vendredi 30 janvier 2009

Le Nu

Je n'avais jamais entendu parler de Waclaw Wantuch. Et je ne sais pas encore si c'est à cause de mon inculture ou si ce photographe polonais n'est effectivement pas très connu. En tout cas son travail m'a convaincu. Une très belle lumière et question poses inédites, une réussite. Ici l'utilisation d'un ultra grand-angle livre les caractéristiques de sa focale, de spectaculaire et habituelle façon, c'est-à-dire un premier plan surdimensionné et un arrière-plan fuyant et rétréci, les petites mains. Remarquable, ce nu de femme enceinte non ? (Si, elle est enceinte, vous verrez...) Ayant trouvé la trace du photographe, je lui ai demandé l'autorisation de publier deux photos. Il ne me les a pas envoyées dans une résolution très confortable, j'espère cependant que cela suffira. Un dernier renseignement puisque la question vous brûle les lèvres : malgré l'effondrement du zloty polonais, un tirage baryté vous coûtera 4500 euros environ et un tirage labellisé digigraphie 1150 euros. Donc c'est mon inculture.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

....Vu de derrière.. et comment autre ,c'est suggestif!!!

Anonyme a dit…

Les plaques de lumière qui accentuent l’arrondi de ce gros fruit rond posé sur une table, le dessin très pur, l’ombre portée bien nette, c’est ce qui doit faire une belle photo.
Moi, je cligne des yeux, je vois une poire bizarre avec les deux mains de petite grenouille (j’ignore combien elles ont de doigts) semblant repousser une autre forme arrondie, je n’y entends rien, ça ne m’émeut pas. Pourquoi dire que le modèle serait une femme enceinte ?
gina

Marc Delon a dit…

Pourquoi ne pas le dire, si on le sait ? Cela rajoute à la générosité, à la volupté des formes, à l'idée que de "l'autre côté" la rondeur est aussi magnifique et encore plus émouvante.

emma a dit…

je suis d'accord avec Gina....cette photo me derange mais je ne sais pas trop encore pourquoi....
besos
emma

Yannick Olivier a dit…

Ca ne me touche pas non plus. Pas du tout. Il n'y a pas d'âme. J'y vois simplement un parti-pris purement technique, certes très bien maîtrisé mais caricatural et sans âme. Un peu comme ces photographes paysagistes qui photograhient à l'"ultra-ultra-grand-angle" avec une maaîtrise parfaite de l'exposition et du pot-traitement, mais qui n'ont rien à dire.

Anonyme a dit…

Décidément oui, l'art est artifice - où le réel est transformé: il eût probablement suffi d'un soupçon d'autre dans le jeu des ombres et l'équilibre des distances pour que cette énigmatique "poire" ait chu dans l'indécent sinon l'obscène (peut-être certains négatifs ont-ils conservé traces de ces "repentirs"?...). Le photographe est un voyeur? La belle affaire! Et le peintre donc! (voir surabondamment Picasso...)

Bien à vous - Bernard

Marc Delon a dit…

Certes tous les ressentis ou même leur absence, sont dans la nature. Mais la nature nous avait-elle déjà montré le corps ainsi ? La fascination qu'exerce depuis la nuit des temps la nudité ne trouve-t-elle pas ici une autre interpellation ? Après Courbet, une courbette, autre origine du monde. Combien de litres d'encre, de sang, de sperme et de larmes les fesses ont-elles fait couler ? Il y a de la volupté, de la symétrie de part et d'autre des lignes médianes qui conduisent à deux triangles qui se répondent, l'obscur d'où nous venons et celui formé par les pouces, l'idée de prosternation aussi... et je ne doute pas qu'un poète, un philosophe, un psy ou un historien de l'art puisse rédiger quelques heures devant cette image. Moi j'arrête là, avant de passer pour un snob...mais je serais assez fier si je pouvais signer cette image.

Anonyme a dit…

Je souscris à tout ce que disent le photographe et l’homme Marc. Bravo pour la plaidoirie, mais reconnaissez que des fesses abandonnées de cette façon abstraite, froide, sculpturale sur une table, aussi belles soient-elles, aussi inédites dans leur figuration, ont besoin de tous les fantasmes masculins possibles pour s’humaniser.
Gina

Marc Delon a dit…

Alors ça, le fantasme, ce n'est vraiment pas ce qu'il y a de plus difficile à recruter chez l'homme imaginatif... (pléonasme)
Et puis non, une pose incongrue n'arrive pas à déshumaniser un magnifique corps de femme dans la tiède livrée de sa peau. Je la reçois plutôt comme un coup de poing sensuel au doux impact charnel et je reste admiratif comme un petit garçon devant un beau mystère.

Anonyme a dit…

Eh bien, moi, ces fesses me rappellent le martyre de Saint-jean-Baptiste quand Salomé (je crois) tient sa tête sur une assiette.
Renoir ou Rubens, quand ils peignent de belles fesses, il y a aussi la rondeur des joues, des seins, les corps entiers qui accompagnent.
Mais je m'amuse à bousculer vos fantasmasculineries .
Gina

emma a dit…

Gina vous etes geniale!
j'ai trouvé a quoi me fait penser cette photo!
un gros rond point francais qui rejoint la autopista direction El Rocio,espana olééé!!!(les petites mains sont si loin et le Rocio aussi!)