse, comme le fait son corps.

Puis un instant court, moment inoubliable : seul son taconeo doux, ses griffures de zapatos glissant sur le sol, sans musique, ses bras élégants zébrant l’air, muñecas ondulantes, tout près du bord de scène, tout près de nous … on entend son souffle proche et profond … et le notre, souffle, s’arrête !

La bulería finale lui offre un déchaînement festif moins académique qui illumine son visage de bonheur partagé.

Belle soirée. Mesdames et messieurs les absents …. vous avez eu tort !

Maja Lola

2 commentaires:

Marc Delon a dit…

il y a peut-être aussi des absents à qui on n'avait pas pris de place ? ;-)

Pedroplan a dit…

Superbe compte rendu plein de vibrations. Bravo, Maja !