Les Couilles du Cyclone
C’est la vérité, ce type est un cas. Essayez de lui résister pour voir. Boudez votre plaisir juste un peu. Padilla vous emporte, vous entraîne dans son sillage, à votre être défendant au besoin, freinant des deux pieds tout hérissé de vos différences et irrité des scories de son style comme autant d’allergènes dont il vous bombarde, mais il vous traîne quand même avec lui pour une part. Car vous finirez toujours, non pas obligatoirement par goûter son toreo de bazar où se trouve à peu près tout et n’importe quoi, plastique makache, esthétique oualou et éclat de pacotille, mais par saluer l’entièreté de sa personnalité que même votre réserve voire votre aversion est incapable de fragmenter. Ce torero est un filon d’enthousiasme, une mine de conviction et une débauche d’énergie à lui tout seul. D'où son surnom « le cyclone de Jerez » Aucune pépite de grande classe, aucun atome d’art, nada. Dans le cyclone, ne tourbillonne qu’un pêle-mêle gras et joyeux de tout le trivial qu’il faudrait interdire aux enfants souhaitant apprendre à toréer. Padilla est au toreo ce que patrick Sébastien est à la chanson française et benoit Poelvoorde au cinéma : un fêtard de pueblo, une ritournelle de troisième mi-temps rugbistique, un boosté halluciné. Regarde Padilla petit, et vois ce qu’il ne faut pas faire… Pourtant Juan José déborde d’une si inébranlable conviction, est lui-même si débordé de son propre allant, que lui demander de ne plus en faire des tonnes équivaudrait à demander a un poisson de nager hors de l’eau. C’est impossible. On ne compte plus les après-midi qu’il a sauvé de l’ennui, les arènes ébrouées de leur torpeur ou les publics électrisés par ses braillements gutturaux orchestrés à grand renfort de bras interminables vigoureusement branlés pour recruter les foules. Qu’il coupe des oreilles -et comment n’en couperait-il pas, public en poche hurlant à chaque seconde d’hésitation du palco- et il ne s’en débarrasse pas prestement à la manière d’un Curro Romero dégouté par les appendices sanguinolents, non, il les pressera, les secouera, les traira chaleureusement sous votre nez jusqu’à en faire dégouliner le sang dans ses manches, agitera frénétiquement ces lambeaux de chair velue et cartilagineuse et qui sait si, dans un accès de bonheur incontrôlable, il ne maculera pas votre belle robe madame, en vous le balançant, hilare, sur la poitrine. En bref, madame, si vous vivez dans la bonne société, celle disons, attachée aux conventions bourgeoises là où les règles sociétales s’apprécient entres personnes discrètes et de bon aloi aux positions modérées en tout, il ne représente pas le gendre idéal. Celui que vous auriez tenu à séduire vous aussi à votre façon et que vous auriez été fière de présenter à vos amies. Seule votre fille aurait peut-être eu un jouissif parti à tirer de cette euphorie ambiante mais ne nous aventurons pas plus loin sur ce terrain qui a déjà glissé quand un journaliste saluant un jour l’entrain et le courage du torero intitula son article d’un audacieux :
¡ VIVE TES COUILLES, PADILLA !
¡ VIVE TES COUILLES, PADILLA !
Effectivement, si on peut ratiociner sur le reste, on est bien obligé d'admettre que de ce côté-là, le garçon est pourvu.
3 commentaires:
Marc,
Excellente et exhaustive definition
Dans sa vie et ses relations un mec
sympa.
l'animal ne calcule pas.nous oui.plus rien ne nous est dicté par notre pulsion,l'instant devient premedité notamment entre l'homme et la femme,Heureusement,qu'entre l'homme et le taureau,ce dernier sait encore engager sa spontaneité,repousser les barrieres de cette lutte en apparence inegale.
Leurs 2 corps enlacés,le frolement de leur peau,une vibration imperceptible,un don total et une maieutique reciproque.Chacun se donne a l'autre sans inhibition ni retenue,etreinte furtive ou passionnée,rythme ralenti au maximum.Peu importe le parcours anterieur de l'animal et du torero,ils ont de toute facon un rendez vous immuable A LAS CINCO DE LA TARDE,face a face,seul a seul.
""planete des toros,Thierry Buron,Pierre Blaix""
Je l'ai vu en juillet lors d'une corrida à Prado del Rey (entre Arcos et Ronda). Cartel d'enfer: Finito de Cordoba, Padilla, Octavio Chacon, avec des Osborne afeïtés jusqu'à la queue.
Il nous a tout fait! Tout! Il a fallu boire le calice jusqu'à la lie (j'étais au callejon avec le mayoral de Maria Luisa).
Après l'art délicat de Finito pour l'élévation de l'âme, on a eu droit à deux tête à tête intimes de friction de crinières osbornienne et padillesque avant de terminer sur un chef d'oeuvre de bon goût: les fellations pitonesques où le maître "chuque" avec délices les moignons épointés, sous les pamoisons des rombières et les "Que macho!" énamourés.
La cyprine dégoulinait des tendidos.
Résultat: 4 oreilles, 2 queues et 27 orgasmes clitoridiens.
34 pucelles ont appris la vie.
Torride...
Inenvisageable en France: sommes trop délicats ou trop cartésiens...
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