Film de François Dupeyron
La chambre est petite, l'ameublement spartiate et le lit étroit. Félicité Wouassi accepte pourtant de se dévêtir et de s'y allonger nue, éclaboussant de sa beauté africaine la nuit de pleine lune de cet été caniculaire qui décime les vieux. Elle le fait à la demande de son voisin décati, un claude Rich en vieillard asthmatique, qui sent la vie s'en aller et veut une dernière fois vivre intensément entre deux bouffées de ventoline. A "Sonia" -ainsi qu'à toutes les femmes- il réaffirme "qu'il n'y a que ça qui vaille la peine" quand il pose la main sur la jolie peau veloutée. Dans la vie de tous les jours, on est dans une cité et chacun s'arrange pour survivre avec sa morale, l'état et ses subventions et le conflit entre ses désirs et l'éthique. Même si Sonia cède à sa requête sous la pression de raisons inavouables virant au chantage, il la touchera avec respect, l'enveloppera de paroles bienveillantes avant qu'ils ne s'endorment tous deux confiants, pour une nuit et pour l'éternité. François Dupeyron réussit le pari de nous parler des cités avec humour et poésie sans en occulter les drames mais en gardant entrouverte la porte de l'optimisme dont ne se départira jamais son personnage principal pourtant confronté le même jour à la grossesse de sa cadette, au mariage de son aînée et à la mort de son mari. "Sonia-Félicité" ne baissera jamais les bras et trouvera même à son coeur une raison d'espérer car il n'y a effectivement que ça qui vaille la peine : l'écoute d'un autre coeur.
2 commentaires:
Exxxxxxxxxx....altant!!!!!
gracias
Réconfortants ce film et son analyse : il y aurait deux choses « qui valent la peine », d’abord le contact intime , une main sur la peau, puis le contact des cœurs, l’un ne semblant pas indépendant de l’autre.
Gina
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