mardi 20 janvier 2009

NIMES FLAMENCO FESTIVAL : ON AIR

Avertissement Préalable :

Le flamenco, je n'y connais rien. Mais ça me plait. Pas seulement capable de différencier un Fandango d'une Seguedilla, soyons clairs. Mais comme tout le monde, j'ai un coeur et des tripes et je peux dire ce que j'ai ressenti. A toute allure, entre deux demi-journées de travail pour essayer de respecter le rythme du festival.
La Rubia
L'interprétation du baile de la rubia me semble conditionnée par son morphotype. Son zapateo (l'art de talonner les planches, c'est bien ça ?) n'a pas la fréquence allègre du Pic-vert tacatacata ou la légèreté de doubles croches jouées au triangle, non, mais plutôt le mono-coup de gong puissant et voluptueux qui marque le point à la ligne quand la séquence est finie ou doit s'accentuer. Klang ! Patang ! Et ça me plait. C'est habité, c'est l'essentiel, et dans le corsage ça "baratte" sec... enfin dur...enfin...plus de crème que de lait, quoi, du coffre. Son physique transmet toute l'ampleur, la puissance et la volupté (supposée) de son âme. Olé !
Luis de Almeria
Un sacré type, un gros chat. Sa formation tourne rond. Deux jeunes types qui "envoient" avec déjà quelques accents de maturité dans la voix. Un gars au cajon au jeu assez délié. Une Isabelle Cortes qui se fâche soudain montrant alors tout son tempérament. Mais ce soir, Luis miaule comme un chat en rut. Il se frappe la poitrine mais ce n'est pas qu'un jeu de scène, il se frappe la poitrine comme pour expectorer de ce mea culpa spontané, les sons qui s'éraillent dans le micro. Il boit une gorgée (le petit doigt en l'air...) il se racle le gosier... il tousse...et lance son cri qui vient parfois buter contre ses limites physiques du jour... Dommage, on a quand même perçu les possibilités qu'il doit avoir quand tout va bien. Les dix dernières minutes sont les plus jubilatoires pour moi :
- y'a pas mon frère et mon père là ?
et monte un type avec un gros pull-over qui a dû être à la mode dans les seventies, qui "plante" à son tour son chant profond puis, arrive papi avec son gilet multi-poches de touriste perpétuel et sa chemise de bûcheron canadien, et Luis déjà qui s'excuse :
- c'est mon père.... (il sourit) il chantait bien.... il a 80 ans, là...
et tout le monde applaudit. L'aïeul commence par s'engueuler avec le guitariste : fandango ou seguedilla ? Sacs de noeuds, rires dans la salle, puis la petite 5 ans monte aussi, puis un type (le grand oncle ?) déguisé en détective et là, d'un coup, on est plus au théâtre de l'Odéon à Nimes mais dans un grand bordel convivial dans le patio du cortijo de la famille Cortes : génial !
Tout le monde montre ce qu'il sait faire, la voix du papi tout émouvante de la fragilité d'un vieil homme qui était autrefois fort, l'Isabel qui se fâche vraiment très bien, la nina qui ne fait rien qu'à montrer sa fatigue sur la chaise et le pseudo grand-oncle déguisé en détective new-yorkais qui esquisse un pas de danse contre les hanches d'isabel : GENIAL y OLE !
La mémé serait venue peler ses patates ou tricoter sur la chaise laissée vacante que cela aurait tout naturellement complété le tableau...
PS : Ludo ne rit pas..... il faut des Candide fantaisistes comme moi pour varier un peu.... ;-))














6 commentaires:

Anonyme a dit…

bravo, avec les quatres "pattes" tu expliques avec ton regard émerveillé , même novice tu essayes de les comprendre dans leur language: gestuel, danse, chant, ............ ton récit est beau , à chaque fois que j'assiste à un spectacle de flamenco j'en prends plein les mirettes tellement c'est chatoyant de sons, de gestes, de couleurs, d'amour familial.... je rentre avec de la gaiété plein le coeur.

Anonyme a dit…

elle est trés réussie ta série de photos sur le spéctacle de flamenco; je la trouve aussi belle que la photo du nu , la femme en blanc s'exprimant avec son corps . une femme "rebelle" est toujours belle qu'elle que soit son allure . les danseuses de flamenco sont magnifiques, elles ont un sourire enjoleurs faisant perdre nos moyens. elles vivent passionément . qu'elle classe , la même que celle de ton nu . je suis un pauvre type devant de telles créatures enchanteresques . toutes des fées .

Pablo García-Mancha a dit…

En fin, cómo me gustaría ir a Nimes y disfrutar de tanto arte güeno.

Anonyme a dit…

mais si je ris, et de bon coeur comme je l'aurais fait "en vivo" à voir ce que tu décris si bien.
tu es un peu dur marc de me faire passer pour le savant tenant de la doxa un peu rigide alors que tu "t'envolves" dans les habits bariolés du candide fantaisiste. mais "ser flamenco" c'est d'abord être de la chair de la fantaisie et c'est toujours avancer pour apprendre comme aux premiers jours.
alors je ris car buleria c'est burleria " burlarse" , se moquer, être effronté, piquant. je ris mais pas de tes mots. je ris avec eux.
bonne semaine bande de veinards.

ludo

ps : a pablo mancha : y no lo pasais a lo grande en logroño con los jueves flamencos ? como nos gustaria a nosotros tambien viajar al teatro breton y hasta alli pa' escuchar al duquende, chicuelo, jose valencia o juan villar, el jero. y el baile de manolete ! no me pareceis lo hombres mas pobres de la tribu en cuanto al flamenco , no ?
un saludo.

Anonyme a dit…

Marc, je relis et je me tords de rire. Gina

Marc Delon a dit…

proxima vez, pablo ?

ne vous tordez pas trop Gina car après, même un Kiné ne pourra plus rien.